Paganelli marqué à vie par le silence d'Herbin

Anciens Verts | Publié le par Tibo | 10 commentaires
Laurent Paganelli est encore à ce jour, le plus jeune joueur à fouler une pelouse de première division. Nous sommes alors le 25 août 1978, Paganelli remplace Rocheteau à la mi-temps du match PSG Saint-Étienne, il a quinze ans, dix mois et cinq jours. Pourtant, la carrière de celui que l'on surnomma le petit Mozart, ne décollera jamais véritablement.
Aujourd'hui encore, ce passé le fait souffrir, il explique notamment que le rôle important joué par Robert Herbin dans cet échec. 

"Je suis quelqu’un d’intérieurement très émotif. Moi, je n’ai rien demandé. Je n’ai pas demandé qu’on m’encense, donc j’ai très mal compris qu’on me descende. Je n’ai jamais dit : « Je serai un grand joueur » ou « Je ferai une grande carrière  » . Un moment, je me suis retrouvé dans une spirale de jugements, de réflexions. C’est vrai que ça, je n’ai jamais pu l’emmagasiner. Ces cicatrices intérieures… Je te jure, parfois je rêve la nuit que je m’engueule avec Herbin. Enfin, ce n’est pas que je m’engueule, mais je ne comprends pas, je n’ai pas de réponse. 
Ce qui m’a fait le plus souffrir, c’est que je n’ai jamais eu de réponses d’Herbin sur cette période-là. Je n’ai jamais eu quelqu’un pour me dire : « Ce que tu vis est normal, logique, il faut faire ça, il faut comprendre ça. » Le jour où Herbin ne m’a plus fait jouer sans m’expliquer, que la presse m’a descendu, enfin ce n’est pas le mot, mais a dit que je n’étais pas bon. Le fait que je ne correspondais pas au football professionnel, je le comprends très bien. La chose qui m’a embêté, c’est de ne pas avoir de réponse. J’ai toujours rêvé qu’Herbin me téléphone et me dise : « On a manqué ça, on a raté ça.  » Mais tu sais, je n’en veux à personne. Je regrette simplement qu’à un moment donné, les gens fassent une démarche pour venir chercher des jeunes… On n'a que quinze ans ! On ne peut pas connaître à cet âge la marge de progression du joueur. Je regrette simplement que les gens n’aillent pas au bout des choses, comme avec Hatem Ben Arfa. Ce n’est pas parce que le mec a du talent qu’il comprend tout ce qu’il se passe autour de lui. C’est ça qui m’a le plus emmerdé. Une simple discussion de cinq minutes avec les personnes qu’il fallait et les problèmes étaient résolus. Et moi, depuis tout ce temps, je suis resté dans un trou noir et n’en suis jamais ressorti. D’ailleurs, ça m’influence dans mon travail. Ça a modifié ma nature, mon comportement, ma réflexion… j’en souffre encore."

Source : SO Foot

keyboard_arrow_down Commentaires (10) keyboard_arrow_down