Markarian : "Ils ne transpirent pas la loose ils viennent pour gagner"

Supporter des Verts avant tout, l'homme d'affaires est comme tout le monde peiné par la saison de l'ASSE et sa nouvelle rétrogradation en Ligue 2 BKT. Présent dans la dernière émission de Carton Rouge TV, il revient sur les débuts de Kilmer Sports Ventures à Saint-Étienne et se veut confiant pour l'avenir du club : 

"On a tous vécu une saison éprouvante. On n'a pas aimé ce qu'on a vu sur le terrain, on n'a pas aimé les résultats de notre club, les déculottés prises et la manière dont globalement, on s'est fait marcher dessus. Ceci étant, c'est une année qui a été un télescopage d'énormément d'évènements simultanés. La reprise du club par des gens qui viennent de l'extérieur, qui ne sont pas forcément emprunts de la culture du football français et bien évidemment de la ville et du club de Saint-Étienne, au moment où on arrive en Ligue 1 sur un championnat à 18 équipes a peut-être provoqué cet échec sportif.

Je ne veux pas faire insulte aux Marseillais, mais Larry Tanenbaum il a un Franck Mc Court dans chaque jambe. Lorsque tu rachète un club de football, il y a énormément d'éléments pour réussir. [...] Lorsque vous arrivez et que vous n'avez peut-être pas la culture de ce club, vous ne le connaissez pas. Vous n'avez pas la culture aussi parce que vous n'avez pas la langue. Vous avez en plus en face de vous des gens qui ne sont pas tous habitués à parler votre langue. Autre point, vous arrivez dans un championnat où vous n'avez jamais exercé. Peut-être que le pêché originel de l'ensemble des personnes entourant Larry Tanenbaum a été de ne pas tout de suite comprendre ce qu'était vraiment la Ligue 1. La Ligue 1 n'est pas un championnat facile, la Ligue 2 non plus d'ailleurs. C'est le cinquième plus gros championnat du monde, avec des gens qui sont habitués, avec du talent, des joueurs qui coûtent un certain prix, avec du physique, de l'impact, de la tactique avec des grosses écuries. Probablement que sportivement, lorsqu'ils sont arrivés avec leur modèle, ils ne s'attendaient pas à ce niveau de difficulté. Un an c'est court, une saison c'est très court. Lorsque tu arrives dans un club qui vient de remonter, il y a 250 sujets à traiter, tous sont prioritaires. 

On va recontextualiser, lorsque l'équipe Kilmer arrive il y a un an, il ne faut pas oublier qu'elle sort d'un modèle de fonctionnement de club, sans faire injure à l'AS Saint-Étienne, d'un autre calibre. Quand vous arrivez d'Arsenal, du grand Milan, Saint-Étienne à côté on pense que c'est un club structuré à peu près de la même façon. Je me mets à la place d'un acheteur qui vient de l'étranger, il se dit "ça fonctionne à peu près pareil". En fait, pas du tout ! On a à Saint-Étienne un mode opératoire depuis 20 ans, qui n'a rien à voir avec Arsenal. Il faut l'avouer, ce n'est pas grave, c'est un fait et pas un reproche. Se mettre au diapason de ce qu'est l'AS Saint-Étienne, faire les premiers montages de ce que l'on veut faire dans son projet... Force est de constater qu'on ne peut pas leur reprocher d'avoir eu des oursins dans les poches. Qu'ils aient fait des mauvais choix, c'est fort probable mais qu'ils n'aient pas dépensé, ce n'est pas vrai. Ils ont aussi mis tout de suite, cash dans le club, de l'argent nous permettant de faire la boucle jusqu'au mois de juin de cette année. Il y a eu des erreurs sur le sportif, des recrutements pas à la hauteur parce qu'ils ont peut-être sous estimé la Ligue 1. Je me doute bien qu'aujourd'hui, ils en sont tous malheureux, Larry Tanenbaum le premier. Ces gens là ne transpirent pas la loose, ce sont des gens qui viennent pour gagner. Maintenant que la rétrogradation est actée, cela ne veut pas dire que le club ne va pas structurellement entamer sa mue. Je pense que cette année, malheureusement sportivement, le club paie les pots cassés de cette année de transition de management. Ce qui est sûr et certain c'est que maintenant, ils ont pris les rênes en main et je suis convaincu que ces gens-là vont faire quelque chose de ce club, qui risque probablement de vous étonner dans quelques temps."