FCL - ASSE : Si loin mais si proches

Pros | Publié le par Etienne Terrier | 1 commentaire

824 kilomètres. 7 heures et 24 minutes. C’est ce qui sépare Saint-Etienne de Lorient. Si la géographie française ne laisse pas présager de lien particulier entre les deux clubs respectifs, l’histoire démontre le contraire. À travers un travail d’archive passionnant, Thierry Clémenceau, blogueur pour l’Équipe, est revenu sur les destins croisés de ces deux clubs historiques du Championnat de France. A l’occasion de la rencontre entre le FC Lorient, 13ème, et l’ASSE, 4ème de Ligue 1, retour sur l'itinéraire d'un homme, Antoine Cuissard, symbole de deux clubs étroitement liés : 

L’histoire commence dans les années 20, lorsque Caroline Cuissard, gérante d’une poissonnerie au plein cœur de la ville verte, et profitant d’une opportunité financière, part s’installer dans la ville de Lorient. Quelques années plus tard, elle fonde « La Marée Sportive », qui deviendra en 1926 le « Football Club Lorientais ».

 

Malgré des débuts laborieux, le FCL devient peu à peu un club emblématique en Bretagne, et il voit rapidement éclore quelques pépites au sein de son effectif. Parmi celles-ci, Antoine Cuissard, fils de Caroline, qui se fait remarquer par ses exploits dans les différents championnats amateurs auxquels participe le FCL.

 

Après la Seconde Guerre Mondiale, Antoine Cuissard fait ses valises et déménage pour le Forez. Le jeune lorientais s’intègre parfaitement au jeu stéphanois, dans une formation alors entrainée par Ignace Tax. Joueur polyvalent et multiposte, il s’adapte à toutes les situations, puisqu’au cours de la saison 1945-1946, il occupera tous les postes de son équipe (hormis le poste de Gardien de But). Le 6 avril 1946, Antoine Cuissard est même sélectionné pour la première fois avec l’Équipe de France pour affronter la Tchécoslovaquie. Cette rencontre marquera la première victoire des bleus face aux Tchèques.


L'année 1946 marque également une étape importante dans l'historique des clubs bretons et stéphanois. A la fin du mois de juin, Antoine Cuissard décide de revenir dans le Morbihan, accompagné d'une figure bien connue dans le chaudron : Jean Snella, qui vient alors de passer ses diplômes pour devenir entraineur.  

Toutefois, le statut d’amateur du club orange ne lui procure pas satisfaction, et il décide de revenir dès l’année suivante à l’ASSE. 


Évoluant dans une position plus offensive qu’auparavant, Antoine Cuissard fut l’un des joueurs emblématiques de l’équipe stéphanoise des années d’après-guerre. Suite à quelques problèmes financiers à la fin des années 1950, le club est obligé de se séparer de nombreux joueurs, mais Pierre Guichard, qui vient de reprendre les affaires en main, arrive à faire rester le jeune Cuissard. L’été 1950 voit également le retour de Jean Snella, qui remplace Tax au poste d’entraineur.

 

Deux saisons plus tard, Cuissard quitte le Forez. Après un bref passage sur la Côte d’Azur (dans les clubs respectifs de l’OGC Nice et de l’AS Cannes), il retourne dans son Morbihan tant aimé, pour y entrainer les merlus. Il guidera son équipe sur les voies du professionnalisme (acquis en 1967), terminer sa carrière sur le banc du Stade Rennais en 1978.

 

Symbole d’un passé étroitement lié entre les deux clubs, Antoine Cuissard reste encore aujourd’hui une personnalité très appréciée en Bretagne. Attaché à des valeurs familiales et patrimoniales, il est de ceux qui, encore aujourd’hui, nous font tant aimer ce sport qu’est le foot.

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