Comment l'ASSE avait conquis la France entière ! 1/2

Pros | Publié le par Thomas | 2 commentaires
Après ceux sur Rocheteau et Herbin, découvrez la première partie du dernier article de notre série consacrée à la finale de 76. Cette dernière publication revient justement sur la rencontre en elle même et sur l'engouement qu'elle avait généré, en France mais aussi sur place, à Glasgow. Replongez-vous dans vos souvenirs pour les plus anciens ou apprenez et découvrez, pour les plus jeunes, l'événement qui a fait de Saint-Etienne un club pas comme les autres et ancré dans le cœur des Français !

Article rempli d'histoire retranscrit de Football Magazine n°200 datant de mai 1976 :

Il restera toujours deux façons de juger cette que Saint-Etienne aura dominé de tout son talent collectif et toute sa fraîcheur. La thèse du Monsieur Tant Pis tout d'abord qui insistera sur la malchance des Stéphanois percutant deux fois le ballon sur la barre transversale en première mi-temps et concédant ce but assez stupide sur un coup franc et sur un mauvais placement du mur défensif.

Et puis il y aura l'opinion de Monsieur Tant Mieux, affirmant que les champions de France ont gravi un échelon de plus dans leur progression vers le sommet de l'élite internationale et qu'ils sont tombés devant le souverain allemand avec autant de panache que les Hollandais à Munich ou Leeds à Paris.

Car c'est bien vrai qu'ils ont étonné une fois encoure tout leur monde nos Vert. A commencer par les Ecossais qui n'ont pas encore réalisé après la marée verte...

Glasgow ce mercredi 12 mai, ce fut le Lisbonne ou le Milan des finales 1966 pu 1970, emporté dans un tourbillon populaire qui vous transforme une ville en un véritable carnaval de football. Pendant quarante huit heures, toute la ville fut "peinte" en vert, agitée jour et nuit par des soubresauts, des cris et des chants où nous nous surprenions à retrouver le savoureux accent de Fernand Raynaud ! Pas une rue, pas un pub, pas un magasin sans une écharpe ou sans un drapeau vert. On se serait cru à Wembley pour une finale de Cup.

Au carnaval de la Coupe d'Europe, le Français répondait enfin présent avec le même enthousiasme, la même passion, la même débordement populaire qu'un Hollandais ou un Ecossais. Et au coin des rues, les quelques pognées de supporters allemands n'en menait pas tellement large. Timidement ils agitaient leurs étendards rouge et blanc mais disparaissaient vite, noyés dans la masse.

Cette résurrection internationale allait se trouver confirmée sur le terrain par une équipe digne de sa présence à Glasgow, digne de sa réputation et de ses triomphes précédents.

La sérénité et le sang froid avec lesquels nos stéphanois prirent en main cette finale en première mi-temps, méritent déjà tous les éloges. Certes, Hampden Park avec ses 25 000 Français ressemblait étrangement à Geoffroy-Guichard. Mais c'est surtout par leur décontraction, leur volonté inébranlable, leur dépassement que les joueurs de l'ASSE firent plaisir à voir.

Tout tourna rond dès le coup d'envoi, et dans les prises de balle et dans l'organisation tactique. On en vint très vite à oublier qu'il manquait Farison le Bison, Synaeghel la Fourmi, et Rocheteau le Chat-Tigre.

 Des coups d'épée

Repellini ne perdait aucun ballon, Santini évoluait entre l'attaque et la défense avec une autorité de vieux routier. Et devant, Sarramagna comme Patrick Revelli plantait à tout instant des coups d'épée meurtriers dans les flancs d'une défense bien mal à l'aise.

Sarramagna qui était redevenu en cette soirée de gala le Sarra de sa première jeunesse, avec son pied gauche de virtuose tzigane, ses dribbles en pizzicatti et ses centres brossés et tirebouchonnés...

Deux fois, trois fois, dis fois, Sarramagna déborda ce Danois d'Hansen qu'il avait déjà maltraité un soir au Parc des Princes pour ses débuts en équipe de France. Dix fois le ballon s'envola, lifté et travaillé, pour une trajectoire de boomerang. Et dix fois les deux vieux briscards que sont Maier et Beckenbauer lui coururent après vainement.

Il fallut alors que Santini ou Patrick Revelli rate d'un cheveu et d'un centimètre de poteau carré le but qui aurait peut-être propulsé Saint-Etienne au firmament.

Il fallut qu'à six mètres du but bavarois, Hervé dans son 30ème combat européen, gâche cette chance unique que lui offrait un tir fracassant de Bathenay renvoyé par la barre...

Alors on comprit que la chance stéphanoise était passée. Surtout lorsqu'aussitôt après la reprise, Sarramagna laissait aussi passer la chance sur un coup de tête déclenché à bout portant...


Retrouvez la suite de l'article demain sur Evect.

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