"Bordeaux se cherche, il nous faut du temps"

Dans quel état d'esprit se trouvent les Girondins de Bordeaux après cet été animé ?

On est passé par toutes les émotions. Il faut remonter à fin avril, où l'actionnaire principal a annoncé qu'il se retirait des Girondins de Bordeaux. Il y a eu à partir de là une course contre la montre qui s'est engagée. Dans un premier temps pour se sauver sportivement et ensuite, il fallait que l'actionnaire américain trouve un repreneur pour se désengager, tout en sachant que se désengagement serait effectif à partir du 30 juin. On redoutait de ne pas trouver un repreneur capable de permettre au club de rester en Ligue 1. C'est un soulagement de repartir en Ligue 1 pour les salariés du club, les joueurs et les supporters. 

Le club appartient désormais à Jogo Bonito, la société qui appartient à Gérard Lopez et qui possède deux autres clubs : Royal Excel Mouscron et Boavista. Bordeaux a fait un recrutement pas cher en raison de l'encadrement de la masse salariale imposée par la DNCG. Vladimir Petkovic est arrivé, il a entraîné le mardi pour la première fois et le dimanche il officiait pour son premier match officiel. Gérard Lopez est devenu propriétaire du club le 24 juillet, donc tout a été très vite, dans un temps record. Ce qui fait qu'aujourd'hui, on ne fait pas un bon début de saison et c'était prévisible. Il y a tout à faire, on s'attend à une saison très difficile.

Qu'est-ce qu'il manque aux Girondins de Bordeaux pour décrocher un premier succès ? 

Il nous manque de la stabilité. On n'a pas gagné un match, on a obtenu deux matchs nuls. A domicile, on s'incline deux fois contre Clermont et Lens, pas des gros clubs mais des clubs qui ont une identité de jeu. Je rêve de voir une identité de jeu à Bordeaux. Il manque de la connaissance de l'effectif de la part du coach, qui a récupéré beaucoup de joueurs ces dernières semaines. Il faut que l'entraîneur se fixe sur un plan de jeu, un projet de jeu. Aujourd'hui, il change constamment son fusil d'épaule lorsqu'il constate que ça ne marche pas. Il me donne l'impression d'être un peu perdu, ou en tout cas de ne pas avoir trouvé le système qui fonctionne le mieux avec son effectif. Bordeaux se cherche. Il nous faut du temps.

Quel regard tu portes sur cette formation stéphanoise, où tu vois les Verts finir cette saison ? 

J'ai l'impression que tout a changé. Que Claude Puel est arrivé pour construire un projet avec les jeunes. J'ai aussi cru comprendre que le club était instable, comme nous. Saint-Etienne est un club ou l'instabilité est chronique. J'ai l'impression que vous êtes en souffrance et que le club est dégradé, déclassé d'année en année comme les Girondins de Bordeaux. C'est à dire qu'on ne trouve plus d'identité que ce soit dans le jeu ou dans le club. A Bordeaux on est en plein dedans. J'ai l'impression que vous êtes tombés dans l'anonymat à l'image des Girondins de Bordeaux.

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