Le peuple vert est-il susceptible ?

Pros | Publié le par Dominique Bréard | 41 commentaires
Ces derniers jours, notamment sur les réseaux sociaux, les propos de deux spécialistes ont fait du bruit... L'un critiquait ce que représentait le "peuple vert" quand l'autre prenait (encore une fois) plaisir à parler de l'ASSE ou de ses joueurs péjorativement. Alors le problème vient-il du peuple vert qui est trop susceptible ?  Lorsque Daniel RIOLO et Pierre MENES parlent de Saint-Etienne, on peut lire entre les lignes que ses supporters sont des gens qui n’acceptent pas la critique.

Pierre MENES s’exaspère à la simple évocation du « peuple vert » et se prétend seul détenteur des valeurs stéphanoises.

Et d’évoquer le glorieux passé de 76 qui n’aurait rien à voir avec ce que produit aujourd’hui l’ASSE en terme de jeu.

Quand à Daniel RIOLO, il rappelle à qui veut l’entendre que Saint-Etienne est le club de son enfance mais que plus rien n’en reste à ce jour.

De par mon expérience, je ne crois pas avoir été spécialement béni-oui-oui avec les verts dans mes différents articles et je renvois ceux qui en douteraient à une chronique intitulé « pourquoi tout ça » paru le 18 décembre dernier dans un journal papier.

Dans ce même journal, d’autres journalistes et chroniqueurs s’expriment sur les verts sans qu’on puisse leur reprocher une quelconque connivence avec le club ou avec ses fans.

Pour autant, on peut tous se promener dans Saint-Etienne et nos boîtes ne sont pas remplies de lettres de menace.

Mais de quoi parle-t-on ici ?

D’analyses ou d’invectives destinées à faire le buzz et se tuer pour un bon mot ?

S’agissant pour commencer du « peuple vert », en nier l’existence s’apparente à affirmer qu’il ne fait pas jour à midi.

Il y a bien une identité verte qui s’exprime dans toute la France et en dehors de nos frontières et je ne citerai parmi les centaines d’exemples que le fait que, à New York, un café diffusait la finale de la coupe de la ligue de 2013.

Simplement, ce peuple-là n’est pas figé à 1976 et c’est bien l’ASSE d’aujourd’hui qu’il soutient avec ses qualités mais aussi avec ses défauts.

Quant à sa prétendue sensibilité excessive face à la critique, il a quelques raisons de ne pas en accepter certaines.

Certes, on ne peut que regretter le fait que Daniel RIOLO n’ait pas pu se rendre au salon du livre de Saint-Etienne parce que sa sécurité n’y aurait pas été assurée.

Mais outre que cette interdiction a plus relevé du principe de précaution que d’autre-chose, je ne me rappelle pas avoir pu dîner chez des gens dont j’aurais critiqué avec vulgarité la décoration ou la cuisine de la maîtresse de maison.

Quant à Pierre MENES, je vous invite simplement à essayer de vous rappeler sa différence de ton entre son analyse à la mi-temps du derby gagner par les verts et celle de la fin du match.

Non seulement il s’est complètement déjugé à la fin du match mais encore il a essayé de nous faire croire qu’il avait anticipé cette belle performance.

En fait, le peuple vert est comme toutes les communautés de supporters.

Il est amoureux de son club au point qu’il aspire à ce qu’on ne parle pas n’importe comment de lui.

On peut dire ce qu’on veut sur les joueurs et le système de jeu, mais à quoi bon chercher à tout prix les termes qui font mal, les attaques personnelles de tel ou tel et les condamnations sans appel ?

Les analystes comme Pierre MENES ou Daniel RIOLO volent au secours du succès en se l’appropriant pour des raisons que je n’ai toujours pas comprises et, quand ça va moins bien, ils se posent en fossoyeurs.

Et le pire, c’est que par ailleurs ils osent condamner les débordements dans les stades sans jamais se demander si leurs propos ne sont pas parfois eux-mêmes d’une violence qui n’a rien à voir avec le foot.

C’est ça que le peuple vert n’apprécie pas et il a bien raison.

Sans donner de leçon à qui que ce soit, il faut toujours en rester à la notion de jeu.

Le peuple vert a une langue et un cerveau, il est capable d’analyser par lui-même et il n’a pas besoin de censeurs.

Tant qu’on en restera à des analyses objectives, il ne se fâchera jamais ou alors avec ce petit rien de mauvaise foi qui est une preuve d’amour et ne fait de mal à personne.

Mais à chaque fois que des Daniel RIOLO ou autres Pierre MENES souffleront sur les braises du côté obscur du football, il ne faudra pas s’étonner qu’ils essuient des réactions dont certaines pourront parfois être qualifiées d’excessives.

La violence appelle la violence, mais ça, apparemment, nos deux prétendus arbitres des élégances et du beau jeu ne l’ont toujours pas intégré.
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