Markarian : "Aller en Ligue 2 c'est diminuer son budget de 50 à 60% !"

Club | Publié le par Joris | 61 commentaires

Chef d'entreprise de la région, actionnaire de l'AS Saint-Étienne mais aussi un temps candidat au rachat du club, Olivier Markarian a évoqué sur France Bleu Saint-Étienne Loire l'éventualité d'une descente en Ligue 2. Pour lui ce ne serait pas "un mal pour un bien" mais un mal tout court. 

Olivier Markarian : "Aller en Ligue 2, c'est diminuer son budget de 50 à 60%, diminuer ses revenus de 50 à 60%, être obligé de licencier probablement entre 100 et 150 personnes au club, se retrouver avec une situation qui est malheureusement moins favorable pour remplir son stade, vendre des maillots, faire venir de l'hospitalité, valoriser etc. Je ne vois pas en quoi économiquement il y a un gain. Moi quand on enlève 50 à 60% des revenus à une entreprise, je ne vois pas où est le gain. Dire aujourd'hui qu'aller en Ligue 2 est un mal pour un bien, sur un plan économique et social, c'est exactement l'inverse : c'est un mal tout court. 


C'est non seulement la perte des droits télés mais aussi tout le reste qui en découle. Un club de football est bâti sur un certain nombre de modèles de revenus directs et indirects. En direct, vous avez en gros la valorisation de votre actif joueurs et vous avez vos droits télés. En indirect, vous avez tout ce qui tourne autour de la vie du stade : comment est-ce que je vends mon maillot, je remplis mes tribunes, je fais du merchandising, je fais des ventes à ma boutique etc. Tout ça, à partir du moment ou vous descendez en Ligue 2, les prix ne peuvent être qu'inférieurs aux prix que vous percevez quand vous êtes en Ligue 1. La descente en Ligue 2 vous oblige à repenser tout votre modèle. Notamment votre train de vie tout simplement. Le club va être obligé de réduire drastiquement son train de vie. 


C'est ce qui est arrivé à Toulouse quand ils sont descendus il y a deux ans, c'est ce qui est arrivé à l'AC Ajaccio qui va remonter cette année. C'est ce qui arrive à tous les clubs qui descendent de Ligue 1 en Ligue 2. C'est comme ça que ça marche. Une relégation est économiquement et socialement extrêmement difficile à mettre en place parce qu'elle affecte les comptes et revenus des clubs. C'est une évidence, il y a que des pertes, vous faites que des moins dans votre bilan. Vous ne vendez pas votre maillot plus cher, vos places plus chères, votre sponsoring plus cher. Vous ne vendez rien plus cher et vous avez un capital de charges fixes qui lui est présent : les salariés sous contrat, les prestataires sous contrat. Eux il faut y faire face. 


Je pense qu'il y a une grosse confusion qui est faite entre la gouvernance d'un côté et la situation économique et sociale de l'autre. Si les gens pensent qu'aller en Ligue 2 fait changer la gouvernance, c'est autre chose ça. C'est un autre débat, une autre situation et d'autres personnes qui sont impliquées. S'ils pensent qu'aller en Ligue 2 c'est faire table rase pour repartir sur des bases saines, c'est exactement l'inverse qu'il se passe puisque quand vous allez en Ligue 2 vous perdez entre 50 et 60% de vos revenus. Vos dettes sont toujours là, vos emprunts il faut continuer de les rembourser. Je ne comprends pas l'approche que les gens font et j'ai le sentiment d'une grande confusion."

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