Une cellule de recrutement en construction à l'ASSE

Club | Publié le par Tibo | 53 commentaires

Fin mars 2021, Jean-Luc Buisine a quitté ses fonctions de directeur de la cellule de recrutement de l'AS Saint-Étienne avec un bilan mitigé, dans une période délicate sportivement mais surtout financièrement pour le club.

Depuis, le club du Forez a réalisé un audit pour brosser les contours de sa future cellule de recrutement, s'appuyant sur l'expérience d'autres formations de Ligue 1 mais également sur ce qui est fait en Europe. Loïc Perrin a été nommé directeur de cette cellule de recrutement, en plus de sa fonction de coordinateur sportif. Il a rapidement fait (re)venir Araujo Ilan à ses côtés et conservé Anthony Gillot. Après un mercato d'hiver manqué, le duo en charge du recrutement était forcément très attendu cet été et le profil des joueurs recrutés a interrogé beaucoup d'observateurs et de supporters. 


Car le recrutement de l'été 2022 porte le sceau de Laurent Batlles à plus d'un titre. Jimmy Giraudon, Dylan Chambost, Lenny Pintor, Léo Pétrot ont tous évolué sous les ordres de l'entraîneur des Verts par le passé. Anthony Briançon, Victor Lobry ou encore Mathieu Cafaro sont des joueurs connus sur le marché français, désirés par le technicien de l'ASSE bien souvent à la manœuvre, parfois même avec son père, Gérard Batlles au début du mercato qui a donné un coup de main à son fils avant de s'engager dans la cellule du Pau FC. Thomas Monconduit est une opportunité de marché rendue possible par la volonté initiale de signer Matthieu Dreyer et Léo Pétrot, tous les trois en provenance du FC Lorient. 


Sur les recrutements plus risqués, sur des profils où une véritable supervision doit être effectuée, là encore, le travail a été mâché par Laurent Batlles ou une tierce personne. Loïc Perrin confiait avant la rencontre face à Pau que c'est son entraîneur qui avait soufflé le nom de Benjamin Bouchouari. Ilan et Perrin avaient visionné en juillet des vidéos du jeune milieu de terrain du Roda JC avant de passer à l'offensive. L'attaquant ghanéen Abdul Aziz Yakubu, courtisé pour venir renforcer l'attaque figurait déjà sur les tablettes du club l'hiver dernier, fruit du travail de supervision réalisé par Jean-Luc Buisine. Il en va de même pour la dernière recrue offensive du club, Ibrahima Wadji dont le nom avait été coché dès le mois d'octobre dernier par l'ancien responsable du recrutement du Stade Rennais ou encore du LOSC. Une piste relancée par le club au début de l’été et sur lequel Loïc Perrin a travaillé avec l’accord de Laurent Batlles qui a validé son profil. 


Le fonctionnement de cette nouvelle cellule de recrutement est pour l'heure difficilement lisible. Si le manque de présence à Saint-Étienne de Jean-Luc Buisine lui était régulièrement reproché, le duo Perrin - Ilan est bien présent dans le Forez. Comme à l'époque de David Wantier, les recruteurs du club assistent aux rencontres de Saint-Étienne. Buisine de son côté défendait le fait que son travail ne consistait pas à observer les joueurs déjà présents au club, mais bien à superviser des joueurs susceptibles de venir renforcer l'effectif. Dans cette cellule de recrutement new look, il ne reste plus qu'un vestige du passé, Anthony Gillot, fils de Francis Gillot, débarqué à Saint-Étienne en juillet 2018 sous la présidence de Frédéric Paquet et sur recommandation de Jean-Michel Vandamme. Le hic le concernant, c'est que personne n'est en mesure de dire sur quoi a débouché son travail au club depuis 2018. Basé sur le Nord de la France, il a régulièrement assisté à des rencontres au Parc des Princes ou à Lille.


Comme évoqué plus haut, le club a réalisé un audit et a même envisagé durant un temps de confier son recrutement à un prestataire externe. Finalement, l'ASSE a opté pour une structure interne qui est donc censé s'inspirer de ce qu'il se fait ailleurs. À titre d'exemple, en Ligue 2, Bordeaux peut s'appuyer sur quatre scouts sous la direction d'un directeur sportif. C'est la cellule la plus étoffée de la division. Caen de son côté, possède un directeur sportif, ainsi qu'un chef scout en plus de deux scouts. Huit clubs sur 20 se structurent autour d'un chef scout. À ce jour, l'ASSE a une cellule comparable à celle de Sochaux mais moins étoffée que celles Bordeaux, Caen, Dijon ou encore Valenciennes. La moyenne sur la deuxième division est de 1.45 scouts par club. En Ligue 1, ce chiffre monte à 3.8 scouts. Il est intéressant de constater que le Clermont Foot, disposant de moyens financiers limités, mais réputé pour la qualité de son recrutement peut compter sur cinq scouts en plus d'un chef scout. Une cellule de recrutement étoffée comme celle de Strasbourg. Lorient qui réalise un début de saison canon et a su depuis sa remontée faire de beaux coups sur le marché des transferts compte pas moins de trois scouts, en plus d'un chef scout. 


Les dirigeants Stéphanois qui avaient rapidement rencontré après le départ de Jean-Luc Buisine différents profils pour venir compléter la cellule de recrutement, comme Olivier Monterrubio, vont procéder à des ajustements dans l'avenir. Selon nos informations, un analyste data doit débarquer dans les prochaines semaines dans le Forez afin de venir compléter cette cellule de recrutement, qui semble donc doucement mais sûrement se mettre en place. 

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