Moravcik : "Tout a changé avec ce "putsch" à la tête de l'ASSE"
Dans l'entretien qu'il a accordé à Tribune Verte, Lubomir Moravcik est revenu sur ses années passées à Saint-Étienne et notamment sur son regret de ne pas avoir apporté un titre à l'ASSE.
Lubomir Moravcik était notamment convoité par l'OM lorsqu'il évoluait à l'ASSE. Néanmoins, André Laurent avait fait le forcing pour le conserver ce que l'ancien stéphanois ne regrette pas, tant il était attaché aux Verts : "Bernard Tapie me voulait. J'avais parlé avec lui. Mon agent avait négocié, le contrat était prêt. Mais ça ne s'est pas fait. André Laurent n'avait pas voulu me vendre. Marseille était l'une des plus grandes équipes d'Europe, c'était très gratifiant d'être sollicité par un club de cette envergure (...) Mais j'étais très attaché à Saint-Étienne. On avait une bonne équipe nous aussi. J'ai signé un nouveau contrat. J'étais gonflé à bloc pour gagner quelque chose avec l'ASSE, pour jouer la Coupe d'Europe. Malheureusement, nous n'y sommes pas arrivés. C'est un grand regret. J'aurais tant aimé rapporter un titre à ce club."
Malgré deux demi-finales de Coupe de France, les Verts de Moravcik n'étaient pas parvenus à ramener un titre ou à décrocher une qualification européenne. Pour l'ancien vert, avec André Laurent en tant que président, les Verts auraient fini par y arriver. Son départ a tout changé : "On était sur une bonne dynamique mais tout est parti en vrille quand André Laurent a quitté le club. Ça aussi c'est un grand regret. Avec lui, je suis sûr qu'on aurait pu faire quelque chose. Quand j'ai appris son départ, j'ai tout de suite senti que l'avenir allait s'assombrir. Parce que je savais qu'on perdait beaucoup. Le président était très apprécié au club, il l'avait repris en D2 et il l'avait sauvé, après la Caisse noire. Il avait tout reconstruit, tout restructuré, et il y avait un bon élan. On avait la meilleure défense du championnat avec Kastendeuch et Cyprien. Il ne manquait pas grand-chose pour qu'on aille un peu plus haut. Et tout ce long travail, on l'a cassé. Les nouveaux dirigeants ont fait venir Laurent Blanc. C'était très bien. Mais ils ont voulu l'installer en défense centrale et pour ça ils ont fait partir Kastendeuch. C'était une grosse erreur. Peut-être que Laurent Blanc aurait pu jouer au milieu, avec Passi, moi et Despeyroux. Kastendeuch était très important pour l'équipe, c'était notre capitaine, quelqu'un de très respecté dans le vestiaire. Tout a changé avec ce "putsch" à la tête du club. D'un coup tout a explosé. Aujourd'hui encore je regrette beaucoup ce qu'il s'est passé."