Mᵉ Verilhac : "Ce jugement ne doit pas être un exemple"

Stade | Publié le par Tibo | 12 commentaires

Ce mercredi 16 novembre, onze supporters de l'AS Saint-Étienne sont jugés par le tribunal correctionnel de Saint-Étienne après les incidents survenus face à Auxerre le 29 mai dernier. Mᵉ Verilhac, avocat de quatre des onze prévenus s'est exprimé peu après la suspension de la séance, appelant à ce que ce procès ne serve pas d'exemple. 


La présidente cherche à connaître le degrés d'implication des personnes et leur attachement au club et au groupe de supporter.

Les questions sont pertinentes, puisque ce qui motive les faits et ce qui motive les actes de délinquance, c'est la passion pour le club. Ils l'ont dit, ils ont évoqué la frustration liée aux résultats sportifs décevants. La frustration, c'est la conséquence de leur passion première. Le dernier prévenu s'est exprimé là-dessus en indiquant que sa vie était quasiment dédiée à l'AS Saint-Étienne. Il est légitime que le tribunal cherche par exemple à savoir comment sont rentrés les fumigènes dans le stade, si c'était une organisation prévue et les réponses sont celles qui étaient attendues. Les fumigènes, il y en a pratiquement dans tous les stades, il ne faut pas être hypocrite. L'utilisation est aussi festive. Le fait que l'on puisse entendre des supporters dire qu'en cas de maintien de l'ASSE il était prévu un usage festif de la pyrotechnie, c'est la réalité. 


Certaines personnes ont du mal à comprendre comment on peut en arriver là...

Lorsqu'on a une passion du sport ou du football en particulier, on peut peut-être comprendre sans forcément l'excuser. Il y a aussi deux mondes entre la personnalité de ces jeunes gens lorsqu'ils sont dans l'enceinte du stade, et lorsqu'ils sont dans la vie en général. Un des assesseurs a utilisé le terme de transformation, c'est un peu vrai. La plupart ont des casiers judiciaires vides, sont insérés socialement et professionnellement et qui dans le stade, avec l'effet de foule, de groupe, s'autorisent des choses qu'elles ne feraient pas de manière individuelle. 


Toutes ces personnes sont insérées dans la société. Cela casse un peu le mythe du supporter qui n'a rien d'autre à faire.
Ça casse le mythe du supporter qui est désœuvré et qui va au stade pour de la violence. Ce n'est pas du tout ça. On a vraiment des gens qui sont insérés, qui ont une vie à côté et qui ont cette passion là qui les déborde complètement. Vous avez entendu les prévenus dire qu'ils avaient un suivi psychologique en cours, pour essayer de comprendre pourquoi ils pouvaient être débordés par cette passion. C'est peut-être une des clés. 


Est-ce qu'il y a une crainte que les onze servent d'exemple ? 

Oui, il y a une crainte. Je l'évoquerai dans ma plaidoirie parce que l'exemple n'est jamais bon. La Ministre des Sports a appelé lors de son passage dans la région à ce que ce procès marque, ou soit une solution pour éradiquer le problème de la violence dans les stades, ce n'est pas le débat. Ce jugement ne doit pas être un exemple, il doit être le jugement de onze personnes pour les faits qui leur sont reprochés. C'est onze sur vingt-sept qui ont été interpellés au mois de septembre. C'est onze sur plusieurs centaines de personnes qui sont entrés sur la pelouse ou qui ont commis des violences à l'extérieur du stade. Ils ne peuvent pas payer la note de tous les gens qui ont commis des actes répréhensibles ce jour-là. 

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