Le jour où l'ASSE a retrouvé l'Europe après 26 années de disette

Histoire | Publié le par Jacky. M | 6 commentaires

Bohémians de Prague. Il faut s’intéresser de près à l’histoire de l’ASSE pour que le nom de ce club évoque un quelconque souvenir dans la mémoire des supporters stéphanois. Pourtant c’est cette équipe tchécoslovaque qui, un soir de novembre 1982, a sonné le glas, des soirées européennes qui avaient vu Geoffroy-Guichard, devenir le Chaudron.

Lorsque l’AS Monaco se présente dans le Chaudron pour disputer la dernière journée de la saison 2007/2008, une victoire stéphanoise, accompagnée d’un faux pas de Lille à Lorient, est indispensable pour envoyer l’ASSE en Coupe d’Europe, dite alors "Coupe de l’UEFA". Malgré deux brèves apparitions dans la ridicule et fantomatique Coupe Intertoto, cela fait 26 ans que les Verts n’ont plus connu le parfum si particulier des soirées européennes. C’est un record qui tient toujours.


On joue à guichets fermés, 35 000 personnes garnissent le Chaudron lorsque Monégasques et Stéphanois pénètrent sur la pelouse ce soir-là. Ironie du sort l’entraineur vert s’appelle Laurent Roussey, et lui, il était de ceux qui avaient subi la déculottée face aux Bohemians de Prague (0-4) lors de la dernière sortie européenne des Stéphanois.


Il ne fallait pas arriver en retard ou trainer à la buvette. Dans une ambiance de folie, après cinq minutes de jeu, Bafétimbi Gomis avait crucifié à deux reprises, le gardien de la principauté, un gardien qui aura la bonne idée de changer de camp trois ans plus tard, Stéphane Ruffier. Feindouno et Payet sont à la baguette, et Dernis triplera la mise à la demi-heure de jeu. Beaucoup d’oreilles sont alors collées aux transistors pour le suivre en simultané le reste de la journée de première division. À la mi-temps, Lille est mené à Lorient, l’Europe se rapproche pour l'ASSE.


Monsoreau, autre futur stéphanois, pas très inspiré en défense, profitera de la pause, à la demande de son entraineur Ricardo, pour prendre sa douche. Au retour des vestiaires, les meilleures situations seront encore stéphanoises, Ruffier tiendra la barraque, mais ne pourra rien, sur un tir de Pascal Feindouno à dix minutes de la fin. Le ballon frappera les deux poteaux avant de finir au fond des filets. Nous sommes le 17 mai, jour de la Saint-Pascal.


Une ovation monstrueuse acclamera l’entrée de Jérémy Janot à cinq minutes de la fin. Revenant de blessure, il avait démarré sur le banc et participera lui aussi à la fête en remplaçant Viviani. Entre temps Lille avait égalisé à Lorient, et disputait le temps additionnel. C’est seulement lorsqu'il répondait au micro du diffuseur, que Laurent Roussey apprendra en même temps que le public, ainsi que les joueurs restés sur la pelouse, que Lorient avait résisté aux Lillois et que donc, l’ASSE, grâce à sa cinquième place redevenait européenne.


Pas d’Europe au programme ce week-end mais c’est bien la Ligue 1 que Saint-Étienne retrouvera ce samedi. L’adversaire sera le même, presque le même, car le Monaco actuel est bien plus redoutable. Espérons quand même que la fête soit aussi belle.


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