Hurni : "Le match contre Reims est déjà une première finale"

Féminines | Publié le par Joris | 2 commentaires

À l'aube de la saison 2023-2024 qui débutera du côté de Reims pour les Vertes, Thaïs Hurni s'est confiée à notre micro. Elle évoque son arrivée, son intégration, la préparation et se projette sur cette nouvelle saison où le maintien sera le mot d'ordre. 

Bonjour Thaïs, comment s’est passée l’intégration à l’ASSE ?
Franchement, super bien ! Dès que je suis arrivée, que ce soit le staff ou mes coéquipières ou encore le fait de pouvoir loger à L’Etrat directement quand on arrive… Ça facilite l’intégration et le fait de bien se sentir quand les coéquipières t’ouvrent directement la porte des vestiaires.

Pourquoi ce choix toi qui es internationale et qui a l’expérience de la Ligue des Champions ?
Le fait de ne pas vouloir simplement jouer en D1 mais le fait de vouloir se maintenir. Quand j’ai eu les premiers échanges avec le président ou avec le coach, le message a été qu’on ne veut pas simplement figurer en D1 pendant une année mais on veut vraiment tout mettre en place afin d’y rester. Découvrir un nouveau championnat a joué aussi : la D1 est un des meilleurs championnat européen. Voir quelque chose de nouveau aussi : j’ai fait neuf saisons en Suisse.

Appréhendes-tu cette première expérience à l’étranger ?
Non pas du tout. J’étais arrivée à un stade où je savais que je voulais passer cette étape. Je n’avais pas du tout d’appréhension de me dire est-ce que ça allait bien se passer ou non. Évidemment que parler la même langue, ça aide forcément à l’intégration.


"Je déteste perdre et je n’abandonne jamais"

Comment te décrirais-tu sur le terrain ?
Je suis plus venue en tant que défenseure, centrale ou latérale. Je peux aussi jouer milieu défensive. Je suis vraiment au service de l’équipe, quoiqu’il arrive. Je déteste perdre et je n’abandonne jamais. C’est vrai que je suis quand même assez à l’aise techniquement pour bien ressortir les ballons et calmer le jeu. Je veux aussi amener cet aspect de leader, de savoir communiquer avec les autres, ça fait aussi partie de mes qualités. (...)
Ce que je peux amener dans le vestiaire c’est d’être un exemple en étant là avant les autres en partant après en me donnant toujours à fond sur le terrain. Après il me faudra aussi quelques matchs pour me mettre dans le rythme de la D1.

Comment juges-tu la préparation stéphanoise ?
Je la trouve bonne. On a juste envie que le championnat démarre maintenant. Je pense que ça s’est très bien passé mais évidemment la prépa’ ce n’est qu’une première partie. Là c’est le vrai travail qui commence et des choses doivent se mettre en place. Oui on a eu des matchs amicaux mais on a eu quand même beaucoup d’arrivées, beaucoup de changements. On passe de la D2 à la D1 donc il faudra vite s’habituer à ce changement de rythme.


"Quand on regarde le nombre de buts encaissés, c’est très frustrant. Sur le moment tu as juste envie de tout casser dans les vestiaires quand tu ressors du terrain"

On a vu que c’était plus dur face aux formations de D1 notamment le Paris FC (2-6) et Montpellier (1-5), notamment défensivement. Toi la défenseure, on suppose que ça t‘affecte…
Oui bien-sûr. Quand on regarde le nombre de buts encaissés, c’est très frustrant. Sur le moment tu as juste envie de tout casser dans les vestiaires quand tu ressors du terrain (sourire). Je pense néanmoins qu’il faut essayer de relativiser un minimum : on a joué contre ces deux équipes dans un intervalle de trois jours, le matin du match contre le PFC on a eu un entrainement. Nous étions fatiguées. Le point que l’on peut tout de même ressortir, c’est qu’on a fait des bonnes premières mi-temps. C’est vraiment encourageant. Contre le PFC on a fait 60 bonnes premières minutes et ce sont des choses qu’on doit reprendre et sur lesquelles on doit continuer.

Qu’est-ce que l’ASSE doit corriger pour réaliser une belle entame de championnat ?
Même si on a une bonne partie des joueuses qui aiment avoir le ballon, il faudra être d’accord avec le fait que dans certains moments du match, on n’ait pas vraiment le ballon. On se resserre en tant que bloc, qu’on défende. Qu’on essaye d’éviter les multiples rafales des autres équipes. Quand ça ira de nouveau un peu mieux, partir en contre-attaque. Je pense qu’il y aura aussi des adversaires contre qui il faudra être un peu plus patientes, contre qui il faudra faire un peu plus attention. Contre d’autres, il faudra aussi qu’on fasse notre propre jeu.

Justement l’entame de championnat, le calendrier ne vous a pas gâté, comment abordes-tu ce début de saison ?
Dans tous les cas il faut commencer : que ce soit d’abord contre les gros ou plus contre les équipes plus abordables. C’est comme ça, il faut que l’on regarde match après match, surtout le premier qui arrive qui est déjà une première finale. On ne prend pas Reims de haut loin de là mais on se dit que c’est vraiment un match où on doit tout donner et faire le maximum. Après, les cinq premières journées, si on arrive avec très peu de points il ne faudra pas non plus tout remettre en question parce qu’il faudra quand même se dire qu’on aura affronter les meilleures équipes de ce championnat.


"On met Reims dans notre catégorie, l'objectif sera les trois points."


Reims est une équipe de votre championnat cette saison ?
On la met dans notre catégorie, ça c’est sûr. Après comme je l’ai dit, on ne les prend pas de haut, on sait qu’elles ont de très bonnes joueuses, de très bonnes qualités aussi. Il faudra à chaque match se donner à 100%. Contre Reims, l’objectif c’est les trois points.

Quel a été le discours du coach après cette préparation ?
Ça a été mitigé du fait de nos performances. Il est très exigeant ce qui est quelque chose de très positif. Les premiers matchs amicaux se sont bien passés après on a fait un bon match amical contre Metz. Après quand tu prends deux larges défaites comme ça dans les dents, son discours était un peu plus négatif. On est toutes assez grandes et matures pour se remettre en question et se dire que les deux adversaires qu’on a affrontés n’étaient pas non plus des D2. Ça faisait partie de la crème de la crème de la D1. Il y a encore plein de petits détails à ajuster.

La sélection suisse reste dans un coin de la tête ?
Absolument mais la sélection suisse c’est la cerise sur le gâteau. L’année passée je n’ai pas eu une saison simple dans mon ancien club donc quand tu joues moins, c’est plus compliqué. J’ai vraiment envie de donner le meilleur de moi-même et on verra selon les prestations que je fais.


"En arrivant à Sainté, rien que lorsque tu portes un tee-shirt d’entrainement avec le logo, tout le monde te regarde dans le tram"

Il y a de l’engouement autour de l’ASSE, est-ce que cela a compté dans ton choix et comment cela se passait en Suisse de ce point de vue là ?
C’était un peu différent, ça a augmenté d’années en années, aussi du fait que nos matchs passaient à la télé. Il y a quatre ou cinq ans en arrière en Suisse, ce n’était pas du tout le cas. En arrivant à Sainté, rien que lorsque tu portes un tee-shirt d’entrainement avec le logo, tout le monde te regarde dans le tram. On sent que cette ville vit pour le match du week-end. Ça fait plaisir. Même si l’équipe masculine est en Ligue 2, ce n’est pas pour autant que les fans vont arrêter d’aller au Chaudron. C’est quelque chose de très important.

Es-tu allée au stade depuis ton arrivée ?
Oui déjà deux fois. Franchement, l’ambiance c’est vraiment quelque chose d’incroyable, à vivre en tout cas.

As-tu pu visiter la ville ?
En ce moment, c’était plus dodo, entrainement et repas (sourire). Je n’ai pas encore pu voir grand chose mais il y a encore pas mal de trucs sur la liste à faire.

Pour que les supporters en apprennent plus sur toi, qu’est ce que fait Thaïs Hurni pendant son temps libre ?
Je suis un peu une touche à tout. J’aime beaucoup être à l’extérieur, que ce soit en montagne, rando’, escalade. J’aime aussi boire un café, lire un livre sur une terrasse. Mes proches et ma famille sont très importants donc si j’ai un week-end de libre je n’hésiterai pas à rentrer à la maison pour aller recharger les batteries.

Que pouvons-nous te souhaiter à la fois sur le plan individuel et collectif cette saison ?
Une bonne saison, plein d’apprentissage, évidemment de bons moments en équipe et qu’on se le dise : qu’on se maintienne en D1 !

Photo de Thaïs Hurni
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