Mathieu Debuchy revient sur son parcours à l'ASSE

Dans un long entretien pour Oh My Goal, Mathieu Debuchy dévoile les dessous de sa venue dans le Forez : "Jean-Louis Gasset m'a appelé début janvier avec Ghislain Printant qui était son adjoint. Ils m'ont dit : "nous on te veut. On veut que tu viennes nous aider, parce que Saint-Étienne est en galère". Le club était un peu en perdition et ils avaient besoin de renforts. Jean-Louis m'a dit "moi je te veux". À partir de là, dès que j'ai eu le coach, que j'ai entendu son discours, je l'avais côtoyé un peu en équipe de France, je savais comment il fonctionnait. J'étais ravi et j'ai pu rejoindre Saint-Étienne." 

Homme de défi, Debuchy ne prend pas peur face à la situation difficile du club : "Quand j'arrive, le club est en crise. On connaît l'amour des supporters pour l'ASSE. Il y a une pression qui commence à augmenter mais ça ne me fait pas peur d'y aller. L'objectif, clairement, c'était de sauver le club et ensuite, sur un plan plus individuel, essayer de participer à la Coupe du Monde en Russie. 

Ce que je voulais en arrivant dans le Forez, c'était reprendre du plaisir, jouer le week-end. On devait faire un bilan à l'été, c'était convenu comme ça."

Après six mois convaincants, l'international français prolonge son contrat avec la volonté de poursuivre l'aventure avec Jean-Louis Gasset : "Les gens ne peuvent pas s'en rendre compte, mais Gasset lorsqu'il veut me faire venir, il m'appelle tous les deux jours. Il me veut absolument. Quand j'arrive, je retrouve le Jean-Louis Gasset que j'ai connu en équipe de France. Pour moi, continuer d'évoluer à Saint-Étienne, c'était forcément avec Jean-Louis Gasset et ça c'est super bien passé pour moi. Au-delà du tacticien, c'est quelqu'un qui emmène un groupe, quelqu'un qui est super important dans la vie de groupe. Il le fait au max, c'est ce qui permet d'avoir des résultats. On avait un groupe incroyable avec les recrues. C'étaient des moments incroyables." 

Malgré tout, la situation se tend doucement mais sûrement et Gasset quitte le navire en 2020, laissant son adjoint assurer la continuité. Mathieu Debuchy regrette clairement ce départ : "En externe, on entendait des bruits. Il faut dire qu'à Saint-Étienne ce n'est pas de tout repos. Il y a beaucoup de choses, tous les week-ends qui sortent. Par moment, c'est néfaste pour le club. On sentait qu'il y avait un peu de tension avec le coach, la direction avec les présidents. Un président qui habite ici, un autre qui n'habite pas là. La gestion était compliquée. Ça a été difficile de perdre Jean-Louis Gasset. On l'a su un peu avant, on avait fait une soirée tous ensemble avec le coach, on avait bien profité, on savait qu'il allait partir. Il est tellement proche des joueurs, il nous l'avait dit. Ça a été une grosse perte pour l'équipe, le collectif mais pour le club aussi." 

Après quelques mois, Ghislain Printant est remercié, Claude Puel débarque finalement à Saint-Étienne. Mathieu Debuchy retrouve le coach qui l'a lancé dans le monde professionnel. L'homme au 27 sélections en équipe de France a tout de même un regret concernant le technicien : "Ce que je regrette un petit peu par rapport à Claude Puel et notamment lors de mon passage à Saint-Étienne, même s'il l'a été un peu plus, je trouve que parfois dans l'échange, dans sa façon de s'ouvrir, ce n'est peut-être pas parfois la bonne formule. Il n'est pas forcément dans l'échange au quotidien. Dans des clubs, ça n'a peut-être pas marché par rapport à ça."