Galtier est-il surcoté ?

Pros | Publié le par Dominique Bréard | 66 commentaires
C’est sur, si l’ASSE n’avait pas perdu ce week-end contre Lorient, je n’aurais peut-être pas eu l’idée de poser cette question un peu abrupte. De fait, c’est tant le match contre les merlus que la méfiance toute naturelle que j’éprouve envers l’idolâtrie systématique qui m’ont donné envie d’ouvrir le débat, calmement et sans passion. Si on juge un entraîneur à l’aune de ses résultats, autant que j’arrête d’écrire tout de suite.

Depuis l’arrivée de Galtier en décembre 2009, Saint-Etienne n’a cessé de progresser aux classements de la ligue 1, il y a une victoire en coupe de la ligue et, le peu que ce soit, on a retrouvé l’Europe. Par ailleurs, je n’oublie pas non-plus que notre coach a été élu meilleur entraîneur de ligue 1 ex-æquo avec Ancelotti, excusez du peu.

 Enfin, il suffit de regarder où en est l’ASSE au classement actuel pour être découragé de toute volonté de remise en question des compétences de notre technicien.Pourtant, dans la gestion du groupe, n’y a-t-il pas des choses qui peuvent surprendre ? D’après ce que disent tous les observateurs, Galtier a sur le recrutement un droit de regard bien supérieur à celui de bon nombre d’entraîneurs français. Du coup, vient tout de suite la question suivante : pourquoi avoir recruté certains joueurs pour qu’ils jouent si peu ?

 Le cas le plus flagrant est celui de Benjamin Corgnet. Première arrivée de l’ASSE à l’été 2013, on ne compte pas les fois où il a débuté sur le banc pour, le plus souvent, ne même pas entrer. Plus étrange encore, il est difficile de trouver une fois où il ait été titulaire et où il ait été contre performant. Autre cas qui semble compliqué, celui de Yohan Mollo. De la même manière que le coach n’a pas cru devoir faire jouer Corgnet contre Lorient, il n’a pas fait jouer l’ex-monégasque contre ses anciens partenaires et, d’une manière générale, il semble que les efforts qu’il a fourni ces derniers temps ne soient jamais récompensés.

 A l’inverse, certains joueurs sont totalement indéboulonnable et ce quelle que soit la qualité de leur performance et leur forme physique. C’est bien évidemment à Tabanou que l’on va penser pour illustrer cela. Aux dires de tous ceux qui ont approché le club, Galtier est un exemple dans le management qui sait s’assurer l’adhésion de tout son groupe.

Est-ce vraiment le cas aujourd’hui ?

Mollo et Corgnet adhèrent-ils vraiment à cette idée qui leur fait fréquenter le banc de touche au point d’en attraper des escarres ? Et c’est là que l’on revient à la qualité des résultats. Tant que l’ASSE n’aura pas connu une série négative, Galtier aura raison même si, à l’occasion de quelques revers, on pourra toujours râler. Les Aimé Jacquet et autres Raymond Goetaels n’ont pas fait autre-chose que faire des choix qui laissaient certains joueurs excellent au demeurant sur la touche, simplement parce que ça correspondait à l’idée qu’ils se faisaient de leur système de jeu, à l’idée qu’ils se faisaient de leur groupe.

 Comme l’avait dit un jour Jean-Michel Larqué, un match de football est une vitrine et on ne voit pas ce qui se passe dans l’arrière-boutique, c’est-à-dire à l’intérieur du groupe. Même si on manque encore un peu de recule, Galtier semble entrer dans le cercle des managers plus que dans celui des techniciens purs. Cet homme a apparemment plusieurs coups d’avance et on dirait qu’il sait, non seulement ce qu’il va faire aujourd’hui mais surtout ce qu’il va faire demain, ce qu’il va faire la saison prochaine, etc.

Alors, comme ce dimanche où on n’a pas vu Corgnet et Mollo et où ne sont entrés que Zouma et Clément alors qu’on devait gagner, il nous faudra parfois accepter de ronger notre frein en se disant qu’on n’est pas dans la tête de notre coach qui sait ce qu’il fait. Quant à répondre à la question qui sert de titre à ces lignes, s’il est surcoté, ce n’est en tout cas pas avec les 2 comparaisons que j’ai faites, (Jacquet et Goetaels) que ça va s’arranger.

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