Garcia revient sur ses vertes années

Pros | Publié le par Tibo | 2 commentaires
C'est à l'AS Saint-Etienne que Rudi Garcia a fait ses gammes sur un banc de touche, dans l'ombre de Robert Nouzaret. Depuis, il en a fait du chemin pour se retrouver aujourd'hui à Rome, car comme on le sait tous « Tous les chemins mènent à Rome ». C'est justement le titre de son livre autobiographique. 
Il y évoque forcément son passage dans le Forez, une retranscription proposée par ButFootballClub :
« Avec cette sixième place qui nous laissait aux portes de l’Europe, j’observais autour de moi des gens qui se regardaient pousser des ailes. La folie des grandeurs provoqua un dérèglement au sein du club, dans un contexte local où le moindre rappel du passé glorieux trouble les esprits les plus clairvoyants. Le danger guettait. Personne ne sut le prévenir. Ce fut le début de la fin. Le triumvirat Bompard-Soler-Nouzaret dont on vantait tant l’unité et la cohésion, commença à se lézarder. Le courant circulait de plus en plus sur le mode alternatif entre les hommes, je l’avais discerné à quelques petits signes qui ne trompent pas. Je n’ai jamais su exactement ce qui s’était tramé dans les coulisses, mais jouèrent tous les trois le remake de « Petits meurtres en famille » dont on connaît l’inéluctable fin. Le triumvirat « historique » Rocher-Garonnaire-Herbin s’était fracassé sur l’affaire de la caisse noire. Celui-là en plein vol. Chacun croyait qu’il savait tout faire mieux que les deux autres. Triste réalité. Robert chercha bien à mettre la pédale douce mais Alain et Gérard, pris dans la spirale de la réussite, vivaient avant l’heure la grande campagne européenne dont ils rêvaient. Ils ne supportèrent pas une défaite à Strasbourg concédée à cinq minutes de la fin, sur un coup franc dévié par le mur, lors de la 9e journée, qui nous reléguait en 14e position, à 7 points du leader. Rien d’irrémédiable à ce stade de la saison mais, en proie à la panique, Gérard limogea Robert à trois jours de ses 57 ans. Tu parles d’un anniversaire !

Sur le bureau de Bompard trônait pourtant un dessin, copie conforme d’Astérix le Gaulois, avec en légende « Nouzarix et Solerix ». Saint-Etienne avait perdu sa potion magique. Et le village de Geoffroy-Guichard explosa. C’est le risque qui menace tout triumvirat : dès que les résultats ne sont plus conformes aux attentes, celui qui occupe la position centrale entre le président et l’entraîneur pense être capable de faire mieux. Une sorte de sauveur. Et il n’entreprend rien pour sauver la tête de celui qu’il devrait soutenir ! J’eus du mal à encaisser le coup. Une vraie amitié s’était nouée avec Robert. J’adorais ce type franc, honnête, bosseur, au caractère bien trempé et aux idées arrêtées. Certes, plus d’une fois, il m’avait prié de rester à ma place et de ne pas trop la ramener. Mais il ne remplissait que son rôle de patron ! Lorsqu’il rallia Toulouse, j’avais voulu l’accompagner car je pensais que mon destin devait accompagner le sien. La direction des Verts m’opposa un refus ferme et définitif. Il n’y avait pas lieu de discuter. Je n’avais pas le choix : je m’inclinai. »


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