Vladimir Durković : un immense défenseur vert au destin tragique

Histoire | Publié le par Jacky. M | 10 commentaires

Dans le cadre de l’anniversaire du club, nous revenons cette saison sur les noms et les anecdotes marquantes dans la grande histoire de l’ASSE. Retour aujourd’hui sur l'un des plus grands défenseurs verts et son parcours : Vladimir Durković.

L’international yougoslave Vladimir Durković, un des tous meilleurs défenseurs passés par l’ASSE, mérite incontestablement une place parmi ceux qui ont écrit une belle page de l’histoire du club.

Avant son arrivée dans le Forez il avait évolué à l’Etoile rouge de Belgrade avec qui il avait remporté entre autres, quatre titres de champion et trois coupes de Yougoslavie. Après un bref passage, pas très réussi en Allemagne, Durković arrive à Saint-Étienne en 1967. Il compte alors 50 sélections dans l’équipe de Yougoslavie avec qui il a été Champion Olympique en 1960 et la même année finaliste du premier Euro des Nations organisé en France, après avoir éliminé en demi-finale les Bleus dirigés par Albert Batteux. Il a croisé à cette occasion deux Stéphanois : Robert Herbin et René Ferrier. L’équipe de France qui ce jour-là menait (4-2) à 20 minutes de la fin s’était inclinée (5-4). 


Il a également participé à la Coupe du Monde au Chili, en 1962. Les Yougoslaves avaient terminé quatrièmes. Il avait à cette époque comme coéquipier Josip Skoblar qui détient encore aujourd’hui le record du nombre de buts marqués en une saison de D1. C’est donc un joueur qui possède un beau CV qui vient renforcer l’ASSE. Il était un défenseur très rugueux, viril, rigoureux, redouté par ses adversaires et respecté par ses coéquipiers malgré les colères qu’il pouvait piquer dans le vestiaire quand ça ne se passait pas comme il voulait. Salif Keita avouait même qu’il évitait son regard glacial lorsqu’il venait de faire une bourde sur le terrain.


Avec l’ASSE, Vladimir Durković étoffera son palmarès avec trois titres de champion, deux coupes de France et un challenge des champions. Il est à l’origine de l’arrivée de son ami Ivan Curkovic à Saint-Étienne, car il lui conseilla de donner suite aux propositions de l’ASSE plutôt qu’à celles de Bastia qui avait passé un accord oral avec son club pour le recruter. 


Vladimir lui choisira le club de Sion en Suisse pour terminer sa carrière. Il était loin de se douter bien sûr, que c’est sa vie qui allait se terminer dans cette ville. Le soir du 22 juin 1972, il est abattu à la sortie d’une boite de nuit par un policier ivre, en tentant de protéger son ami Pantélic, un autre grand gardien yougoslave. Il avait 35 ans. On apprendra bien plus tard que le policier était le fils d’un brigadier haut placé, ce qui, pour certains, pourrait expliquer, la ridicule peine infligée, neuf ans de prison.

Un match amical en sa mémoire, sera organisé dans le Chaudron, entre une équipe composée de joueurs yougoslaves, évoluant en France et une sélection de joueurs stéphanois et marseillais, renforcée par le lyonnais Fleury Di Nallo, qui avait tenu à être présent. Celui-ci, auteur d’une belle prestation sera acclamé en fin de match en remerciements pour sa participation à cet évènement. Une allée proche de Geoffroy Guichard porte le nom de Vladimir Durković.


Ils ont fait l’histoire de l’ASSE : 

keyboard_arrow_down Commentaires (10) keyboard_arrow_down