Un ancien du centre se livre sur ses années stéphanoises

Victor Petit, ancien milieu de terrain de la formation stéphanoise, s'est livré sur sa carrière pour le podcast Matchup. Il revient notamment sur sa formation à l'AS Saint-Étienne.
Le milieu de terrain de 24 ans a désormais quitté la France, il évolue en Suisse. Appartenant au Stade Nyonnais, il a été prêté à l'Étoile de Carouge pour la seconde partie de saison. Durant le podcast, il fait un état des lieux de sa formation au centre de formation de l'ASSE. Il évoque son arrivée au club : "Je suis rentré à l'ASSE à 14 ans. J'y suis resté jusqu'à la fin de mon premier contrat pro. J'ai commencé au FC Nivolet. On faisait pas mal de tournois avec de gros clubs, que ce soit Lyon, l'ASSE, Grenoble... On faisait bonne impression pour une petite équipe et on était nombreux à se faire observer par les centres de formation. Un jour, j'ai fait un tournoi futsal organisé par l'Olympique de Saint-Étienne et je joue super bien. À la fin, on repart avec mes parents et je leur dit : "imaginez qu'un club nous appelle". Une heure plus tard, on reçoit un coup de fil d'un recruteur de l'ASSE qui veut que je fasse une détection. Au début, je ne cherche pas à devenir professionnel. Je joue pour le plaisir, il y a beaucoup d'insouciance."
Il explique par la suite les conditions de vie en centre de formation, qui ne sont pas toujours facile pour des jeunes de cet âge : "Au centre, tu rencontres de tout. J'étais avec des mecs qui venaient du Cap-Vert (Kenny Rocha-Santos, Vagner Dias). D'autres venaient aussi de Paris, de Marseille, de Lyon. Les joueurs venaient de partout. Tu te retrouves dans un environnement spécial. Tu vas à l'école puis tu fais du foot direct après. C'est tout ce que l'on aime quand on est jeune. Par contre, tu n'as pas la vie d'à côté qu'ont tous les autres enfants mais si tu rentres dans ce cursus là, c'est que tu as des ambitions. Les sacrifices que j'ai pu faire, je ne les regrette pas. C'était parfois dur d'être loin de ses parents mais pour un enfant de 14 ans c'est normal de se retrouver dans des moments faibles. J'avais des amis dans d'autres centres de formation qui vivaient cela mal mais moi ça ne m'a pas trop gêné. En plus je n'étais pas si loin de ma famille. Je n'ai que des bons souvenirs de ces années. Ils nous apprennent à devenir des hommes. Le matin, le directeur du centre venait vérifier si tu avais fait ton lit, si tu cachais des bonbons. Si c'était le cas, tu étais sanctionné."
Victor Petit faisait partie de la génération qui a remporté la Coupe Gambardella en 2019. Homme fort de l'effectif de Razik Nedder, il revient sur leur parcours : "Arrivés en U19, on s'est dit que la Gamberdella était notre priorité de la saison. On savait que cela pouvait être déclencheur de contrats pro pour nous. Le premier match, on se déplace au FC Lyon, dans la banlieue lyonnaise. C'était une sorte de mini-derby, l'ambiance était tendue. Les supporters sont rentrés sur le terrain à la fin du match, c'est parti en bagarre générale. Abdou (Abdoulaye Sidibé) prend même un rouge. On finit par gagner 1-0, je suis l'unique buteur. J'avoue que j'ai un peu chambré la tribune. Le match d'après, on reçoit Sochaux à la maison. C'était vraiment une bonne équipe. Je marque une nouvelle fois et on gagne 3-1. Le problème est que j'ai pris jaune et que je suis suspendu au prochain tour pour accumulation de cartons. Je regarde les potes gagnés contre Auxerre depuis la maison. Quand j'ai vu qu'Auxerre gagnait 3-1 et qu'on avait un rouge, je me suis dit que l'épopée en coupe je pouvais l'oublier. Et puis je vois on remonte et on gagne aux pénos, c'était incroyable. Le tour d'après, il est plus tranquille. On tombe Nantes et on déroule à la maison (2-0). Ensuite, on reçoit de nouveau et on gagne face à Lille (3-2) mais ça a été plus compliqué. En demi-finale, on joue encore une fois à domicile face à Bordeaux qui avait encaissé très peu de buts. On marque à la 86ème grâce à un pénalty de Kenny Rocha Santos (1-0) et on file au Stade de France. Quand tu sais que tu vas jouer la finale de la Coupe Gambardella au Stade de France, tu laisses un peu de côté le championnat. (...) Le club a été super, il nous a mis dans de bonnes conditions. On était sûr de notre force. On ouvre le score en début de seconde période et puis je fais une passe décisive pour Charles Abi sur le second but. Le soir, on a célébré tous ensemble en boite de nuit. Il y avait tout le monde, les joueurs, le coach, les adjoints."
Il finit par expliquer les raisons de son départ, lui qui avait pourtant signer professionnel avec son club formateur : "C'était une fierté de signer professionnel. Quand tu vois la réaction de tes parents, c'est quelque chose. À partir du moment où tu gagnes la Gambardella et que tu vois que tu es souvent surclassé avec la réserve, tu n'attends que cela. Le football plaisir, c'est terminé. Tu passes dans la cour des grands. J'étais capitaine de la réserve mais ce que je voulais c'est du temps de jeu avec les professionnels. J'étais en fin de contrat, je voulais vraiment toucher l'équipe A donc on rentre en négociation pour une prolongation d'un an. On a jamais réussi à se mettre d'accord sur les conditions et je suis parti à Rennes."