Football, ASSE, guerre en Ukraine : Romanenko se livre

Féminines | Publié le par Joris | 6 commentaires

Tanya Romanenko est arrivée cette saison à l'AS Saint-Étienne en provenance du Stade de Reims. Comme ses coéquipières, elle réalise un superbe début de saison marqué par un sans-faute avec que des victoires en championnat.

Les Vertes sont donc leaders de leur poule de championnat de Division 2. La nouvelle recrue en défense de l'AS Saint-Étienne, Tanya Romanenko, s'est exprimée dans Maillot Vert ce week-end. Elle a notamment évoqué son choix de signer dans le Forez : "Premièrement, je voulais changer d'air car ça faisait longtemps que j'étais à Reims. J'avais besoin de nouveauté. Deuxièmement, je voulais pouvoir travailler tout en continuant à jouer au football car je sais que je vais bientôt devoir arrêter ma carrière. Ce n'était pas quelque chose de possible en jouant en D1 Arkema car le niveau est plus élevé donc on a moins de temps en-dehors des terrains. J'ai donc choisi l'ASSE même si, ici aussi, on s’entraîne beaucoup. Ici, je peux donc travailler et jouer au football en même temps ! Mais je ne voulais pas continuer le football sans avoir de réels objectifs donc Saint-Étienne était le bon choix puisque nous visons la remontée en D1 et je pense qu'avec mon expérience au Stade de Reims et en équipe nationale, je peux apporter mon aide."

La native d'Odessa en Ukraine a également évoqué son intégration à l'AS Saint-Étienne : "Bien sûr, il a fallu que je m'habitue à la vie ici car dans tous les clubs c'est différent. Au début, je ne connaissais ni le groupe, ni la ville, mais j'ai pris mes marques au fil des jours et maintenant je me sens bien. L'effectif est cool donc je me suis vite intégrée dans l'équipe."


Bien entendu, Tanya Romanenko a parlé de la situation de son pays l'Ukraine, non sans émotion : "Au tout début, c'était vraiment difficile. Les deux premières semaines ont été horribles, je ne pensais qu'à ça. Je n'arrivais plus à manger et je passais mes journées sur mon téléphone à regarder les chaînes d'information et à appeler mes proches pour savoir comment ils allaient. Après, j'ai compris que malgré ces événements, il fallait que je continue à vivre car je ne pouvais pas abandonner ma vie. J'ai réussi à faire rapatrier la moitié de ma famille en France. Ma mère, ma belle-sœur et mon neveu, qui était âgé de quelques semaines seulement, sont arrivés en avril dernier. Mon père, qui participe à la guerre, et mon frère sont obligés de rester en Ukraine car les hommes ne peuvent pas franchir les frontières. Donc mes émotions sont partagées, je suis contente de savoir qu'une partie de ma famille est loin de tout ça mais je reste inquiète. J'appelle souvent mon père pour savoir comment il va, être sûr qu'il soit en vie. 

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C'est horrible de savoir que l'être humain est capable de s'habituer à tout et n'importe quoi, comme des guerres. Donc au bout de trois ou quatre mois, on s'habitue à la situation même si rien de tout ça n'est normal. Je fais juste en sorte de continuer à vivre. Surtout, j'essaye de moins lire les informations dans les médias parce que plus on lit, plus on comprend que la situation s'aggrave. Les citoyens n'auront pas d'électricité et de chauffage cet hiver, je ne sais pas comment les gens vont survivre. C'est surtout pour eux que j'ai mal au cœur, toutes ces personnes qui n'ont rien demandé et qui doivent faire face à une situation horrible comme celle-ci."


Retrouver l'intégralité de l'interview en cliquant ici.

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