2004 - Bernard Caïazzo et Roland Romeyer s'installent en coloc'

Histoire | Publié le par Jacky | 25 commentaires

Dans le cadre des 90 ans de l’ASSE, nous revenons sur les différentes périodes qui ont fait son histoire. Après avoir évoqué la création du club, la première grande domination de l'ASSE sur le football français, l'arrivée d'Herbin à la tête de l'équipe, les deux années mythiques de 1975 et 1976, l’apparition de la première étoile sur le maillot, l’affaire de la caisse noire, le règne d'André Laurent et la période moderne jusqu’en 2004, place désormais à l’arrivée de Romeyer et Caïazzo. 

En 2004, après trois saisons passées "à la cave" l’ASSE retrouve la lumière de la Ligue 1, dans laquelle apparait subitement, le très discret, jusque-là, Bernard Caïazzo. Ce natif d’Alger, précoce entrepreneur et homme d’affaires avisé, a fait fortune en étant l’un des tous premiers en Europe, à créer le concept des centres d’appels téléphoniques. Beaucoup d’entreprises utiliseront son savoir faire pour créer le leur, comme Canal+ et Peugeot entre autres. Il cèdera son affaire, en pleine expansion, à un groupe américain, pour un montant lui permettant d’assurer ses vieux jours et ceux de ses descendants. Et le football dans tout ça ? Il l’a auparavant côtoyé, mais uniquement pour affaires. Il est à l’origine du système des loges, généralisé aujourd’hui. Il en installera dans plusieurs stades, et notamment au Parc des Princes. Il sera associé un temps dans quelques opérations à Michel Platini.


Contrairement à une légende entretenue par certains médias, il n’a jamais été, officiellement, juridiquement, président de l’OM, même s’il a occupé, en sous-main, la fonction pendant une semaine. Il avait racheté à Bernard Tapie la prise en charge du marketing du club phocéen. Il mettra fin à cette collaboration suite à l’affaire OM-VA, ce qui lui fera perdre beaucoup d’argent. Il refusera ensuite de prendre la présidence du club que Tapie lui aurait proposée.


En décembre 2003, Alain Bompard acceptera, après un premier refus de céder la majorité, d’Exodia, qui possède le club stéphanois. Bernard Caïazzo et ses associés Jean-Claude Perrin et Thomas Schmider deviennent les nouveaux propriétaires, ce dernier étant nommé président. L’apport financier permet de sortir le club, alors en Ligue 2, d’une situation catastrophique et d’éviter de nombreux licenciements.
L’ASSE étant redevenu "honorable", le créateur de loges, délogera ses deux associés en rachetant leurs parts, devenant dès lors le seul propriétaire du club, dont il prendra la présidence. Il sera désormais dans cette période, presque impossible de passer une semaine sans qu’il n’apparaisse dans un média, contre son gré dira-t-il.


À la fin de cette année 2004, c’est le dirigeant d’un sponsor de longue date qui apportera son concours au redressement du club. Il s'agit de Roland Romeyer. Le nom de son entreprise d’agencement la SACMA apparaissait sur les panneaux d’affichage du stade depuis près de 35 ans. Depuis 1996 il avait accentué sa participation dans l’actionnariat et avait intégré l’équipe dirigeante. En 2003 la SACMA était le principal sponsor maillot de l’ASSE alors fortement menacée de relégation administrative.


C’est à la fin de l’année 2004, que Bernard Caïazzo revendra à Roland Romeyer les actions nécessaires pour faire de celui-ci, le co-président du club. Cette nouvelle organisation, plutôt inédite en France, sera au fil du temps, fortement critiquée. La différence de personnalité entre les deux protagonistes, était jugée incompatible, avec la bonne gestion d’un club. Les deux rétorqueront souvent que les tâches de chacun étaient parfaitement définies. Bernard Caïazzo, retenu dans la capitale par ses affaires était chargé des relations extérieures, commerciales notamment et devenait l’interlocuteurs des instances nationales, qu’il intègrera plus tard. Il avait souhaité un binôme sur place, à Saint-Étienne pour gérer le quotidien. Roland Romeyer natif du cru et vert depuis son enfance était à ses yeux la personne idéale pour tenir ce rôle. Tous deux mettaient également en avant que cette organisation, était bien plus efficace que celle qui consistait à concentrer toutes les décisions et toutes les initiatives entre les mains d’une seule personne. Peut-être évoquaient-ils, sans le dire, les problèmes rencontrés dans le passé au sein du club, qui l’avait chèrement payé.


On s’apercevra avec le temps qu’il vaut, sans doute mieux, être seul, que mal accompagné, surtout par son contraire. Comme disait un philosophe avisé, il n’est jamais bon que dans un couple, l’un fasse toujours la vaisselle pendant que l’autre mange le dessert... mais ceci est un autre épisode, que nous vous raconterons dans les prochains articles de la mini-série sur la grande histoire de l’ASSE.


Publiés tous les jeudis, retrouvez l’ensemble de nos épisodes sur la grande histoire de l’ASSE :

👉 Retrouvez le premier épisode de cette mini-série (1933-1960)

👉 Retrouvez le second épisode de cette mini-série (1961-1970)

👉 Retrouvez le troisième épisode de cette mini-série (1970-1974)

👉 Retrouvez le quatrième épisode de cette mini-série (1975-1976)

👉 Retrouvez le cinquième épisode de cette mini-série (1976-1981)

👉 Retrouvez le sixième épisode de cette mini-série (1982, de la fièvre verte à la caisse noire)

👉 Retrouvez le septième épisode de cette mini-série (1983-1987)

👉 Retrouvez le huitième épisode de cette mini-série (1987-1994)

👉 Retrouvez le neuvième épisode de cette mini-série (1994-1998)

👉 Retrouvez le dixième épisode de cette mini-série (1998-2001)

👉 Retrouvez le onzième épisode de cette mini-série (2001-2004 : Antonetti, le sauveur)

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