Jacky Bonnevay se livre sur l'ASSE

Pros | Publié le par Tibo | 51 commentaires

Entraîneur adjoint sous l'ère Claude Puel, Jacky Bonnevay s'est exprimé hier dans l'After Foot de RMC. Le natif de Roanne a livré un discours précis, assumant la part de responsabilité du duo qu'il formait avec Claude Puel mais mettant également en avant une situation très difficile au sein du club. 

Une interview qui tranche avec celle imprécise et minimaliste de Jean-François Soucasse ce matin sur France Bleu Saint-Étienne Loire : "Par respect pour les gens qui nous ont succédé, il n'était pas utile d'intervenir. L'important c'était que les Verts se maintiennent, on ne voulait pas embêter qui que ce soit. On ne voulait pas amener des problèmes, c'était mieux pour tout le monde. La parole a toujours été libre, mais il fallait préserver un club en difficulté. 


En arrivant à Saint-Étienne on nous a proposé un projet pour revenir aux sources. Le problème était justement de tout faire pour sauver le club financièrement. C'était la feuille de route donnée à Claude Puel. Ce qui voulait dire faire partir quelques joueurs possédant des gros salaires, uniquement dans le but de réduire la masse salariale. Le problème était de savoir où mettre le curseur entre le sportif et le financier. La mission donnée à Puel c'était celle-là. On a dit ensuite que Puel n'aimait pas les anciens et qu'il voulait faire jouer les jeunes, ce n'est pas ça l'histoire. Il fallait absolument faire partir certains joueurs qui étaient très chers, parce que le club n'arrivait plus à les rémunérer. Par exemple Yann M'Vila, Robert Beric... Ça a été bien sûr un affaiblissement de l'équipe mais Claude Puel ne s'est jamais plaint alors qu'il s'agissait d'un affaiblissement de l'équipe. 


Imaginez seulement lorsqu'on arrive, les défenseurs centraux s'appellent Saliba, Fofana et Perrin. L'histoire Fofana c'est le cas typique de ce qui nous est arrivé à Saint-Étienne. Claude a voulu en faire un fer de lance. Il a fallu le vendre pour essayer d'éponger le budget. Sous l'ère Puel on a tout de même vendu pour 54M€ de joueurs. En quatre mercatos, on a acheté Maçon à Dunkerque pour 450 000€ et un illustre inconnu qui commence à faire son trou, Yvan Neyou pour 400 000€ au Portugal. On avait une cellule de recrutement qui fonctionnait bien, le problème est qu'on n'avait pas d'argent pour recruter. On avait listé, validé des joueurs. Je vais vous citer quelques exemples : Loïc Badé qui était alors au Havre, j'avais eu Paul Le Guen notamment au téléphone. Un joueur intéressant à fort potentiel, on était prêt à le prendre. Il a signé à Lens parce qu'on n'avait pas les moyens de Lens pour recruter. L'an dernier, Christopher Wooh jeune défenseur de Nancy, joueur à fort potentiel en fin de contrat. On s'est dit, c'est bon on va pouvoir le prendre et ce ne fut pas le cas parce qu'il y avait une indemnité de formation qu'on n'a pas pu payer. On n'est pas en train de se plaindre, on a fait avec les moyens du bord. Il ne faut pas oublier que malgré tout cela, on a fait une finale de Coupe de France en 2020 et nous avons terminé 11e en 2021. Si on reprend le cheminement, la première année c'est toujours difficile lorsqu'on perd de nombreux joueurs au début. La preuve, à la trêve nous étions 16e ou 17e. Claude a l'art pour faire progresser les jeunes joueurs. Il y a eu le recrutement de Pape Cissé qui a solidifié notre défense. On a toujours dans ces moments-là, de jeunes joueurs qui peuvent éclore. Ça a été Etienne Green qui a fait une fin de saison exceptionnelle et Wahbi Khazri qui nous a mis des buts. On a terminé 11e ! Là c'est vrai, on peut dire que lorsqu'ils ont été remerciés, ils avaient 12 points en 19 matchs. On pouvait refaire le coup. La seule personne capable de faire ça à mon sens, c'est Claude Puel. Chose importante on a 12 points, c'est mauvais. Mais le 17e en a seulement trois de plus. 


On est navré, Claude Puel également. On n'est pas là pour se dédouaner. Nous avons une certaine part de responsabilité, on ne veut pas se mettre en dehors de tout. Nous avons fait de notre mieux. Saint-Étienne c'est très important pour moi parce que je suis originaire de Roanne."

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