Mercato - ASSE : Les prêts de Saban et Lhéry, du "gagnant-gagnant"
En toute fin de mercato estival, l'AS Saint-Étienne a décidé de prêté au Luxembourg deux de ses jeunes attaquants : Yanis Lhéry ainsi que Mathys Saban ont quitté le club stéphanois pour la saison.
Yanis Lhéry, 20 ans, a été prêté pour une saison au FC Progrès Niederkorn tandis que Mathys Saban a rejoint pour cet exercice 2023-2024 l'Union Titus Pétange. Ces deux formations évoluent dans l'élite du football luxembourgeois. Néanmoins, ce championnat étant assez méconnu en France, beaucoup de suiveurs de l'ASSE s'interrogeaient sur l'objectif de ces deux prêts.
Laurent Huard s'était exprimé à notre micro pour les expliquer : "La formation c’est ça : il faut franchir des marches. Il faut trouver la bonne marche à franchir pour ces jeunes joueurs, qu’elle ne soit pas trop haute mais qu’elle ne soit pas non plus trop facile parce qu’on pourrait se mentir. Jouer jeune ça en fait donc partie, comme les prêts qu’il y a pu y avoir, de Yanis Lhéry et Mathys Saban. C’est aussi une étape supplémentaire pour eux, pour aller chercher une marche plus haute derrière. Sans doute que la marche de la réserve n’était plus assez haute pour eux (...) Je ne suis pas l’expert du football international et de tous les championnats mais j’ai pu voir notamment les joueurs qui sont dans ce championnat-là. On se rapproche d’un championnat National (1), donc obligatoirement c’est au dessus de la National 3. Pour eux c’est une étape supplémentaire à franchir. Le but, c’était de les faire jouer dans une équipe première, qu’ils s’imposent dans un groupe professionnel, avec un championnat qui est aussi en développement. Maintenant, ils ont les cartes en main."
Des propos corroborés par un article du média luxembourgeois Le Quotidien qui s'est intéressé sur les prêts des clubs professionnels français vers leur championnat. Une pratique qu'affectionne l'Union Titus Pétange qui a accueilli cet été Mathys Saban. Simon Banza avait lui aussi profité de cette formule en débarquant au Luxembourg en 2017, en y effectuant une très belle saison avec 13 buts en 21 matchs avant de retrouver Lens son club formateur et de découvrir la Ligue 2 et la Ligue 1. Ce prêt lui a permis d'éclore au plus haut niveau et il évolue désormais à Braga en première division portugaise. Un exemple parmi d'autres.
Laurent Libert, le directeur sportif de l'Union Titus Pétange s'est exprimé sur ce processus dans les colonnes du Quotidien : "Les clubs ont l’œil sur le Luxembourg ! C’est un championnat très complet qui prépare bien, avec beaucoup de cultures footballistiques représentées. Un joueur qui s’impose ici peut s’imposer n’importe où ailleurs. Ils n’arrivent pas en parachute, sans visionnage préalable". L'entraineur Yannick Kakoko est sur la même longueur d'ondes en parlant également de gagnant-gagnant : "En tout cas, on voit que certains clubs pros sont en demande de ce genre de projets. C’est surtout du win-win. Je mentirais si je disais que ces garçons, je n’aimerais pas les garder la saison suivante, mais on en est encore à poser les bases du projet de jeu et je me contente d’être fier de les envoyer dans le monde pro." Une formule peu coûteuse pour les clubs luxembourgeois qui souvent profite du salaire payé par les clubs prêteurs en se contentant "d'avantages en nature : une voiture, un appartement" précise le directeur sportif.
Mathys Saban a été convaincu par ce projet-là en évoluant dans une équipe première : "C’est intéressant, ces projets dans des Divisions 1. On n’a pas tous la chance, à nos âges, de pouvoir jouer dans les équipes 1 de nos clubs et de faire des saisons complètes comme ce qu’on va faire ici."
Laurent Huard nous avait confié quant à lui ne pas lâcher ses joueurs prêtés : "On continue d’avancer sur l’accompagnement de ces jeunes joueurs. On avait beaucoup avancé sur le sujet l’an dernier, dans un premier temps sur un plan humain, puis avec du contenu et de la précision dans le développement du joueur et de l’homme. Ils font partie des joueurs qu’on va accompagner cette année. C’est un échange régulier : savoir déjà comment se passent leurs premiers jours. Il y a une relation avec une personne du club, c’est une accroche. Il va y avoir un suivi, ils seront vus en match, on ira les voir aussi parce qu’on a créé une relation humaine avec ces joueurs du club. C’est nécessaire et ce sera fait."
Yanis Lhéry et Mathys Saban n'ont désormais plus qu'à performer sous leurs nouvelles couleurs afin de revenir à l'AS Saint-Étienne avec un autre statut.
