L'arbitrage français dans l'œil du cyclone

Pros | Publié le par Joris | 8 commentaires

Le quotidien sportif L'Équipe nous apprend qu'une réunion est prévue mi-novembre entre la LFP, la FFF et les responsables des arbitres. En cause, l'arbitrage français dont certains acteurs du foot ne sont pas satisfaits. 

En effet, il est notamment reproché un manque de dialogue, l'utilisation du VAR ou encore le coût financier de l'arbitrage français. 


Les premiers à être mécontents sur ce sujet sont les présidents de club. Jean-Michel Aulas s'explique et pointe notamment le manque de dialogue : "Pour que l'arbitrage soit indépendant de tout, il faut qu'il ait la possibilité de s'autogérer. Mais l'autogestion n'exclut pas d'écouter un certain nombre de raisonnements des institutions. Si une personne râle, c'est un sujet. Mais quand c'est toute l'institution qui se rend compte qu'il y a des choses qui ne vont pas, il faut plus d'échanges.

Il faut que les erreurs soient reconnues par les arbitres ou par la DTA (direction technique de l'arbitrage), y compris à la fin d'un match. À masquer les faiblesses, on crée un doute sur l'état d'esprit et la droiture des arbitres, alors qu'ils exercent en leur âme et conscience. Il faut faire évoluer les choses et s'inspirer de l'UEFA ou d'autres pays, où il y a beaucoup moins de problèmes de VAR qu'en France."


Il en est de même pour la LFP, qui n'est plus aussi proche qu'avant de la DTA, et qui évoque notamment le coût financier que cela représente : "C'est un État dans l'État. On paie, on est au courant de rien et la Fédération (en charge de l'arbitrage) n'est pas au courant de grand-chose non plus. On a identifié plusieurs problèmes. Le premier est le manque de dialogue et l'opacité du système dans les promotions, les relégations ou les affectations des arbitres. Le deuxième concerne le VAR.


Comment faire pour l'améliorer ? Il est étonnant, pour ne pas dire plus, que des pénalités soient attribuées aux arbitres si le VAR les déjuge. La troisième interrogation est financière. L'arbitrage français coûte cher (24 M€ payés cette saison par la Ligue, dont 16,3 pour le paiement des arbitres, 5,9 pour le VAR et 1,8 pour la goal line technology)."

Pascal Garibian, directeur technique de l'arbitrage (DTA) n'est pas d'accord concernant les pénalités : "C'est une énorme bêtise d'imaginer qu'ils sont sanctionnés dans leur note dès que le VAR intervient et que ça les influence. Pas un arbitre ne préfère fermer les yeux sur une erreur ! [...] Le seul cas de figure où ils sont désormais davantage impactés est celui où ils ne corrigent pas une erreur manifeste après visionnage des images. Cela n'est arrivé que trois fois la saison dernière." Ce dernier se dit ouvert au dialogue : "On est complètement ouverts au dialogue et on se rend autant que possible dans les clubs de L1 et de L2 pour échanger avec eux". 


Cela tombe bien car une réunion aura lieu entre la LFP, la FFF et les responsables des arbitres mi-novembre. À l'initiative de Noël Le Graët, celle-ci aura pour but de notamment renouer ce dialogue : "Je reçois la Ligue (Vincent Labrune) et Garibian bientôt (mi-novembre). Il faut se parler. Les arbitres travaillent beaucoup, ils se professionnalisent. Par rapport à il y a quelques années, il n'y a pas photo. Peut-être que le VAR n'a pas apporté ce que l'on attendait. C'est une vraie question à laquelle on doit répondre. Mais le Championnat se déroule dans de bonnes conditions."

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