Romeyer en dit beaucoup

Pros | Publié le par Thomas | 0 commentaire
Roland Romeyer a répondu aux questions des internautes sur le site officiel. Du derby aux infrastructures en passant par l'ambiance au sein du groupe et Christophe Galtier, le président du directoire de l'ASSE en dit beaucoup : Tony FLORICIC (Savoie) : Depuis des années, nous avons l'impression, à travers le derby, que la culture de la gagne est beaucoup plus développée à l’OL. Sans tout ramener à cet événement, il me semble indispensable d'inculquer l'envie de se surpasser sur ce match à tous les jeunes qui entrent au centre de formation, et plus globalement, à chaque joueur qui endosse le maillot vert dés son arrivée. Quelles actions le club mène-t-il à ce niveau ? Roland ROMEYER : «On ne ne peut pas dire que l’OL prépare mieux ses derbys que l’ASSE sur le plan purement sportif mais il a acquis, grâce aux matches de Ligue des champions, une expérience des grands rendez-vous qui lui a permis, ces dernières années, de bien gérer l’environnement de ce type de rencontre. La rivalité est telle entre les deux villes que les 3 points de la victoire ne constituent pas seulement l’enjeu du match. Lors des deux derniers derbys, j’ai été marqué par l’attitude presque haineuse de certains joueurs et membres du staff de l’OL. Est-ce la culture de la gagne ? Ce que je souhaite, au-delà du derby, c’est que chaque joueur qui endosse le maillot de l’ASSE soit imprégné du passé et des valeurs du club mais aussi de la culture de la ville. Chaque début de saison, les pros visitent le musée de la mine. J’ai également fait réaliser un DVD retraçant l’épopée de l’ASSE et que tous les jeunes visionnent en compagnie de Philippe Gastal, notre historien, qui peut ainsi le commenter. C’est vrai que l’entrée au centre de formation constitue un moment particulier. Les jeunes doivent avoir le sentiment d’intégrer un centre d’excellence et adhérer à des valeurs bien identifiées : solidarité, goût de l’effort, générosité… A ce niveau, l’apport de Dominique Rocheteau est important. Avec Bernard Caïazzo, Christophe Galtier et Stéphane Tessier, nous réfléchissons ensemble au parcours d’accueil de chaque joueur qui rejoint l’ASSE. La performance part de là.» Damien NORE (Loire) : Qu'avez-vous dit aux joueurs pour leur expliquer ce que représente le derby, comme vous l'aviez annoncé dans la presse après les deux déconvenues consécutives contre l’OL, en Coupe de la Ligue et en Championnat ? Roland ROMEYER : «Je leur ai dit que le derby était l’occasion d’exprimer leur sentiment d’appartenance à l’ASSE et de s’approprier les valeurs du club. Je leur ai parlé de l’impact populaire et médiatique de ce match particulier. Nous avons la chance d’avoir des joueurs consciencieux, concernés et à l’écoute. Notre effectif a été profondément renouvelé à l’intersaison et il faut avoir vécu au moins un derby pour mesurer l’importance d’un tel match à Saint-Etienne. N’oublions pas non plus qu’un déclic s’est produit après deux nos défaites contre Lyon. L’équipe a enchaîné les bons résultats. J’entends souvent nos joueurs parler de communion avec le public, ça montre bien qu’ils sont conscients d’évoluer dans un club à part.» Philippe MATHIEU (Drôme) : Quel est l'état d’esprit de l'équipe aujourd'hui, avant d'aborder le derby ? Roland ROMEYER : «Samedi dernier, à Valenciennes, j’ai vu combien Fabien Lemoine (blessé) et Jean-Pascal Mignot (suspendu) regrettaient de ne pas pouvoir disputer ce derby. Je n’ai aucun doute sur le degré de motivation des joueurs. Ils attendent avec impatience ce match et ont tous envie de le jouer. Ils savent aussi que l’OL sera toujours 200 % le jour du derby, quelle que soit la compétition et même s’il s’agit d’un match amical.» Raphaël BAUX (Loire) : Avec cette 4e place, les objectifs du club sont-ils revus à la hausse pour cette fin de saison et pour les années à venir ? Roland ROMEYER : «Notre ambition est aujourd’hui de réaliser le meilleur parcours possible. Cette 4e place ne fait pas tourner les têtes. Avec Bernard Caïazzo, nous portons un projet, fondé notamment sur la modernisation des infrastructures, la formation et un recrutement intelligent, qui doit faire grandir le club et l’installer, à moyen terme, dans le Top 5 de la Ligue 1. Nous souhaitons progresser chaque saison, par étape, au rythme de la rénovation du stade. Nous savons qu’un stade rénové nous ouvrira de nouvelles perspectives de développement.» Jean-Luc LESOING (Pas-de-Calais) : Une qualification européenne ne risquerait-elle pas finalement de nuire au club comme cela est arrivé ces dernières saisons à d’autres équipes confrontées à l’accumulation des matches ? Roland ROMEYER : «Ne parlons pas des autres clubs. Notre propre expérience, en 2008, nous a servi de leçon. Nous aussi, nous avons vécu l’euphorie d’une qualification européenne, puis une période de grosses désillusions. Avec Bernard Caïazzo, nous avons su tirer les leçons du passé, notamment au niveau du management des hommes. Notre gouvernance est plus soudée et notre effectif professionnel l’est aussi. Quoi qu’il arrive, nous resterons cohérents avec la politique sportive définie avec Dominique Rocheteau et Christophe Galtier. S’écarter de cette voie nous mettrait en danger.» Olivier ALLALI (Val-de-Marne) : Pensez-vous continuer à investir dans la formation et recruter des joueurs expérimentés pour encadrer les jeunes ou, avec l'aide de meilleurs résultats, conserver avant tout nos meilleurs éléments, tout en engageant, chaque année, deux ou trois joueurs de grande qualité, capables de faire grandir le club ? Roland ROMEYER : « Notre politique de formation n’est pas une politique à court terme. C’est un engagement durable qui correspond à l’ADN du club. On forme des joueurs pour qu’ils deviennent professionnels sous le maillot de l’ASSE et non pour renforcer nos adversaires. Le prochain rachat du centre d’entraînement répond à notre volonté de valoriser la formation et de doter tous nos entraîneurs d’un outil de travail ultra performant. L’éclosion de nos jeunes joueurs nous conforte dans ce choix. Nous avons su trouver un équilibre jeunes-anciens qui constitue le socle de notre bon parcours. Notre avenir passe par la stabilité d’une politique sportive et des hommes, joueurs et staff, qui l’animent. L’argent n’est pas un gage de réussite sur la durée. Je le redis : investir des millions sur le marché des transferts n’assure pas automatiquement des résultats sportifs. Et puis, la formation a d’autant plus de sens à mes yeux que je reste très attaché aux valeurs pédagogiques que véhicule le sport.» Jean-Claude ROUGER (Bouches-du-Rhône) : Si l'ASSE obtient une place européenne à la fin de la saison, ferez-vous les efforts nécessaires pour garder les meilleurs joueurs ? Roland ROMEYER : « Comme je l’ai déjà dit, nous misons sur la stabilité des hommes. Nous avons reconstruit un groupe en début de saison et nous pensons qu’il possède une belle marge de progression. Il y aura forcément quelques ajustements, toujours dans le but d’apporter une valeur ajoutée à l’équipe. Mais il faut voir la réalité en face : le football d’aujourd’hui fait que les meilleurs joueurs aspirent à changer de club. Notre objectif est d’anticiper les départs comme nous l’avons fait l’été dernier avec les transferts programmés de Blaise Matuidi et Dimitri Payet.» Christophe QUESNE (Seine-Maritime) : Vous effectuez cette saison la démonstration qu'un club peut être sain sur le plan financier et performant au niveau sportif. Pensez-vous que votre système de rémunérations fixes plafonnées, majorées de primes de résultats, puisse expliquer la solidarité et la bonne ambiance qui règnent au sein du groupe et par voie de conséquence les très bons résultats actuels de l'ASSE? Roland ROMEYER : «C’est juste du bon sens. Un peu partout en Europe, on a vu des clubs lourdement endettés parier sur une hypothétique réussite sportive et continuer de gonfler leur masse salariale par une politique trop ambitieuse de recrutement. Nous, on prend le problème à l’envers : la part de la masse salariale doit épouser la courbe de nos performances pour assurer la pérennité du club. Ce système de rémunération contribue aussi à notre bon parcours. Les joueurs se sentent encore plus motivés quand ils sont obligés d’aller chercher leurs salaires sur le terrain. Je sais que cette nouvelle politique salariale a pu surprendre mais avec l’ensemble du Directoire, nous savons que c’est l’une des clés de notre équilibre économique.» Claude NOGUE (Hérault) : Quel a été le moment le plus délicat de votre mandat depuis votre accession à la présidence ? Roland ROMEYER : «Quand nous avons décidé de nous séparer d’Alain Perrin, en novembre 2009. Nous avions 16 points. Financièrement, nous étions en difficulté car nous avions justement misé sur d’hypothétiques performances que nous n’avons pas réalisées. Il ne suffit pas d’avoir des ambitions, il faut être capable aussi de les assumer économiquement. Grâce à Christophe Galtier et au travail que nous avons effectué sur le plan de la gestion et du management avec le Directoire, nous avons pu redresser le club. » Franck FOREL (Drôme) : Dans quels domaines l'ASSE doit-elle progresser pour figurer régulièrement dans le Top 5 ? Roland ROMEYER : « Dans tous les domaines. Il ne faut pas dissocier le secteur sportif des autres activités du club. Bernard Caïazzo, le Directoire et moi-même sommes en constante réflexion sur les améliorations à envisager au niveau technique, dans l’organisation des matches ou le marketing. Nous fondons de gros espoirs sur la rénovation de nos infrastructures. Le football est un spectacle. Un grand club ne se conçoit pas sans un stade digne de ce nom qui puisse offrir le meilleur accueil possible à ses supporteurs et partenaires. Le rachat et la modernisation de notre centre d’entraînement doivent également contribuer à asseoir notre savoir-faire technique car nous allons le doter d’outils technologiques innovants.» Source : Site officiel
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