Vente : "La volonté n'est pas assortie d'une réalité de transaction"

Club | Publié le par Tibo | 80 commentaires

L'article publié dans les colonnes du Monde a fait beaucoup de bruit. Il dévoile les coulisses de la tentative de rachat de l'AS Saint-Étienne par Olivier Markarian, pointant du doigt les nombreux dysfonctionnements dans ce processus.

C'est notamment le rapport de Financial, mandaté par Olivier Markarian qui met une fois de plus en avant l'opacité entourant cette vente, alors que les co-actionnaires viennent d'essuyer un nouveau revers en rejetant, comme toujours, la faute sur le potentiel acheteur. 


Dans les colonnes du Progrès, Gilles Bellaiche, président de Financial en dit plus sur l'audit réalisé et les difficultés rencontrées : "Dès qu’on est rentré, on s’est retrouvé avec des informations récentes, c’est à dire 2020-2021, qui n’étaient pas disponibles. Beaucoup d’éléments que KPMG (cabinet d’audit en charge de la vente, NDLR) devait mettre à disposition. On imagine que c’est parce qu’ils ne voulaient pas trop dévoiler. Mais c’est difficile de vendre une voiture si on n’ouvre pas le capot pour voir le moteur… Les réponses que l’on avait, c’était de dire “écoutez, quand vous ferez une offre ferme, on vous donnera plus d’éléments”. Mais on ne peut pas signer l’acte de vente et dire on vous montrera la superficie de la maison après."

Pour Gilles Bellaiche, c'est sur "instructions des clients" que KPMG effectue une forme de rétention des informations. Le président de Financial s'interroge sur les raisons : "L’histoire montre que ça fait des années que les actionnaires proclament vouloir vendre le club mais ils ne vont jamais au-delà de ce processus. À moins de ne tomber que sur des gens qui ne sont pas sérieux, ça montre que la volonté n’est pas assortie d’une réalité de transaction. Notre sentiment, c’est que la data room a été faite un peu dans la précipitation. Quand on n’a pas eu le temps de préparer la maison pour la mettre en vente, s’il y a de la poussière, parfois on la met sous le tapis."


Dans ce processus officiel de vente, rien ne semble avoir été fait pour céder le club justement. Outre la rétention d'informations, M. Bellaiche pointe également du doigt le fait d'être "un peu baladé" avec un interlocuteur annonçant qu'ils auraient bientôt accès aux documents manquants sans jamais les communiquer et en découvrant du jour au lendemain que l'accès était coupé à la data room et qu'il fallait désormais faire une offre. 


De façon plus concrète, il explique en quoi les documents manquants et notamment les contrats des joueurs peuvent grandement influer : "Si on n’a pas les documents propres à chaque joueur, on ne pourra pas contrôler la valeur. Un exemple fréquent, il suffit d’avoir un joueur où on dit il nous appartient, il vaut 5 millions d’euros. Mais dans le contrat, il y a un pourcentage à la revente. Donc on reverse une partie de la valeur au club précédent. Ça change tout. Si le club doit reverser 4 millions sur les 5, le joueur ne vaut plus qu’1 million. Donc soit les contrats ne reflètent pas la réalité de la valeur, soit il n’y a pas la volonté d’aller au bout de la transaction."


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