Yanis Bourbia, pas à pas

Formation | Publié le par Faustine | 19 commentaires

Dans la famille des gardiens de but du centre de formation stéphanois, un jeune homme attire plus la lumière que les autres. Vainqueur de la Coupe Gambardella, professionnel depuis ses seize ans et apparu en Ligue 1 en début de saison, Stefan Bajic n’est pourtant pas le seul portier à être façonné chaque jour du côté de L’Etrat.


Stéphanois depuis bientôt trois ans, Yanis Bourbia se fait désormais un nom loin de son Île-de-France natale. Arrivé en 2017 dans le Forez, le jeune gardien de but né en 2002 a commencé le football sous les couleurs du CSA Kremlin-Bicêtre. Et si beaucoup de joueurs hésitent longtemps concernant leur poste de prédilection, Yanis, lui, n’a jamais douté comme l’explique son ancien coach, Wadii Fadly, également ex-portier du Wydad de Casablanca : "Il avait déjà presque décidé à 100% de jouer à ce poste contrairement aux autres. C’était une vocation. C’était très intéressant. Par exemple, il était présent tout le temps. Il était très bien entouré, son papa était tout le temps avec lui. On a passé des moments très agréables."

Yanis n’a alors qu’une dizaine d’années mais ses qualités dans la cage impressionnent. Physiquement et techniquement. "C’était un enfant qui sortait déjà du lot, parce qu’il était déjà grand par rapport aux autres gardiens de but. (…) Il avait des qualités techniques à cette âge-là qui lui permettaient de sortir du lot. Je me rappelle de sa prise de balle au sol, de ses plongeons au sol… Il n’avait pas de problèmes sur son côté faible explique Wadii. Ses défauts ? On travaillait beaucoup sur la communication. C’était quelqu’un de très timide mais bon, c’est le cas de 90% des gardiens de cette âge-là. Il était réservé, parlait à peine… C’est un point sur lequel on a beaucoup travaillé. Il fallait le sortir de sa bulle."

Calme et prometteur, Yanis suscite très vite de l’intérêt. Passé par le Paris FC où il côtoie l’ultra médiatisé Hannibal Mejbri, il est admis à l’INF Clairefontaine en 2015 aux côtés de Mathys Saban, qui deviendra son coéquipier sous le maillot vert quelques mois plus tard. La même année, il rejoint le Montrouge FC (ancien club de Bryan Djile-Nokoue). C’est là que l’ASSE le repère. Informé de son potentiel, Ludovic Paradinas, alors recruteur pour le club du Forez, est amené à le superviser : "De mémoire, mon collègue avait vu Yanis dans son club à Montrouge et je l’ai supervisé à Clairefontaine. En plus de ses qualités de gardien, c’était un super garçon avec un très bon cadre familial. Nous étions en concurrence mais nous avons été rapides pour le descendre et enchaîner la signature."


Yanis (à gauche de la photo) sous les couleurs du Paris FC en 2015 

Un an après son admission en pôle espoirs, Yanis signe donc à l’ASSE. Puis tout s’enchaîne. L’année suivante, il fait ses premiers pas au centre de formation stéphanois avant de goûter à l’équipe de France. Une consécration pour ses anciens éducateurs, comme Wadii Fadly : « C’est une fierté. On travaille tellement avec le coeur. Quand je le vois sur un terrain, quand j’ai des nouvelles, ça fait toujours chaud au coeur. Ses sélections ? J’en parle encore et j’ai des frissons. Je n’avais pas eu l’info avant et je l’ai vu passer sur Le Parisien je crois. Je l’ai publié pour faire comprendre à tout le monde qu’on peut avoir sa chance avec du travail. Ça m’a fait vraiment plaisir. » Au total, Yanis s’offre quatre titularisations en EdF U16.

En 2018, date de sa dernière convocation sous le maillot bleu, les choses évoluent dans le bon sens pour Yanis. Le portier a d’abord le droit à un drôle de baptême du feu en début d’année. Privé de Stefan Bajic, convoqué en sélection, Razik Nedder lui fait confiance du côté du Groupama Training Center pour un Derby U17 de haut-niveau et alors capital dans la course aux play-offs de la catégorie. L’année suivante, il s’impose sous les ordres de Christophe Chaintreuil. Indiscutable en U17N, il contribue à faire de l’ASSE la meilleure défense du championnat (12 buts pris en 21 titularisations, 12 clean-sheets).


Yanis a évolué en EDF aux côtés de Kouassi ou encore Soppy ©FFF

Passé au niveau supérieur en 2019-2020, il a peu joué cette saison : seulement huit rencontres disputées. Mais Yanis Bourbia a su briller. Aligné en Coupe Gambardella par Jean-Luc Dogon, il a notamment été le héros (malheureux) du seizième de finale face à l’AC Ajaccio de Jordan Galtier, sauvant trois tirs au but corse avant d’envoyer le sien sur la barre transversale et d'éliminer malencontreusement l’ASSE après une prestation de très haut-niveau. Des prestations de qualité renouvelées en championnat, à l’image de l’ultime rencontre disputée par les U19 face à l’OGCN. Un match synonyme de clean-sheet pour lui, impeccable sur sa ligne et dans les airs. "Il est en progrès à chaque sortie pratiquement. C’est intéressant pour nous, dans des matchs comme ça, de pouvoir s’appuyer sur un gardien comme lui" confiait son coach après le coup de sifflet final.

Capable de briller en U19, sérieux dans son travail, Yanis Bourbia devra confirmer la saison prochaine. Avec les départs de Nathan Crémillieux et Corentin Bariol, l’ex du PFC devrait avoir l’occasion de fouler les pelouses encore plus régulièrement. L’occasion de montrer toutes ses qualités. Wadii Fadly, lui, ne doute pas du futur de son poulain : "Je lui souhaite de réaliser tous ses rêves. Je veux qu’il réussisse, qu’il soit bon à l’école déjà. Sur sa carrière professionnelle, je veux le voir en équipe nationale. Parce que dans les clubs pros, il aura sa place, il est fait pour ça. Mais le plus beau, ce sera le tricolore. Ce serait extraordinaire."

Photo de Yanis Bourbia
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