Janot : "Je disais gardien de but pas footballeur, c'était une erreur"

Invité de notre partenaire Ici Saint-Étienne Loire à l’occasion du tirage au sort de la Coal Cup, Jérémie Janot est revenu sur la formation des jeunes gardiens dans l’hexagone. Pour lui le poste a évolué vers plus de polyvalence et de sérénité.
Entraineur des gardiens de l’équipe de France Espoirs, Jérémie Janot était de passage à Geoffroy-Guichard la semaine dernière à l’occasion du tirage au sort de la Coal Cup. L’occasion pour nous d’échanger avec lui sur le poste de gardien de but durant l’émission 100% Sainté de notre partenaire Ici Saint-Étienne Loire.
Jérémie Janot : "Quand vous êtes un jeune gardien pour arriver au plus haut niveau il faut être un décathlonien. En fait il faut être bon dans pleins de domaines et essayer d’avoir un bon niveau partout que ce soit le jeu au pied, la coordination, la gestion de la profondeur, être fort sur sa ligne et dans le domaine aérien. Avoir de la personnalité, commander sa défense mais aussi avoir beaucoup de calme et de sérénité. Il y a eu une période avec des gardiens un peu kamikazes comme je l’étais où comme pouvait l’être quelqu’un comme Pascal Olmeta, dorénavant on tend vers des mecs plus posés qui gèrent la pression avec calme car le niveau augmente. Le gardien doit dégager un maximum de contrôle et de sérénité.
Je suis un entraineur qui essaye de faire en sorte qu’ils passent le moins de temps avec moi. Oui il y a du travail spécifique mais je fais partie d’une génération d’entraineurs qui souhaitent que les gardiens soient le plus possible avec le groupe, ils doivent se connecter au reste de l’équipe. Je disais tout le temps je suis gardien de but, je ne suis pas footballeur, c’était une erreur. La transition du poste et notamment sur les phases offensives fait que le gardien doit maintenant être un onzième joueur, en tout cas au très haut niveau. Sur les phases défensives, il redevient un gardien de but.
En France nous sortons vraiment des gardiens complets, c’est la force de notre école des gardiens. Nous avons des gardiens qui jouent très jeunes en Ligue 1 et en Ligue 2, ils ont très rapidement de l’expérience. Quand vous voyez Guillaume Retses (Toulouse), Obed Nkambadio (Paris FC) ou bien Robin Risser (Red Star), ce sont des gardiens très prometteurs.
Il y a aussi une évolution du poste, les mecs qui arrivent aujourd’hui sont de plus en plus grands. Il faut voir à l’échelle européenne les gabarits qu’on peut retrouver ! Il y aura toujours des petits gardiens qui vont exister, il faut aussi regarder la performance. Si tu as la chance d’être grand tant mieux mais il y a des gardiens qui arriveront toujours à tirer leur épingle du jeu. Quand je vois Larsonneur à Sainté, que j’ai eu avec moi à Valenciennes, il sent le football, il joue au football, il a des qualités extraordinaires ce qui fait qu’il va toujours exister. Dans 10 ans, il aura 35 ans et il jouera toujours au plus haut niveau. Quand vous êtes plus petits il faut compenser par des qualités fortes en plus."