Le foot, facteur aggravant de la propagation de l'épidémie ?

Dans des propos relayés par France Bleu Saint-Etienne, le docteur Marcel Garrigou-Grandchamp médecin généraliste lyonnais, établit un lien direct entre le match qui a opposé l’OL à la Juventus le 26 février. Plus de 3000 supporters italiens avaient rejoint Lyon pour assister au match, provoquant alors une certaine polémique.

"J'ai constaté un pic de décès aux alentours du 12 mars uniquement sur le Rhône, que je ne retrouve pas sur les trois autres départements que j'ai examinés, à savoir l'Isère, la Haute-Savoie et la Loire, à peu près deux semaines après ce match, avec une accélération des décès. C'est pour ça que j'ai dit qu'il y avait peut-être une corrélation entre ces événements, où il y a des rapprochements de foules, qui vont à l'encontre de ce qu'on a appelé la distanciation sociale pour expliquer ces contaminations et cette augmentation du nombre de cas. J'ai eu des échanges avec l'ARS qui dit : mais non, il n'y a aucune corrélation. Alors je leur dit : comment vous expliquez les chiffres parce que les faits sont têtus ? Et bien ils n'ont pas d'explication, la mienne n'est pas bonne mais ils n'en ont pas d'autres à opposer."

Une seconde rencontre est remise en cause par l’élu à l’Unions régionales des professionnels de santé. Il s’agit de la demi-finale de Coupe de France ayant opposé les Verts au Stade Rennais le 5 mars dernier, moins de deux semaines avant le début du confinement. Plus de 30 000 spectateurs s’étaient réunis en tribune, avec un envahissement de terrain en fin de match. Des scènes de liesse qui posent aujourd’hui question, le département de la Loire étant devenu le deuxième foyer de contamination de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

"La croissance au niveau du département de la Loire se situe beaucoup plus tard. Aux alentours du 20 mars. Donc c'est beaucoup trop tard pour que ce soit le match Lyon-Turin. Le 20 mars, ça correspond à un événement aux alentours du 5. " (Peut-être un autre match de football en l’occurrence la demi-finale de Coupe de France entre l'ASSE et Rennes ?) "Oui. Éventuellement, oui. Il a rassemblé également du public, avec du public qui est proche, qui se congratule, qui s'embrasse, avec des contacts, et des possibilités de contamination... Si on analyse les chiffres, avec la même rigueur que pour les autres départements, je vous dis c'est un événement aux alentours du 5 mars. Donc ça correspond à ce match de coupe de France"

Durant cette période, les mesures d’interdiction pour les rencontres sportives concernaient uniquement les enceintes fermées, ne s’appliquant donc pas aux stades de football. Une chose est sûre, les images d'événements rassemblant autant de spectateurs paraissent aujourd’hui lointaines.