Roustan : "Un stade particulier avec une ambiance formidable"

Stade | Publié le par Grégory | 20 commentaires

À travers ses podcasts, Didier Roustan démontre chaque semaine son incroyable culture footballistique et la finesse de son analyse. Pour EVECT, il revient sur la saison des Verts, et évoque l'ambiance exceptionnelle du Chaudron.

Comment expliqueriez-vous cette 17ème place pour les Verts cette saison ?

J’ai l’impression que Saint-Etienne a peut-être été en surrégime la saison dernière, où les joueurs ont emporté certains matchs alors que ce n’était pas forcément mérité. La confiance s’était installée et les victoires se sont succédé. La Ligue des Champions était même dans le domaine du possible à quelques rencontres de la fin. Je crois que le départ de Jean-Louis Gasset a fait pas mal de dégâts. Il était parvenu à trouver un équilibre. Ghislain Printant lui, avait sans doute les compétences, mais il n’est pas arrivé dans les meilleures conditions et a été remis en question beaucoup trop tôt. Ils ont traîné leur mauvais départ comme un boulet, et quand on est vulnérable comme cela, tout s’enchaîne très vite.


Au vu de la prolongation récente de Charles Abi, Madhi Camara, ou encore Wesley Fofana, Claude Puel semble vouloir miser sur la jeunesse. Est-ce la bonne solution ?

Je crois que des clubs comme l’ASSE doivent miser sur la formation, ça a été leur ADN. Les clubs qui s’en sortiront, c’est ceux qui verront à long terme et qui auront des joueurs avec l’esprit club. Mais le souci aujourd’hui, c’est que l’esprit club chez les jeunes disparaît. Avec les sommes qu’il y a en jeu, je ne leur jette pas la pierre, mais c’est difficile de l’avoir manifestement.  Ça rend les choses compliquées, mais dans la mesure du possible je pense que le club doit miser sur la jeunesse . Après il faut trouver un équilibre jeunes/anciens, mais pour cela il faut laisser du temps à Claude Puel et à son projet.


"Pour le public français, il y a également eu un avant et un après Saint-Étienne"


Vous avez fréquenté de nombreux stades à travers le monde durant votre carrière. Le Chaudron est-il vraiment singulier ?

C’est un stade particulier avec une ambiance formidable. À l’époque, elle était magnifique aussi et ça a beaucoup joué. Pour le public français, il y a également eu un avant et un après Saint-Étienne. C’est vrai qu’il y avait un peu partout de bonnes ambiances, mais pas au niveau du Chaudron. C’est une ambiance qu’on ne connaissait pas encore, qui était fraîche et avec une agressivité différente de celle que l’on voit malheureusement aujourd’hui dans les stades. Ce qui est formidable, c’est que ça a donné une nouvelle image du foot et des supporters. Ceux qui n’aimaient pas le foot disaient ‘ce sont des cons, des illettrés, des abrutis qui courent après un ballon’, et ben cette image du foot a changé, et toute la France aimait Saint-Étienne. Autour du stade, il y avait des plaques d’immatriculation de tous les départements, il n’y avait pas que des locaux qui allaient supporter les Verts. C’était un stade particulier, à l’anglaise.

Quel est le stade qui vous a le plus marqué dans votre carrière ?

Dans ma carrière, ce sont les stades argentins qui m’ont le plus marqué niveau ambiance. En particulier la Bombonera de Boca Junior, parce qu’il est très peu en profondeur et les tribunes sont très abruptes avec des supporters déchainés. Mais les supporters de River Plate, de Vélez, de Rosario Central le sont aussi donc j’ai vu des ambiances exceptionnelles en Argentine, au Brésil ou en Colombie. En Amérique du sud c’est très particulier.


Vous retrouverez dès demain la dernière partie de l'interview de Didier Roustan.

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