La reconnaissance faciale bientôt dans les stades ?

Stade | Publié le par Joris | 39 commentaires

Le retour des supporters dans le stades cette saison a beaucoup fait parler et pas qu'en bien. Les clubs seraient de plus en plus tentés par la reconnaissance faciale dans les stades pour les sécuriser davantage. 

En effet, c'est un article de Midi Libre qui évoque le sujet. Le patron d'une société privée de sécurité, ayant notamment officié à Marseille a expliqué à l'AFP que les clubs y songeaient de plus en plus : "C'est clairement un sujet tabou, mais je peux vous assurer que ça intéresse les clubs. L'outil est séduisant pour les clubs de football, ça remplace le profilage humain qui peut être défaillant".

Il y a un an et demi, Metz avait testé ce dispositif face à Strasbourg et s'était attiré les foudres de la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés)

L'Association Nationale des Supporters (ANS) est bien évidemment contre ce genre de dispositif liberticide et s'explique par le biais d'un de ses porte-paroles Kilian Valentin : "L'épisode de Metz a clairement refroidi pas mal de clubs. Mais on sait que des sociétés privés ont contacté beaucoup de clubs depuis. Maintenant, on ne sait pas où cela en est. Mais bon, nous sommes résolument contre ce genre de dispositif liberticide. Les clubs n'en ont pas besoin. Pour les IDS (interdictions administratives et/ou prononcées par la justice) dans une très grande majorité des cas, il y a une obligation de pointage hors des stades. Les ICS (interdictions commerciales de stade prononcées par les clubs), les clubs sont censés les connaître."


L'avocat Pierre Barthélémy va dans le même sens en expliquant qu'utiliser ce genre de systèmes serait "inacceptable" : "Il y a un taux d'erreur qui varie entre 80 et 90 % dans les pays où cela a été testé. Il y a aussi des biais raciaux". Le responsable de la sécurité de Montpellier Pierre-Marie Grappin va lui aussi plutôt dans cette direction : "Il n'existe pas de système de reconnaissance faciale fiable, avec un rapport qualité-prix supportable". 


D'un point de vue législatif, la reconnaissance faciale par vidéo en temps réel n'est pas autorisée dans l'espace public en France. Néanmoins, un rapport parlementaire remis à Jean Castex début septembre plaide pour plus d'expérimentations en vue d'évènements tels que la Coupe du monde de rugby en 2023 ou encore les JO 2024. 


Vendredi dernier, une réponse forte était promise par Jean-Michel Blanquer et Roxana Maricineanu à la LFP par rapport aux récents incidents dans les tribunes françaises. Cette même LFP a reconnu effectuer une veille juridique et technologique sur le sujet.

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