Le rachat des parts de l'ASSE, une "aubaine" pour Romeyer

C'est un des sujets qui anime l'actualité de l'AS Saint-Étienne cette semaine : le rachat par Roland Romeyer, via sa holding Croissance Foot, des parts de l'ASSE confisquées par l'État à l'homme d'affaires Adao Carvalho.
Pour 2,2M€, Roland Romeyer va donc obtenir, via sa holding Croissance Foot, les 22% des parts de l'ASSE qui étaient jusqu'alors confisquées par l'État. Croissance Foot possèdera alors 44% des parts de l'ASSE, tout comme Cesse Foot, la holding de Bernard Caïazzo. Les 12% restants appartiennent quant à eux à l'Association ASSE. La cession des parts de l'État à Croissance Foot et donc à Roland Romeyer devrait être effective courant octobre.
Notre partenaire France Bleu Saint-Étienne Loire a interrogé l'économiste du sport Pierre Rondeau pour en savoir plus sur cette opération. Selon lui, c'est une "aubaine" pour Roland Romeyer : "Cette opération arrive comme un effet d’aubaine pour Roland Romeyer. Sans aller jusqu’à parler d’un prix bradé pour les parts du club, il va pouvoir bénéficier d’un intéressement si une vente de l’ASSE a lieu, et si cette vente se produit à un prix supérieur à 22 millions d’euros. Pour résumer simplement la situation, Roland Romeyer va récupérer 25% des parts pour «seulement» 2,2 millions d’euros. Dans le décret signé par le Ministère de l’Economie et des Finances, il est inclus qu’en cas de revente du club, le dirigeant stéphanois devra rétrocéder 30% de la part que touchera sa société. Un calcul rapide nous montre qu’à partir d’une vente du club à 22 millions d’euros, Roland Romeyer sera gagnant et gagnera de l’argent. Quand on parle de pari sur l’avenir, de pari risqué ou non, quand on sait que les actifs de l’ASSE sont aujourd’hui valorisés autour des 68 millions d’euros, quand on considère que les droits TV de la Ligue 1 et de la Ligue 2 pourraient être prochainement revalorisés, on peut alors imaginer que des investisseurs soient prêts à acheter l’ASSE et soient prêts à le racheter à plus de 22 millions d’euros. Roland Romeyer en ressortira gagnant."
Roland Romeyer serait donc gagnant avec cette opération en cas de future vente du club à plus de 22 millions d'euros. Néanmoins, pour Pierre Rondeau, le président du directoire de l'AS Saint-Étienne par ce rachat de part devient égalitaire avec Bernard Caïazzo ce qui peut avoir son importance : "C’est sûr qu’en termes de décisions (s’ils en prennent encore), les deux hommes sont désormais à parts égalitaires. Nous sommes donc désormais dans une sorte de démocratie, où une voix équivaut à une décision, une voix à un vote. Pour la vente, pour les négociations, pour tout le sportif et l’extrasportif, cela pourra quelque peu adoucir les prises de décision, sans être dans un conflit permanent. Ce qu’il est important de souligner aussi à travers ce rachat de parts, c’est que Roland Romeyer obtient désormais autant de pouvoir que Bernard Caiazzo, et ce pour "seulement" 2,2 millions d’euros. Cela va au-delà de l'histoire de la vente, il s'agit là d'une question de gouvernance sportive et extrasportive d'un club de football. L'effet d'aubaine de l'investissement se note aussi à cela. La contrepartie pour Roland Romeyer sera de rétrocéder à l'État 30% des fruits de la vente, mais si le club n'est pas vendu, rien n'oblige Roland Romeyer à verser quelque chose à l'État et il pourra conserver le pouvoir acquis. Tout ça pour un investissement de "seulement" 2,2 millions d'euros."