La rivalité ASSE-OM racontée par Bosquier

Pros | Publié le par Tibo | 25 commentaires

Pour les plus âgés dans les gradins, la rivalité entre Marseille et Saint-Étienne est presque plus forte que celle avec l'Olympique Lyonnais. Il faut dire qu'il s'agit d'une rivalité opposant les deux plus grands clubs français. 

Joueur de l'ASSE de 1966 à 1971 puis de l'OM de 1971 à 1974, Bernard Bosquier a été au cœur de cette rivalité qui pour lui, découle de celle entre les deux présidents de l'époque : Roger Rocher et Marcel Leclerc :


"C'était avant tout une rivalité entre Roger Rocher et Marcel Leclerc et si j'avais signé ailleurs qu'à l'OM, tout cela ne se serait pas produit (ndlr : Rocher a décidé de l'exclure du groupe pro suite à sa signature à l'OM). Mais la FFF m'avait empêché d'aller auparavant à l'Atlético de Madrid ou au Hertha Berlin. Rocher et Leclerc s'envoyaient des piques, se chambraient : "Je vous vois dans le rétroviseur" (phrase favorite du Rocher)... Mais j'avais prévenu Rocher que je partirai à la fin de mon contrat depuis un an et demi. J'allais avoir trente ans et il ne me proposait rien, il prétendait que je viendrai pointer à Geoffroy-Guichard, presque que je le supplierai de rester. "Tu es du sud, tu es une grande gueule", il ne me prenait pas au sérieux. Quand Leclerc m'a contacté, j'ai dit d'accord et Rocher ne l'a pas digéré. Pourtant, il m'aimait bien, il offrait toujours du muguet à ma femme. Mais il a pété les plombs. Il a dit qu'il allait me réintégrer, puis il est revenu sur sa décision. Mais en plus, il m'a fait virer de l'école des Beaux-Arts, où je passais mon diplôme de maître d'œuvre. J'allais déposer mon travail et il m'a fait expulser.


Nous étions rivaux sur le terrain, mais il n'y avait pas d'histoire. C'était tendu, intense, comme toujours quand le premier affronte le deuxième, qu'il y a de l'enjeu. Mais c'était un match comme un autre. Il n'y avait pas plus de vice, de méchanceté. Et quand j'ai été à l'OM, je n'ai jamais eu d'accrochages avec mes anciens coéquipiers de Saint-Étienne. Après, ça a débordé sur les supporters. Mais sur le terrain, ça ne valait toujours que trois points. Moi je préférais gagner dix autres matchs et perdre celui-là."

Source : La Provence

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