La Cinémathèque rend hommage à Robert Herbin

Anciens Verts | Publié le par Olivier Fargier | 4 commentaires

Ce mardi 1er juin, la Cinémathèque de Saint-Etienne a rendu hommage à Robert Herbin à travers une sélection d’archives sur les meilleurs moments de la carrière du joueur et de l’entraîneur.

Mai 68, le 1/16ème de finale face au Celtic de Glasgow, la victoire en Coupe de France face au FC Nantes en 1970, un portrait de Jean-François Larios, le changement de la pelouse juste avant la Coupe du Monde 1998, autant de séquences sélectionnées par Antoine Ravat, responsable de la Cinémathèque, pour ce film hommage à Robert Herbin.

Au détour de ces reportages, on retiendra quelques phrases bien senties :
A un journaliste qui lui demande s’il a déjà exigé qu’un de ces joueurs joue dur sur un adversaire ; la réponse est cinglante : “Vous m’insultez là !”

Quand on lui demande comment expliquer la réussite des Verts dans les années soixante-dix, Robert Herbin pense à ses prédécesseurs : “c’est l’aboutissement de plusieurs décennies de travail”.

L’un des reportages dévoile l’objectif de Robby : “je souhaite démontrer que le football est un jeu qui peut parfois être parfait”.

Quand on lui demande de se replonger en 1976 et de dévoiler le message donné à ses joueurs juste avant la finale : là aussi la réponse est lapidaire “Pas un mot à l’arbitre”.

En marge de la projection, Didier Bigard et Philippe Gastal (Conservateur du Musée des Verts) ont apporté des renseignements précieux sur ce personnage discret qu’on appelait “le sphinx”.

Pour Philippe Gastal, Robert Herbin “a profondément marqué l’histoire du football stéphanois, du football français et même au-delà, l’histoire du sport français. Il y a l’homme de football mais il y a aussi l’homme de culture, on sortait enrichi d’une discussion avec lui”
Didier Bigard, ex-responsable du service des sports du Progrès, auteur du livre “Robert Herbin, l’homme et la légende” se fait le relais du Sphinx : “Robby disait toujours que la meilleure équipe, c’était celle de 1969, celle qu’on voit battre le Bayern, le premier grand exploit de l’AS Saint-Etienne”

Le film permet d’apprécier ses qualités de joueur, “sa vision, son timing, son intelligence dans le jeu”, un plan séquence peu connu le montre inscrivant un lob astucieux de la tête, face au FC Nantes (finale CDF 1970). Avant qu’il ne devienne entraîneur, on l’accompagne sur le terrain du Celtic de Glasgow en 1968 où il prendra conscience des lacunes physiques des joueurs français. Devenu entraîneur en 1972, il mettra tout en œuvre pour améliorer la préparation athlétique de son équipe. Grâce à lui, l’ASSE devient le premier club français à proposer des séances d’entraînement sans ballon mais aussi le premier club à mettre en place des spécifiques gardiens.

Les records ne s’arrêtent pas là. C’est lui qui détient le palmarès le plus important du football français. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 5 titres de champion et 3 Coupes de France en tant que joueur ; 4 titres et 3 Coupes de France comme entraîneur, sans oublier bien sûr la finale de la Coupe d'Europe perdue en 1976 face au Bayern de Munich !

Des performances qui méritent un hommage à Geoffroy-Guichard. Interrogé sur le sujet, Philippe Gastal a précisé que “l’AS Saint-Etienne avait prévu un hommage public. Malheureusement, la Covid est arrivée. On espère qu’à l’automne, on pourra organiser un hommage à la hauteur de l’homme qu’il était”.

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