Galtier : "C'était notre Johan Cruyff français"
Invité à évoquer sa relation avec Robert Herbin dans les colonnes du magazine France Football, Christophe Galtier est revenu sur celui qui a révolutionné le jeu et l'entraînement.
"Je parlais de lui hier avec Luis Campos, qui ne connaissait pas son palmarès. Je lui ai dit que c'était notre Johan Cruyff français. Saint-Étienne, c'était le football total, beaucoup d'engagement, de détermination. C'est un coach qui a révolutionné le jeu mais aussi l'entraînement avec beaucoup de travail athlétique. Son héritage fut le jeu total. Quand j'étais en compagnie des anciens Verts, j'ai pu ressentir cette unité qu'il y avait autour du projet équipe et cette fraternité qui existait entre eux.
Dans l'histoire du club, le Sphinx était la personne la plus populaire de Saint-Étienne. Mais comme c'était une personne discrète, réservée, il n'y avait pas une omniprésence de sa part. Et pourtant, les Verts, c'était le Sphinx. Alors, quand on est arrivés, j'ai dit à Alain Perrin : "La première personne que tu dois faire revenir au camp d'entraînement, c'est Robert Herbin !" Il y était interdit ! je trouvais inconcevable qu’habitant à 500 mètres, un Robert herbin ne puisse pas se balader, saluer, discuter. C'est une belle revanche, même un peu tard, que le centre ait été rebaptisé Robert Herbin.
(...) Avec moi, il a toujours été franc, direct, toujours respectueux. Je prenais toujours beaucoup de plaisir à boire un bon café en sa compagnie dans notre salle de détente. J'ai ressenti un énorme décalage entre l'image qu'il renvoyait et celui qu'il était. Chaque fois que je l'ai vu, il était disponible dans l'échange, le conseil, l'analyse, la discussion. À l'opposé du Sphinx froid que je voyais quand j'étais jeune. Il était plein d'humanité."
