Yvan Beck : le premier vert en équipe de France

Histoire | Publié le par Jacky. M | 1 commentaire

Dans le cadre de l’anniversaire du club, nous revenons cette saison sur les noms et les anecdotes marquantes dans la grande histoire de l’ASSE. Retour aujourd’hui sur le premier vert en Équipe de France et son parcours : Yvan Be(c)k.

Curieusement le premier joueur stéphanois à revêtir le maillot de l’équipe de France était… un international yougoslave…. Naturalisé français bien sûr ! Yvan Bek, devenu Beck après sa naturalisation, était un sacré personnage tant avec le numéro neuf sur le dos que par sa personnalité hors du commun. Beaucoup d’observateurs avisés, n’hésitent pas à le classer parmi les plus grands ayant évolué en France.


Il possédait une excellente technique qui lui permettait de réaliser balle au pied des gestes inattendus et inhabituels, souvent ponctués par des frappes redoutables des deux pieds. Tout cela aurait fait de lui une star mondiale, s’il n’avait pas eu un gros penchant pour la fête et les sorties nocturnes, souvent en des lieux pas très recommandables. Sa consommation journalière de boissons fortement alcoolisées était loin, très loin même, de la modération préconisée de nos jours.


C’est dans le club de sa ville natale, Belgrade, qu’il touchera ses premiers ballons. En 1928, il débarque au FC Sète. C’est un des clubs phares du moment avec lequel Il remportera deux Coupes de France et un titre de champion, agrémenté d’ un doublé en 1934. L’obtention du titre remporté par Ivan Beck mérite le détour. Sète ayant terminé son championnat avec un point de plus que Marseille ne se fait aucune illusion car les Phocéens ont encore trois matchs de retard à disputer. Les dirigeants héraultais tout de même satisfaits de la saison accomplie, décident d’offrir à leurs joueurs un petit séjour touristique au Maroc. C’est alors que la petite troupe est attablée à la terrasse du « Roi de la bière » un bar de Casablanca, qu’ils apprennent que Marseille a perdu ses trois matchs et qu’ils sont Champions de France. Ainsi fut réalisé le premier doublé de l’histoire.


Auparavant, Yvan Beck, international avec la Yougoslavie avant ses 18 ans, avait participé, en 1930 à la toute nouvelle Coupe de Monde, organisée en Uruguay, avec une demi-finale à la clé, perdue contre l’équipe hôte futur Champion. C’est en 1935 qu’il arrive dans le Forez. L’ASSE est toujours en D2 ce qui ne l’empêchera pas d’être appelé en équipe de France à 5 reprises. Avec l’ASSE il claquera 103 buts en 107 matchs avec, tenez-vous bien, un quintuplé, quatre quadruplés, quatre triplés et 18 doublés. Excusez du peu ! Il est encore aujourd’hui le 5ème buteur de l’histoire verte, et le premier à la moyenne par match (0,96), devant Salif Keita (0,76).


Malgré cela, ses activités extra-sportives donneront bien des migraines aux dirigeants stéphanois constamment obligés de le surveiller comme le lait sur le feu. Faire la bringue tout seul ce n’était pas toujours marrant. Il entrainait donc parfois avec lui certains de ses coéquipiers, et même l’entraineur écossais William Duckworth qui lui, ne se faisait pas prier. Il pouvait même être, parfois à l’initiative de ces petites escapades.
Ces frasques étaient devenues tellement célèbres, qu’elles furent utilisées par le gouvernement fasciste de Vichy qui, en 1943, voulait éradiquer le professionnalisme et ses soi-disant travers. Yvan Beck, parmi d’autres, était montré en exemple, comme étant une preuve affligeante, des méfaits et des conséquences de ce statut dévalorisant.
La suite démontrera qu’il n’aura pas passé sa vie entre maisons closes, bistrots et boites de nuits. Sa carrière terminée à Nîmes, Il fut un maquisard très actif qui au péril de sa vie, participa à des missions à hauts risques contre l’occupant allemand.


Malheureusement, sa vie, il là termina très tristement. C’est dans la misère qu’il décéda d’un arrêt cardiaque en 1963, âgé de 54 ans seulement. C’était dans la ville de Sète où tout avait commencé et où une rue, proche des stades, porte son nom. Il a été inhumé dans le cimetière Le Py, anciennement nommé « Cimetière des pauvres » où Georges Brassens est venu le rejoindre bien plus tard.


Ils ont fait l’histoire de l’ASSE : 

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