CDF - Meyer : "C'est difficile de s'endormir ces derniers jours"

Insolite | Publié le par Joris | 4 commentaires

Stéphanois de naissance et passé par le Centre de formation de l'AS Saint-Étienne, Jules Meyer, héros du Puy Foot 43 face à Laval en huitième de finale avec un doublé inscrit (2-1), a répondu à nos questions avant le match "d'une carrière" qu'il va disputer avec les Ponots face au Stade Rennais, ce jeudi à 20h45 au stade Geoffroy-Guichard. 

Bonjour Jules, comment te sens-tu à maintenant quelques jours de l’affiche face au Stade Rennais ?

Je ne vous cache pas que c'est beaucoup d'excitation. C'est difficile de s'endormir ces derniers jours (sourire). Quand on sait qu'on va jouer contre le Stade Rennais et qu'il y aura autant de personnes autour de la pelouse, c'est vrai que c'est différent de ce qu'il se passe d'habitude. 

Comment le groupe vit cette semaine particulière ?

On était déjà plus focalisé sur le match de Coupe de France la semaine dernière, ça s'est senti à l'entrainement où le coach nous a remis un peu à notre place parce qu'il fallait d'abord qu'on dispute ce match de championnat. On a su le faire en s'imposant deux à zéro (face à Alès, ndlr). Maintenant qu'on est en pleine semaine de Coupe de France, les esprits sont à la fois plus apaisés mais aussi plus excités. 


"On ne va pas à Geoffroy-Guichard pour perdre"

Avant un tel match, on se dit qu'on n'a rien à perdre ? 

Oui c'est sûr, on ne va pas là-bas pour perdre ! C'est un match de Coupe de France, c'est surtout un quart de finale. Ça va être très difficile, surtout dans des conditions comme ça, sur un terrain comme ça où le Stade Rennais a l'habitude de jouer et nous non... Mais on ne va pas là-bas pour se faire battre, ça c'est sûr. 


Mathis Royet nous parlait d'une équipe du Puy assez joueuse. Sans tout nous dévoiler, allez-vous garder ces principes de jeu-là ? 

On ne va surtout pas changer nos principes de jeu comme Mathis l'a bien dit. Notre première qualité c'est de jouer au ballon, de poser le jeu, de faire tourner la balle. Ça va être plus dur face au Stade Rennais mais on ne va changer nos habitudes parce que c'est dans ces moments-là qu'on est les meilleurs et on l'a prouvé contre deux équipes de Ligue 2 auparavant.

Peux-tu nous parler de ce parcours exceptionnel en Coupe de France ?

On a fait le taff dès le début du parcours en gagnant lors du premier match 19-0 et en finissant par un 2-1 contre le Stade Lavallois. À chaque tour on y est allé avec la conviction de passer. Aujourd'hui, on est en quart de finale donc on est super contents. 


"Le défenseur lavallois qui est venu me chambrer, ça m'a un peu détendu et ça m'a permis de mettre le ballon au fond"

Tu as d’ailleurs été le héros du dernier match face à Laval avec un doublé, qu’est-ce que l’on ressent dans ces moments-là ?

Nous on a l'habitude de marquer assez tôt, quand c'est toi qui marque le premier but, c'est quelque chose d'exceptionnel. Les émotions sont superbes. Elles sont encore multipliées à la fin du match quand il y a 1-1 et que c'est toi qui doit tirer le pénalty. Quand l'arbitre a sifflé, j'ai eu des frissons mais au final  le défenseur lavallois qui est venu me chambrer, ça m'a un peu détendu et ça m'a permis de mettre le ballon au fond. Les émotions... (il soupire) c'était incroyable !
Buteur c’est une habitude pour toi ou tu étais en état de grâce ce soir-là ?

En Coupe de France, je suis à huit buts donc cette année c'est un peu ma compétition alors qu'en championnat je suis à un but qui ne m'a pas été accordé parce que c'est le gardien qui l'a mis dans son but contre Andrézieux. En championnat, je suis plus passeur.  


Mbappé doit trembler pour le titre de meilleur buteur de la compétition...

(Rires) On va d'abord se concentrer sur le match qui arrive parce que Kylian Mbappé il peut en mettre deux par matchs facilement des buts, chose qui est très difficile à faire. 


Il y a cette affiche face à Rennes qui arrive avec ce superbe parcours en Coupe de France, mais ça marche pour le Puy en championnat également, quel est le secret de la réussite de ce groupe qui ne se connaissait pas trop en début de saison ?

C'est sûr qu'en début d'année on a tous eu un peu peur parce que le groupe était tout nouveau, personne ne se connaissait trop. On a avancé petit à petit et ça fait maintenant plusieurs mois qu'on est invaincu et qu'on tourne bien. Maintenant, notre objectif est clair : c'est de viser la montée. On commence à creuser l'écart, il faut continuer dans cette lancée et prendre match après match en prenant le maximum de points pour rester en haut. 


Cet objectif de remonter en National 1 est donc un petit peu plus affiché désormais alors que vous parliez de maintien en début de saison... 

Oui, après le coach nous dit toujours qu'il faut qu'on vise les dix victoires, on est à une victoire d'atteindre cet objectif. Il reste neuf ou dix matchs, on a déjà fait les deux tiers, dans la position où on est, il ne faut pas lâcher, la situation a totalement changé. 


"Certains ont découvert la N2 que cette saison et jouer devant 30 000 personnes et face à une équipe de Ligue 1 qui joue l'Europe chaque année, c'est un match de rêve"

Pour revenir sur ce match face à Rennes, c’est le match d’une carrière pour beaucoup d’entre-vous n’est-ce pas ?

C'est sûr en tant que joueur de N2. Certains ont découvert la N2 que cette saison et jouer devant 30 000 personnes et face à une équipe de Ligue 1 qui joue l'Europe chaque année, c'est un match de rêve. Il va falloir prendre du plaisir et jouer ce match à fond. 

Quelle sensation cela fait de savoir qu’on va jouer à Geoffroy-Guichard face à une Ligue 1 dans quelques heures ?

On se dit put***... (il hésite) Je ne sais pas si je vais réussir à dormir encore cette nuit. On a hâte d'y être en tout cas. Je suis né à Saint-Étienne, j'ai été supporter là-bas, ramasseur de balle là-bas et maintenant jouer sur ce terrain, c'est vrai que c'est différent. 

Il y a engouement fou autour de ce match-là, qu'as-tu envie de dire aux supporters qui seront dans les tribunes de Geoffroy-Guichard ? 

Je veux les remercier, je veux aussi remercier le club du Puy et la Région de nous offrir ça parce que ce n'était pas gagné. On ne savait pas trop si on allait jouer à Geoffroy, le club avait peur de ne pas suffisamment remplir le stade mais au final on a doublé l'objectif initial. Donc merci aux gens qui viennent nous voir, je reçois des messages tous les jours de gamins, de familles qui viennent nous voir, qui nous félicitent. Ils nous demandent souvent des maillots (sourire) mais on n'est pas une équipe de Ligue 1 donc on n'en a pas beaucoup. Ce sera une super soirée avec un public qui sera très nombreux. 

Saint-Étienne tu connais bien, tu es passé par le Centre de formation de l’ASSE. Peux-tu nous parler de tes vertes années ?

C'était assez court. J'ai été recruté en U12 et ça s'est terminé en U14 pour des raisons physiques, je pense. Là-bas j'ai beaucoup appris surtout techniquement parce que ce sont des Centres de formation qui te font travailler énormément sur cet aspect-là, chaque centre de formation veut avoir la possession de balle et ils créent des joueurs techniques avant tout je pense. Après il n'y a pas que la technique, il y a aussi le physique et ce n'est pas passé en U14 mais je n'ai pas abandonné et aujourd'hui je vis de ma passion donc je suis très fier. 


As-tu gardé des contacts à l'ASSE ? 

De ma génération, il n'y en a plus trop à part Etienne Green que je connais très bien. On a passé nos années de foot ensemble, notre lycée et notre Bac également donc c'est un très bon pote. Il n'y en a plus beaucoup à l'ASSE de ma génération mais on se suit toujours, il y en a beaucoup qui vivent du football aussi, on se suit et on ne se lâche pas (sourire). 


Jusqu'à l'année dernière, ton frère (Tom Meyer) jouait également à l'ASSE, n'est-ce pas ? 

Oui, il était avec les U19 Nationaux l'année dernière. Il a également fait quelques matchs avec la N3. Lui il y est depuis ses six ans, il a passé de grandes années à l'AS Saint-Étienne.  Il n'a pas été conservé parce qu'après ça reste quand même difficile d'intégrer le groupe professionnel même si je pense qu'ils auraient pu continuer un petit peu plus avec lui parce que c'est un super joueur et les joueurs comme ça qui sont là depuis tout petit, il faut les valoriser et c'est peut-être quelque chose qu'ils n'ont pas trop bien fait... Après c'est un avis de famille (sourire). 

Il évolue du côté des Hauts Lyonnais désormais ? 

Oui après c'est encore un jeune joueur donc c'est un peu compliqué pour l'instant, il joue avec la réserve mais je pense qu'il n'y aura pas de souci pour lui, il a à peine 19 ans, il a encore le temps de rebondir. 


"La descente en Ligue 2 m'a fait un peu ch*** (...) l'ASSE n'a rien à faire en seconde division"

En dehors de ton passage à L’Etrat, quelle est ta relation à Saint-Étienne et à l’ASSE ?

En tant que stéphanois, on supporte l'ASSE malgré la descente en Ligue 2 qui nous a un peu fait chier (sic). À l'heure actuelle, ils sont dans le Top 5 donc c'est très bien. Il faudrait qu'ils remontent en Ligue 1 parce qu'un club comme Saint-Étienne ça n'a rien à faire en Ligue 2.


Après l'ASSE, quel a été ton parcours de footballeur ? 

J'ai rebondi à Andrézieux à côté. En U17 je suis parti au Puy avant de revenir à Andrézieux en U18 et de repartir au Puy en U19 National. Cette année-là, j'ai joué la moitié de la saison en U19 National et l'autre en Régional 1 avec les séniors. On a réalisé le doublé : on est monté en N3 avec la réserve et la une est montée en National 1. Moi ça m'a permis d'être recruté au Clermont Foot il y a trois ans de cela, j'avais un contrat de deux ans, c'étaient les années Covid donc c'était assez compliqué. On n'a pas joué énormément de matchs, c'était compliqué d'intégrer le groupe professionnel surtout. Je suis ensuite encore une fois revenu au Puy-en-Velay et j'en suis à ma troisième saison de National 2 avec une saison en National 1 la saison passée. 


Le Puy est finalement le fil conducteur de ta carrière, tu es un peu chez toi là-bas...

C'est sûr que c'est un peu chez moi. J'ai vécu mes années de lycée ici, j'ai énormément de potes ici et je me sens super bien. Dans ce club, avec cette gestion, tu ne peux que t'y sentir bien. C'est vraiment en club de National réputé pour être convivial et familial. 


Dans ta zone de jeu, il y a beaucoup de très bons joueurs mais il y en a un qui est particulièrement en forme, Benjamin Bourigeaud auteur d’un triplé face au Milan AC la semaine dernière. Il risque d’être difficile à marquer…

Ah bah ça c'est sûr ! Après je ne suis pas trop défensif, je vais plus me focaliser sur l'attaque. Cela dit, je pense qu'on va plus défendre que d'habitude même si notre objectif est de pouvoir poser notre jeu parce que si on commence à faire ce qu'on ne sait pas faire, je pense qu'on va défendre tout le match, je pense que toute l'équipe n'aime pas trop faire ça. 


"Pourquoi pas marquer devant toute ma famille et devant tout ce monde-là et une qualification en demi-finale ! Pourquoi pas rêver encore plus..."

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter Jules pour jeudi ?

Prendre du plaisir, pourquoi pas marquer devant toute ma famille et devant tout ce monde-là et une qualification en demi-finale ! Pourquoi pas rêver encore plus... 


Vous avez commencé à regarder comment plongeaient Mandanda ou Gallon sur les pénaltys, au cas où ? 

Pour l'instant, on n'a pas vu la vidéo mais le staff va faire le nécessaire pour nous montrer ça (sourire).


Crédits-photo : Sébastien Ricou / Le Puy Foot 43

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