Jeu, pression, contexte, des joueurs de Ligue 2 évoquent l'ASSE

Pros | Publié le par Tibo | 9 commentaires

Cette cinquième journée de Ligue 2 BKT marque le retour du podcast "Ligue 2 BKT, le débrief" sur RMC. Invité de ce premier épisode de la saison, Romain Thomas (SM Caen) et Jordan Adéoti (Stade Lavallois).

Au cours de l'émission, il fut bien évidemment question du début de saison de l'AS Saint-Étienne, une des grosses écuries de la seconde division. Romain Thomas qui retrouvera les Verts après la trêve a été le premier à s'exprimer sur la formation dirigée par Laurent Batlles : "Je n'arrive pas trop à lire ce qu'ils proposent. Ils ont beaucoup changé aussi. Je trouve qu'il y a un manque de liant d'une année sur l'autre. Il y a peut-être des blessés, j'ai l'impression qu'ils sont beaucoup dans l'effectif. Ça tourne pas mal au niveau des joueurs. Ils ont perdu un maillon fort en la personne de Niels Nkounkou sur le côté gauche. Jean-Philippe Krasso devant mais ils ont récupéré Ibrahim Sissoko. Il y a Ibrahima Wadji qui est blessé. Il faudrait voir cette équipe au complet. À chaque fois que j'ai joué contre cette équipe, j'ai trouvé qu'il y avait une très belle animation offensive et que les trois défenseurs centraux étaient livrés à eux-mêmes tout le temps. Tu es à chaque fois sur le fil. Je trouvais que contre eux, on arrivait à se créer des situations. C'est vrai que devant c'est fort, il y a beaucoup d'animation."


Ce style de jeu très offensif, que Saint-Étienne ne parvient pas à retrouver en ce début de saison est la marque de fabrique de son entraîneur. Jordan Adéoti, le défenseur de Laval fait le parallèle avec ce que proposait l'ESTAC sous les ordres de Batlles, avec une différence notable à ses yeux : "C'est ce que Laurent Batlles faisait à Troyes. Ils étaient vraiment trois derrière et en losange au milieu. C'était hyper offensif mais il y avait une telle maîtrise dans le jeu que même lorsqu'on récupérait la balle, on ne pouvait pas ressortir, faire d'attaques rapides. Alors que là, on a l'impression que chaque attaque contre Saint-Étienne, tu peux aller au bout. Tu te crées des occasions, des situations. C'est dur pour les trois défenseurs qui sont souvent livrés à eux-mêmes et c'est du coup plus dur pour leur animation offensive, parce que s'ils récupèrent les ballons moins haut, ils partent aussi de plus loin. Ils ont perdu deux joueurs clés : Nkounkou, 15 fois décisif en six mois et Krasso qui a été une vingtaine de fois décisif la saison passée entre les buts et les passes décisives. Tu ne remplaces pas 40 buts comme ça..."

Le contexte stéphanois peut-il être une des explications aux difficultés de l'équipe ? Instabilité chronique, pression permanente sur le staff, absence des actionnaires, incidents entre supporters, le climat n'est pas idéal dans le Forez et pour l'expérimenté Romain Thomas, c'est forcément un handicap par rapport à d'autres formations comme Caen ou Auxerre qui travaillent dans la sérénité : "On dit parfois que les joueurs ne sont pas au courant de tout mais on entend tout, on voit tout. C'est difficile, si tu ne penses pas qu'au terrain, qu'il y a de l'extra-sportif à gérer. Il y a en plus de jeunes joueurs, ce n'est pas facile de jouer avec de la pression comme ça tout le temps. C'est un contexte pas simple. Il y a un manque de stabilité depuis des années. Aujourd'hui, c'est difficile de se sortir de ça aussi. Pour les joueurs, il faut penser terrain. Si tu commences à penser à tout ce qu'il y a autour, tu vas perdre le fil."

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