Connaissez vous vos tribunes : Jean Snella

Pros | Publié le par Jacky | 10 commentaires

Henri Point, Jean Snella, Pierre Faurand et Charles Paret tous les passionnés de football stéphanois connaissent ces noms et pour cause, ce sont les noms des tribunes de Geoffroy Guichard. En revanche tous ne savent peut-être pas qui étaient ces personnages devenus à jamais symboles dans l’histoire du club. Nous allons vous les présenter succinctement, pour que désormais, ils ne soient plus pour vous, qu’un nom de tribune sur un billet ou une carte d’abonnement ! 

Jean Snella, M. Jean comme il était appelé est, sans conteste, le personnage le plus connu parmi ceux qui ont donné leurs noms aux tribunes de Geoffroy Guichard !

C’est en 1914 que, Jan (orthographe d’origine) Snella est né en Allemagne dans la ville de Mengede, intégrée à Dortmund. Il est le fils d’émigrés polonais qui trouveront refuge dans le bassin houiller du Pas-de calais où il grandira. Milieu de terrain travailleur il profitera de son service militaire pour glaner ses premiers trophées, 3 fois champion de France Militaire. Dans le civil c’est à l’Olympique Lillois, qu’il débuta sa carrière qui sera hélas sérieusement interrompue par la 2ème guerre mondiale. Son combat contre le régime nazi lui vaudra 2 ans de détention dans un camp de prisonnier, d’où il s’évada.


C’est à St Etienne qu’il retrouvera le terrain après la guerre, tout en suivant des cours d’entraineurs qu’il paya de sa poche dit-on. Des blessures récurrentes l’obligent alors très rapidement à abandonner les pelouses. Sa carrière de coach débute, et d’une façon plutôt insolite. Jean Snella quitte St Etienne pour suivre Antoine Cuissard, international Vert, en Bretagne. La grand-mère stéphanoise de ce dernier y a repris une affaire de poissonnerie dans laquelle elle a crée un club de football. Celui-ci éprouve quelques difficultés. Cuissard pour 1 an abandonne le professionnalisme pour aider le club de sa mamie et Jean Snella débute sa carrière d’entraineur dans ce même club qui aujourd’hui s’appelle le FC Lorient !! De retour à St Etienne M. Jean en charge de la section amateur, est appelé en 1952, par Pierre Guichard de retour aux affaires, pour remplacer Ignace Tax dont les résultats sont décevants. C’est la que tout commença. Jean Snella ne sera pas entraineur, il sera le bâtisseur technique du club qu’il amènera jusqu’au titre en 1957. Pour une raison inconnue, il quittera l’ASSE en 1959 pour rejoindre le Servette de Genève, avec qui il sera deux fois champions de Suisse. Auparavant il avait été l’adjoint d’Albert Batteux pendant la Coupe du Monde 58 au cours de laquelle l’équipe de France terminera pour la première fois sur le podium. Roger Rocher et Charles Paret parviendront à le faire revenir en 1963.  St Etienne qui vient de retrouver la première division est immédiatement sacré Championne de France. Tout en étant en poste à l’ASSE, il assurera un intérim de 4 matchs à la tête de l’équipe de France en duo avec José Arribas qui lui est le coach du FC Nantes. Il quittera, définitivement le Forez après un nouveau titre en 67, non sans avoir fortement conseillé à Roger Rocher, son successeur, Albert Batteux, qui viendra même s’assoir sur le banc Vert avec lui en fin de saison.


Jean Snella restera à jamais l’un des plus grands techniciens que le football français ait connus. Il a construit les fondations techniques qui ont permis à l’ASSE d’être au sommet durant une quinzaine d’années. Aimé Jacquet, pour qui sa rencontre avec lui a été le « choc football » de son existence, le racontera : Diététique, récupération, professionnalisme, grâce à lui, l’ASSE avait 10 ans d’avance. De plus un deuxième père pour les joueurs d’où le respect profond qu’il inspirait. Jamais un mot plus haut que l’autre et pourtant intransigeant et persuasif. Il s’occupait de tout, du terrain, des équipements, des ballons…  Mais pas des chaussures. S’il débusquait dans un casier une paire mal entretenue le joueur la retrouvait dans la poubelle ! 


Il perdra hélas, son dernier match face à un cancer à l’âge de 64 ans ! Plus tard Rachid Mekloufi, un des plus grands joueurs Verts dira de lui : « Il m’a appris le football mais aussi la vie ! » Merci pour tout M. Jean !


Relire l'épisode sur Charles Paret (1)

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