L'ASSE ne se reconnait pas sur les salaires publiés de ses joueuses

Club | Publié le par Paul. R | 7 commentaires

C’est un papier qui fait parler lors de sa publication chaque saison, celui des salaires des différents acteurs des clubs de football professionnel. Le mois dernier, le quotidien L’Équipe dévoilait également les salaires des sections féminines, l’ASSE y figure assez bas.

Pour rappel, en D1 Arkema le salaire moyen dans la division oscille entre 15 000€ du côté de l'Olympique Lyonnais et 1 600€ à Saint-Étienne et Guingamp, soit un salaire médian en dessous du SMIC. Des conditions salariales jugées précaires par la majeure partie des acteurs du milieu du football féminin qui espère voir une nette amélioration avec la création de la Ligue féminine de football professionnel. Une convention collective devrait permettre d'assurer aux joueuses de gagner au minimum un SMIC (1 766.92€ brut), il s'agira d'une première étape vers un statut 100% professionnel pour les footballeuses. La LFFP commencera ses activités le premier juillet prochain avec à sa tête Jean-Michel Aulas.


Les salaires mensuels bruts (joueuses avec un contrat fédéral) :

  1. Lyon : 15 000€
  2. Paris SG : 13 000€
  3. Paris FC : 3 000€
  4. Montpellier : 2 600€
  5. Bordeaux : 2 200€
  6. Dijon : 2 000€
  7. Fleury : 2 000€
  8. Le Havre : 1 850€
  9. Reims : 1 800€
  10. Lille : 1 700€
  11. Guingamp : 1 600€
  12. Saint-Étienne : 1 600€

Interrogé en conférence de presse sur le sujet, l’entraineur des Vertes, Laurent Mortel, confiait ne pas totalement se reconnaitre dans les chiffres avancés par L’Équipe tout en précisant être favorable au développement du modèle économique du football féminin : "Je laisse le soin à L'Équipe de justifier leurs propos. En tout cas je n’ai pas reconnu dans l’article sur les salaires des joueuses de football la position de mon équipe. Je trouve que c’est exagéré, par contre que l’on fasse partie des plus bas salaires en D1, c’est une réalité. Il y a des écarts conséquents, je milite pour que la plupart des joueuses aient le salaire le plus important possible. Dire ça c’est simple, donc derrière il faut aussi penser à notre économie. On veut tous gagner plus mais quel est le modèle économique du football féminin et là je pense qu’il y plusieurs acteurs qui doivent se mettre autour de la table. Réclamer c’est bien mais quels sont les leviers sur lesquels on peut jouer ?"

Le technicien stéphanois poursuit sa réflexion : "On va avoir un premier élément de réponse avec notre match à Geoffroy-Guichard (ndlr, contre Lyon ce dimanche soir), le fait d’être capable de répondre à de l’événementiel en faisant venir du monde au stade peut déjà en partie apporter une réponse. On a aussi besoin d’actionnaires et d’être accompagnés financièrement mais il faut trouver son modèle ! Le modèle économique du foot féminin n’est pas celui du football masculin, on n’est pas dans une logique de formation ou de transfert. On n’en est pas encore là. Je me souviens avoir dit quand je suis arrivé ici que le football féminin avait 30 à 40 ans de retard, je continue de le penser. La question du modèle économique se pose en ces termes."


Contacté après l’article, le club n’a pas souhaité réagir officiellement aux salaires publiés par le quotidien sportif national, précisant néanmoins que le salaire moyen brut était supérieur à 2000€ hors primes au club. Un acteur majeur du football féminin stéphanois au sein de l’ASSE nous confiait après le maintien des Vertes en D1 que "les chiffres avancés étaient très loin de la réalité de la grille des salaires des joueuses du club du Forez."

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