L'histoire derrière le stade de la Meinau
En 1906, une bande de jeunes alsaciens, avaient fait du football leur passe-temps favori. Ils avaient squatté pour cela, un espace de verdure dans leur quartier. Ils s’y retrouvaient souvent pour taper dans une balle faite de chiffons.
Grâce à leurs propres tirelires et l’aide de leur instituteur, ils purent un beau jour, acheter un vrai ballon en cuir, denrée rare à l’époque. La suite logique, bien entendu, c’était de créer une équipe et un club. Le Fussball Club de Neudorf vit donc le jour. Il existait un autre club strasbourgeois, le FC Frankonia qui lui avait l’avantage d’évoluer sur un terrain beaucoup plus adapté nommé «Jardin Haemmerlé ».
Finalement, le propriétaire, un restaurateur du coin, accepta de louer à l’année le pré carré au FC Neudorf au détriment du FC Frankonia qui intenta alors un procès. La plainte fut rejetée. Personne ne se doutait alors que c’est un stade de 40 000 places qui trônerait bien plus tard sur cet emplacement et qu’il prendrait le nom du quartier « La Meinau ». Précision, une partie de ce quartier, a été baptisée « la plaine des Bouchers ». Rien à voir avec le jeu défensif des footballeurs locaux, ni avec la présence de Raymond Domenech au poste d’entraineur à la fin des années 70.
Malheureusement la joie d’avoir son chez-soi fut de courte durée, car peu de temps après allait éclater la première guerre mondiale et, bien entendu, plus personne ne pensait au football. Après la fin du conflit, alors que la région Alsace avait été réintégrée à la France en 1919, le FC Neudorf devint le RC Strasbourg-Neudorf. Deux ans plus tard, une première tribune en bois est construite pour accueillir un public de plus en plus conséquent.
Le club alsacien connaitra rapidement le succès, au point d’adopter le professionnalisme en 1933. Il débutera alors en deuxième division. Son accession à l’étage supérieur sera immédiate, après avoir dominé en barrage, les voisins du FC Mulhouse et hélas...l’AS Saint-Étienne qui devra patienter encore cinq ans pour prendre le même chemin.
Le stade de la Meinau va connaitre plusieurs transformations au cours des décennies qui vont suivre. Une deuxième tribune sera construite, financée par Emile Mathys, grand constructeur automobile de l’époque. Les installations peu à peu complétées permettront d’accueillir un match historique de la Coupe du Monde 1938, remporté par le Brésil face à la Pologne (6-5) !
En 1940, rebelote, l‘Alsace est à nouveau annexée par l’Allemagne. Le RC Strasbourg devient le Rasensport et doit participer au championnat allemand, dont certaines équipes sont ouvertement estampillée SS. Tout rentrera dans l’ordre après la guerre. Plusieurs nouvelles rénovations des installations, vont permettre d’accueillir 30.000 personnes en 1951 et même 44 000 lors d’un Portugal-Allemagne de l’Euro 84. Ils étaient près de 36 000 pour voir évoluer l’ASSE en 1979, année où le Racing remportera le seul titre de champion de son histoire. La capacité sera plus tard ramenée à 26 000 places pour
répondre aux nouvelles normes de sécurité. Lors des quatre dernières saisons avec public, La Meinau a accueilli 24 500 spectateurs en moyenne, soit un taux de remplissage d’environ 95% !
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