Zouma détestait Lyon

Pros | Publié le par Thomas | 0 commentaire
Le jeune Kurt Zouma a vécu son premier entretien individuel avec le journal Sportif L'Equipe. Le défenseur central répond a plusieurs questions et l'on y apprend qu'il aimait l'OM, détestait l'OL, et qu'il va rester à Saint-Etienne, au moins une année de plus ! « Te rappelles-tu la première fois où tu es entré dans le vestiaire professionnel ? – Je me souviens surtout de mon premier banc. C’était devant Nancy (1-0, le 13 août). J’ai été impressionné par la qualité des remplaçants et dujeu. Mais je ne me suis pas senti perdu. Mes partenaires ont été vraiment sympas avec moi. Je n’ai pas souffert de bizutage. – Vraiment ? – Bon, comme tous les nouveaux, j’avais le choix entre chanter à la fin du repas ou danser. J’ai opté pour une danse, le logobi. C’est une reprise du coupé-décalé. Je l’ai répétée chez moi, avec mes potes de ma cité de Vaulx-en-Velin et au centre de formation. Et je me suis lancé. Le lendemain, on a battu Nancy. Du coup, je me suis mis à danser, danser, à chaque veille de match. Jusqu’à celui à Sochaux (1-2, le 28 août). Là, j’ai arrêté. – Mais tu continues à pousser le cri de la victoire après les matches ? – C’était déjà le cas en Gambardella. Comme ces scènes de joie ont été filmées, des joueurs les ont vues sur YouTube et le site du club. Après Nancy, ils m’ont demandé de le pousser dans le vestiaire. Je l’ai fait, spontanément. – Ce monde des adultes ne t’a donc jamais intimidé ? – Bah, c’est vrai que Batlles (36 ans) pourrait être mon père. Mais il y a un mélange dans le vestiaire. L’approche des matches n’est pas la même qu’en jeunes. On peut mettre la musique. Chacun a son casier. Les équipements sont pliés. Les bouteilles, les maillots, tout est numéroté à ton nom. Un vestiaire pro, c’est le paradis du footballeur ! – Encore plus le jour où Loïc Perrin, le capitaine, t’a remis le premier maillot floqué à ton nom ? – C’était un moment très fort. Je suis allé serrer la main à tous mes partenaires car c’est grâce à eux si je l’ai eu. Je l’encadrerai, comme mon tout premier maillot floqué du numéro 33, quand j’aurai un chez-moi. Ce sont les deux seuls que j’ai gardés. J’en ai quand même échangé un au culot avec Zoumana Camara (Paris-SG), mon pote Niang (Caen) et Yanga-Mbiwa (Montpellier), originaire de République centrafricaine, comme moi. Il est aussi mon modèle avec Mamadou Sakho (Paris-SG). – Tu n’as jamais été pris de vertige ? – Non car, dans ce tourbillon, je suis bien entouré. C’est humain de prendre la grosse tête. Mais je n’en vois pas l’intérêt et je n’ai pas été éduqué pour ça. Certes, je suis un joueur de L 1. Mais ça ne veut rien dire. – Regrettes-tu parfois de ne pas pouvoir vivre ta vie d’adolescent ? – Dès que je suis né, j’ai voulu être footballeur. J’ai la chance de l’être. Je vis un rêve éveillé. Je ne suis pas une exception, juste quelqu’un à part. Je ne me sens pas différent pour autant. Je vis et je dors au centre de formation, comme les autres jeunes. Je suis bien dans ma peau, même si ça me manque de ne plus aller au lycée car je me retrouve tout seul. Mais devoir me lever à 6 h 30 et terminer mes journées à 18 heures me fatiguait trop. Depuis décembre, je bénéficie d’un emploi du temps adapté. – À propos de Lyon, pourquoi ne pas avoir signé à l’OL ? – J’y ai réussi des essais vers onze ans. Mais avec mon père, on n’a pas voulu y aller. Je n’aimais pas trop ce club. Je soutenais l’OM de Drogba. Je le prenais toujours à la PlayStation. Aujourd’hui, je me vois dans ce jeu. Ça me fait bizarre de me choisir. Franchement,je me trouve bon dans le jeu ! (Il rigole, puis réfléchit…) Je n’aime pas du tout Lyon en fait. Enfant, j’avais la haine quand je jouais contre les Lyonnais avec Vaulx-en-Velin. Je voulais toujours leur mettre la misère. Je préférais Saint-Étienne. – Y resteras-tu la saison prochaine ? – J’ai encore besoin de mûrir et d’apprendre ici. Je dois passer mon bac ES, trouver un appartement à l’Étrat pour pouvoir venir à pied à l’entraînement en attendant de passer mon permis. Quoi qu’il arrive, je resterai un an de plus à Saint-Étienne. – Tu ne rêves pas d’un destin à la Raphaël Varane, ton cadet d’un an ? – Si, bien sûr ! Je suis ambitieux et, vu mon âge, je possède une grosse marge de progression. Respecté et reconnu, je le suis déjà. Mon rêve le plus fou est de devenir un des meilleurs joueurs du monde, juste pour moi. Ce serait merveilleux, incroyable. » Source : L'Equipe
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