Mohamed, "un talent avec une grosse marge de progression"

Mercato | Publié le | 23 commentaires

Son nom revient avec insistance dans le Forez depuis plusieurs jours. Cible de l'ASSE cet hiver, Mostafa Mohamed (23 ans) fait actuellement le bonheur de Zamalek. Frederic Nkeuna, journaliste français spécialisé dans le football africain, égyptien et saoudien nous le présente. 

Certains évoque un buteur « égoïste ». Quel genre d’attaquant est Mostafa Mohamed pour vous ?
C’est un buteur égoïste dans le bon sens du terme. Il est puissant et doté d’un très bon jeu de tête. En Egypte, pour les connaisseurs, c’est un profil qui s’apparente a celui d’Amr Zaki, qui a brillé une demi-saison en Premier League à Wigan.

On a entendu parler de problèmes financiers du côté de son club. Qu’en est-il réellement ? 

J’en parle dans mon article sur le Zamalek. Au lendemain de la finale de la ligue des champions, qui opposait pour la première fois de l’histoire deux clubs d’un même pays, qui plus est les deux clubs les plus titrés d’Afrique, le président du Zamalek a été débarqué par les autorités égyptiennes. Lors d’un audit, l’Etat a recensé des malversations financières : le Zamalek tout comme Al Ahly, le champion d’Afrique, est un club public. Il reçoit des subventions et les supporters sont des membres : ils paient un abonnement, ce qui leur confère le droit de voter pour leur président. 


Ainsi un nouveau président a été nommé provisoirement en attendant de prochaines élections. Toutefois, trois semaines plus tard, il est décédé du COVID. L’état a dû nommer un autre président. Pendant ce temps, les dossiers tels que les arriérées de salaire et le renouvellement des contrats de cadres qui sont grassement payés, les salaires dépassent parfois ceux pratiqués en France, traînent parce que la trésorerie est à sec, notamment à cause des conséquences économiques liées au COVID.

Pour en revenir aux terrains, le profil de Mostafa Mohamed convient-il à la Ligue 1 selon vous ? Et à l’ASSE plus particulièrement ? 

Aucune idée. C’est un talent avec une grosse marge de progression. En un an de competition au Zamalek, puisqu’il a été prêté ailleurs auparavant, il a réussi à s’imposer et à devenir titulaire chez les Pharaons d’Egypte aux côtés de Mohamed Salah. Toutefois, la barrière de la langue peut être un frein. Il n’est jamais aisé pour un Égyptien de s’adapter facilement à l'étranger, surtout en France. Mais il a le talent pour.

Quels sont les points sur lesquels il doit encore progresser ? 

Avec un entraîneur rigoureux comme Claude Puel, il peut franchir un nouveau cap. Il doit apprendre à jouer avec des supporters au stade. En Egypte, avant même le COVID-19, la quasi-totalité des matches se disputaient à huis clos. En une saison seulement il a changé de dimension. Je pense qu’il a les moyens pour passer un cap.

keyboard_arrow_down Commentaires (23) keyboard_arrow_down