Sablé revient sur son 8 mai 1998

Pros | Publié le par Faustine | 12 commentaires
En 1998, alors que l'ASSE joue son maintien en Division 2, Julien Sablé fait sa première apparition en pro dans un match décisif contre le LOSC. Il revient dans le dernier Maillot Vert sur cet épisode, qui a marqué sa carrière de footballeur.


"C’est aussi ça le paradoxe du football : pendant que l’équipe pro de l’ASSE galère pour se maintenir en D2, je parviens de mon côté à remporter différents trophées aussi bien en Bleu qu’avec les Verts. Avec l’équipe de France, j’ai par exemple la chance de remporter le Tournoi de Montaigu. Avec les Verts, nous devenons champions de France U17 et remportons la Coupe Gambardella en mai 1998 au stade de France (NDRL : aux tirs au but devant le Paris Saint-Germain). L’euphorie est là, c’est un moment formidable, mais chacun d’entre nous sait que l’avenir du club va se jouer moins d’une semaine après lors d’un match à Lille (vendredi 8 mai 1998). En cas de défaite par plus de deux buts d’écart, alors que Lille joue la montée, l’ASSE descend en National et le club est à ce moment-là clairement menacé de disparaître. Impossible pour moi d’oublier cette première semaine du mois de mai 1998 car j’acquiers des années d’expérience en seulement quelques jours. Juste après notre victoire en Gambardella, on présente le trophée au public de Geoffroy-Guichard le mardi 5 mai lors de la rencontre contre Martigues. Il y a dans le Kop une banderole que je lis et sur laquelle est inscrite : « Faites plutôt jouer la Gambardella pour qu’on se maintienne ». Le lendemain, pendant que je fais la sieste à L’Etrat, au centre de formation, Gérard Fernandez vient me voir dans ma chambre et me dit : « Tu pars avec les pros à Lille. Et tu vas sans doute jouer. » Ce que me confirme l’entraîneur, Pierre Repellini, le lendemain. En quelques secondes, je prends 800 tonnes de pression sur le coin de la gueule. Je suis d’un côté très excité à l’idée de jouer mon tout premier match avec les pros, mais de l’autre pas vraiment rassuré à l’idée d’être de l’équipe qui va faire couler le club tout entier ! Les pros, je ne les avais encore jamais côtoyés, ce n’était pas mon univers. Je savais aussi que Gérard Fernandez avait tenu à me protéger au cours de la saison et que j’aurais sans doute pu faire plus d’entraînements avec eux. Contre Lille, je suis servi…J’ai la boule au ventre, échange beaucoup avec les anciens comme Didier Timothée et Lionel Potillon. À l’échauffement, j’ai même des crampes. Je n’avais encore jamais vécu un truc pareil. Le fait d’en parler, encore aujourd’hui, me procure une immense émotion. Mais le plus important, au final, est au rendez-vous: on ne perd que 2-1 et le club se maintient."



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