Un traitement de cheval pour la Ligue 2, l'ASSE à contre-courant

Face notamment à la crise des droits TV, les clubs de Ligue 2 se trouvent dans l'obligation de procéder à une importante cure d'austérité. Cela vient inévitablement impacter le mercato mais également le salaire moyen proposé au sein de la division.
Dans son édition du jour, le journal L'Équipe donne la parole à différents acteurs et met en exergue un mercato qui tarde à se lancer au sein de la division. Au 1er juillet, les clubs de la division avaient dépensé en tout et pour tout 6M€ approximativement dans le recrutement. Ce chiffre est presque exclusivement le résultat des achats de l'AS Saint-Étienne (Cardona, Bernauer et Jaber). Deux clubs seulement ont également déboursé une indemnité de transfert depuis l'ouverture du marché des transferts. Il s'agit du FC Annecy, avec le Dijonnais Cédric Makutungu (ndlr : 100 000€) et l'ESTAC avec le recrutement d'Ifnaoui en provenance du Red Star FC dont le montant n'a pas filtré.
Le président du Sporting Club de Bastia, Claude Ferrandi, n'est pas surpris par cette situation : "Il n'y a pas beaucoup de clubs qui vont dépenser. Et il y a une forme de logique : on traverse un plan d'austérité." La problématique des droits TV revient une nouvelle fois sur la table, c'est Laurent Lairy, le dirigeant lavallois qui met les pieds dans le plat : "Il y a pas mal d'inconnu sur les recettes. On n'a pas encore de visibilité sur les droits 2025-2026 ; tout le monde attend parce que la saison se termine tard (en raison de la Coupe du monde des clubs), et que nous, on dépend de ce qui se passe au-dessus. Il faut s'attendre à des mouvements très tardifs en Ligue 2."
Un mercato tardif qui s'accompagne d'une volonté de revenir à des salaires plus raisonnables dans l'antichambre de la Ligue 1. Certains dirigeants ont proposé une baisse des salaires aux joueurs de l'ordre de 20%. D'autres, comme à Amiens, fixent un salary cap d'un montant de 8 000€ dans le cas du club picard. Claude Ferrandi résumé très bien la situation : "On ne peut plus offrir aujourd'hui ce qu'on offrait hier. On va revenir à des choses plus cohérentes."
Bernard Joanin, président du collège de Ligue 2 et de l'Amiens SC estime que les clubs vont souffrir mais qu'il s'agit d'un mal pour un bien : "L'économie du football est en plein désarroi. La majorité des clubs de Ligue 2 ont un compte d'exploitation négatif. Ce qui fait qu'il passe positif pour passer les fourches caudines de la DNCG, c'est soit que l'actionnaire remet des capitaux en compte courant pour combler le manque de trésorerie, soit que vous effectuez des transferts, qui sont des actes hypothétiques qu'on ne peut pas inscrire dans un budget prévisionnel, qui sont des produits exceptionnels. [...] Nos recettes classiques ne suffisent pas à faire face à nos dépenses. L'ensemble des clubs a pris des dispositions de manière à réduire leurs dépenses. Et une des plus grosses charges, c'est la masse salariale. C'est plutôt une bonne chose : c'est un traitement de cheval, on va souffrir, mais je pense que c'était nécessaire, parce que des dérives étaient arrivées, des salaires qui ne correspondaient plus au niveau de la Ligue 2."
Si l'AS Saint-Étienne s'évertue, déjà depuis la saison dernière à ne pas proposer des salaires mirobolants, pas en phase avec la réalité du marché, le club dénote forcément au sein de la division avec sa capacité à investir sur le marché. Un avantage non négligeable qui va devoir se retranscrire sur le rectangle vert.