Patrick Guillou : "C'est un peu comme un Jukebox"

"Si je dois parler des premiers souvenirs que j'ai de lui, je dirai que c'était quelqu'un de bienveillant avec déjà ce côté écorché-vif, mais en mission. Il fallait déjà le canaliser. Il était à l'état brut, et toujours avec l'envie de bien faire.

Ça a rapidement accroché parce qu'il avait un sens de la répartie aigüe, et savait parodier avec ton terriblement caustique. On était sur le même délire sur le terrain où s'est rentré dedans, et en dehors. Ensuite son sens de l'auto-dérision, et sa capacité à relativiser et apprécier les choses. Vingt ans après, on est toujours ami. Ayant arrêté ma carrière avant lui, je lui ai expliqué certaines choses, mais il fallait qu'il vive sa propre expérience. Il a déjà connu Saint-Etienne dans sa deuxième carrière, puis Auxerre et maintenant Valenciennes. Ça semble bien matcher avec ses gardiens, comme le prouve les performances de Jérôme Prior qui est incontestablement le meilleur gardien de D2.

"Il a une intelligence situationnelle"

Il est bien, équilibré, il bosse bien avec ses gardiens, et pourtant ça n'empêche pas qu'on se chambre régulièrement sur les réseaux sociaux. On s'accorde chacun la paternité, ce qui est assez signifiant sur notre mauvaise foi (rires). C'est un peu comme un Jukebox, le premier qui met la pièce dans la machine, et ensuite ça ne s'arrête plus. À chaque fois, c'est rattaché à une histoire qui nous unit, et ceux qui nous suivent savent que c'est du troisième ou quatrième degré.

Ce qui est intéressant chez lui, c'est qu'il s'intéresse à plein de choses. Il a beaucoup étudié ce qui touche au cheminement personnel et a beaucoup de références sur les sportifs dans leur ensemble. Il a un bon sens de la vie, une intelligence situationnelle et fait confiance à son instinct. Ça, ça ne s'apprend pas dans les bouquins."