Tribunes debout, policier-référent : les travaux en cours de l'ANS

Stade | Publié le par Joris | 1 commentaire

L’Association Nationale des Supporters (ANS) qui a vocation à rassembler les associations de supporters autour de questions telles que l’animation des tribunes ou encore la gestion des accès au stade, continue ses actions, notamment dans le contexte actuel pour les supporters.

Dans le cadre de notre interview avec l'avocat Pierre Barthélemy, ce dernier est revenu sur l'actualité de l'ANS notamment dans le contexte de la recrudescence des incidents dans le football. 


Ne craignez-vous pas que ce contexte tendu vienne freiner le dialogue noué entre l'ANS et le gouvernement, les instances etc ?

Non je ne pense pas. Justement on a vu que, même avec les incidents médiatiques et graves de ce début de saison, ni le Ministère des Sports, ni la Ligue, ni la DNLH ont pris d’assaut les médias ou pondu des communiqués pour dire que ce serait incontrôlable ou qu’il faudrait frapper toujours plus fort… Non, ils savent qu’ils ont des outils et que rien ne sert de paniquer. Ils ont eu le réflexe de continuer de travailler, de dialoguer. Pour moi c’est la preuve que le dialogue qui est mis en place depuis 2016 est arrivé à maturité et qu’il a convaincu tout le monde de son utilité. Je pense donc que cela ne devrait pas changer. On n’a pas du tout le sentiment, aujourd’hui, qu’il y aurait un risque de répression accrue ou d’alourdissement du cadre répressif car ces acteurs savent que ce n’est pas la bonne solution. Aujourd’hui, on a conscience qu’il y a d’autres outils bien plus efficaces : le dialogue, la formation des stadiers (on a perdu beaucoup de compétence et d’expérience pendant les 18 derniers mois), la volonté de donner un meilleur statut aux stadiers (mal payés pour des boulots compliqués), un audit des infrastructures (beaucoup d’incidents partent de jets de projectiles qui ne sont pas forcément le fait des Ultras, qui le sont même très rarement, mais qui sont parfois le fait d’une mauvaise étanchéité entre le parcage et les tribunes locales). Il y a plein de petites choses qui peuvent être améliorées sur l’encadrement et l’infrastructure pour éviter la plupart des incidents.

Quels sont les travaux en cours de l’ANS ?

Il y a les travaux sur les tribunes debout, sur le référent-supporters (qui se développe de plus en plus et qui est de mieux en mieux formé grâce à l’INS et à la LFP), sur ce qu’on peut grossièrement résumer à la notion de policier-référent (mais c’est beaucoup plus complexe que cela : on a créé tout un dispositif expérimental de préparation des déplacements des supporters dans des matchs considérés à risques pour éviter les arrêtés de restriction et d’interdiction de déplacement). Il y a eu tout un processus de structuration et d’approfondissement du dialogue avec les mêmes interlocuteurs pour tous les matchs. Par exemple à Saint-Étienne, c’est le même policier qui suivra la venue des supporters visiteurs de tous les clubs visiteurs et qui le jour du match sera en contact avec le référent-supporters des supporters visiteurs. Ce sont des gens qui commencent à avoir une vraie expertise et de vrais contacts au sein de tous les clubs pour mieux préparer ces déplacements. On se rend compte que la plupart des arrêtés viennent du fait que la préfecture n’a pas d’information, n’en cherche pas et ne veut pas s’embêter à organiser les déplacements. On veut créer des processus et former des personnes qui pourront gérer les déplacements et donc rassurer le préfet sur l’encadrement et la gestion de ces déplacements. 

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