Un historien fustige la gestion des supporters en France

Stade | Publié le par Joris | 8 commentaires

Alors que la saison s'est terminée en tribunes sur un fiasco au Stade de France pour la finale de Ligue des Champions et sur un chaos au stade Geoffroy-Guichard à l'issue de la relégation de l'AS Saint-Étienne, un historien a fustigé la gestion des supporters en France. 

En effet, Sébastien Louis, historien spécialiste du supportérisme n'a pas été tendre avec les autorités françaises dans une interview accordée au Télégramme. S'il reconnaît que le bilan est "forcément négatif" concernant les violences dans les stades cette saison, il en impute en partie la responsabilité aux autorités : "Nous voyons des dispositifs mis en place par des amateurs. Si on prend les deux derniers incidents, à Geoffroy-Guichard et au Stade de France, on voit aussi un problème de mise en place du dispositif de sécurité. Pour Auxerre - Saint-Étienne, comment se fait-il qu’il y ait des supporters sur le terrain quelques secondes après le dernier tir au but ? À l’étranger, pour des matchs de play-offs, les dispositifs de sécurité sont bien plus importants pour empêcher d’envahir le terrain. Lors de Dresde - Kaiserslautern, match de barrage en 2. Bundesliga, on a eu des jets de fumigènes mais pas un spectateur sur le terrain. En France, on a un problème d’expertise."


Concernant les incidents du Stade de France par exemple, Sébastien Louis s'en a la politique du tout-répressif mise en place par les autorités depuis plusieurs années en interdisant énormément de déplacements pendant la saison. Il est en effet compliqué de gérer la venue de 80 000 supporters quand on en interdit quelques centaines chaque week-end : "On a eu 135 arrêtés préfectoraux cette saison interdisant les déplacements de supporters, parfois pour des raisons ubuesques. Lors de Lens - Nantes, la raison invoquée était la mobilisation des forces de l’ordre pour un vide-greniers, un salon du Manga et une rencontre internationale de cerfs-volants dans la région. C’est un problème car les forces de l’ordre ont besoin d’être sur le terrain et d’avoir ces situations de tensions pour être prêtes en cas d’incident. En Angleterre, il n’y a jamais d’interdictions de déplacements, et quasiment pas en Allemagne. C’est une politique bien plus intelligente car cela permet au dispositif d’être évalué en permanence."

Enfin, l'historien spécialiste du supportérisme rappelle que la violence a toujours été présente et même plus importante auparavant selon lui : "Cette violence en France était plus importante avant. Dois-je rappeler PSG - Hapoel Tel Aviv, où un supporter parisien est abattu par un policier en 2006 et PSG - OM, où un supporter parisien trouve la mort car lynché par d’autres fans du PSG en 2010 ? Aujourd’hui, on a plus d’images, donc on a l’impression qu’il y a plus de violences. Les images de fumigènes lancées contre le président de Saint-Étienne sont impressionnantes. Mais lors d’Angleterre - Russie, en 2016, j’ai vu des charges dans le stade qui auraient pu provoquer un mouvement de foule tragique à la fin du match et que les médias n’ont pas relayées."


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