Beau comme Lubo', magique comme Moravcik

Histoire | Publié le par Jacky. M | 13 commentaires

Dans le cadre de l’anniversaire du club, nous revenons cette saison sur les noms et les anecdotes marquantes dans la grande histoire de l’ASSE. Retour aujourd’hui sur l'un des grands techniciens stéphanois et son parcours : Lubomir Moravcik.

Joueur de l’ASSE de 1990 à 1996, Lubomir Moravcik a laissé un souvenir indélébile dans la Loire. Considéré par beaucoup de supporters comme l’un des plus grands joueurs de l’histoire du club. Si le public stéphanois a eu la chance de voir évoluer sous le maillot vert beaucoup d’excellents techniciens, de grands manieurs de ballon, certains sont devenus au fil des matchs les chouchous de Geoffroy-Guichard, c’est le cas de Lubomir Moravcik, surnommé Lubo.


Cet international tchécoslovaque avait 25 ans à son arrivée dans le Forez, en provenance du club de sa ville natale Nitra où son père avait joué. Il a suivi des études poussées pour devenir ingénieur agronome. C’est Bernard Bosquier qui l’avait déniché et fortement conseillé à André Laurent, le président. Un pré-contrat fut conclu avec les dirigeants de Nitra et respecté à la lettre lors de retrouvailles entre les deux parties, programmées pendant la Coupe du Monde 1990. Il sera l’une des révélations de la compétition qu’il quittera en quarts de finale, éliminé par le futur champion, l’Allemagne. Pas moins de huit clubs européens s’étaient rajoutés à la liste des prétendants, dont Arsenal, Dortmund, le Celtic de Glasgow et Parme. 


Lubo va disputer 212 matchs sous la tunique stéphanoise, inscrivant 35 buts et étant à l’origine de beaucoup plus. Pied droit ou pied gauche n’était pas un problème pour lui comme il le prouvera à Lille quand l’arbitre lui a demandé de retirer un pénalty qu’il venait de transformer du gauche. Il l’a retiré et marqué du droit.


Son caractère bien trempé faisait de lui plus qu’un meneur de jeu, un meneur d’hommes également. Cela lui vaudra parfois quelques débordements. En six saisons sous le maillot vert il récoltera 39 cartons jaunes et un rouge. Sa coupe du monde précédemment évoquée, s’était terminée par une exclusion pour un geste d’humeur. En carrière, c’est 79 jaunes et 6 rouges, pas mal pour un numéro 10, même avec 453 matchs officiels au compteur. 


Outre ses qualités de footballeur, la mentalité et l’état d’esprit du personnage sont à montrer en exemple. André Laurent en apporte la preuve dans son dernier livre. Il déclare avoir été harcelé par Bernard Tapie qui, comme beaucoup d’autres présidents voulaient s’attacher les services, du nouvel nternational slovaque. Rien n’y fera. La reconnaissance sera éternelle envers l’ASSE, grâce à qui il avait pu, disait-il, assurer ses vieux jours et l’avenir des siens. Pourtant une offre intéressante aurait été dit-on, proposée discrètement, par le club phocéen.


Malheureusement cette époque est loin d’être extraordinaire sportivement pour l’ASSE qui retrouvera la seconde division. Aucune ligne ne sera ajoutée à son palmarès lors de son passage dans le Forez. Le plus gros regret de sa carrière : "Mon plus grand regret ? Celui de n'avoir rien gagné avec Saint-Étienne, où mon fils Matus a grandi et ma fille Roberta est née, et d'en être parti, alors que je pensais y faire ma vie." 

André Laurent est poussé vers la sortie. Lubo' avait pourtant prévenu les nouveaux dirigeants que le départ forcé de Kastendeuch qui formait avec Cyprien la deuxième défense du championnat était une erreur. C’était le début de la chute. Masse salariale oblige, il doit quitter la Loire en 1996. Marseille lui ayant tourné le dos, c’est avec le SC Bastia de  Frédéric Antonetti, qu’il remportera son premier trophée, la Coupe Intertoto. Après quelques mois perdus en Allemagne, à Duisbourg, il aura plus de chance avec le Celtic de Glasgow. Deux titres de Champion et deux Coupes viendront enrichir sa carte de visite. C’est en Écosse qu’il atteindra la plénitude de ses capacités, il disputera même la Champions League. Il avait 37 ans.


Sa carrière prendra fin après un court séjour au Japon. Il avait été appelé 42 fois avec la sélection tchécoslovaque, il le sera à 38 reprises avec la Slovaquie.


Aujourd’hui retiré dans son pays où il compte bien finir ses jours, il garde Saint-Étienne dans son cœur, le seul endroit où il partirait s’il devait s’exiler a-t-il déclaré. Son fils Matus et sa fille Roberta portent sur leur carte d’identité la mention : "Lieu de naissance : Saint-Étienne". Régulièrement en visite dans la Loire, le joueur y a gardé beaucoup d’attaches que ce soit chez les journalistes locaux, ses anciens coéquipiers mais aussi du côté des salariés du club. Ambassadeur à vie de l’ASSE, il est aujourd’hui conseiller municipal délégué aux sports dans sa ville natale : Nitra.

Ils ont fait l’histoire de l’ASSE : 

keyboard_arrow_down Commentaires (13) keyboard_arrow_down