Exclu : Pontal : "On n'est pas au niveau"

Anciens Verts | Publié le par Joris | 22 commentaires

Mickaël Pontal, ancien défenseur du club passé également par le Centre de formation et notamment vainqueur de la Gambardella avec l'ASSE a accepté de répondre à nos questions sur la situation délicate des Verts. Désormais entraîneur de Veauche (R2), il suit l'AS Saint-Étienne de loin. (Crédits-photo : Yohan Dépalle)

Bonjour Mickaël, merci d’avoir répondu favorablement à notre demande d’interview. Tout d’abord, comment allez-vous et que devenez-vous ? 

Ca va très bien ! Cela va faire un an et demi que je coache l’équipe de Veauche en Régional 2. C’est un club qui me convient absolument dans l’état d’esprit, dans la façon de voir les choses et dans le plaisir au quotidien. Le groupe de joueurs est intéressant et prend beaucoup de plaisir. On est à trois victoires en trois matchs pour le moment donc tout roule !


Au rayon des choses moins réjouissantes… Cela va mal à l’ASSE en ce moment, quel regard portez-vous sur la situation du club ? 

En toute honnêteté, je porte un regard assez lointain parce que j’ai une vie professionnelle très prenante. Je regarde les résultats, je suis la Ligue 1 comme les grands matchs à l’étranger mais cela s’arrête là. Bien-sûr, je suis déçu quand ils perdent, content quand ils gagnent mais ce n’est pas quelque chose qui me dérange au quotidien qu’ils soient premiers ou derniers. Mes enfants vont au match et suivent tout ça. Moi, je suis ça de loin mais après je préférerais les voir briller que les voir dans cette situation.


Vous qui étiez défenseur, comment analysez-vous le fait que l’ASSE soit aussi friable en ce moment ? C’est notamment l’équipe qui concède le plus d’occasions en Ligue 1. 

Les chiffres parlent d’eux même. Le constat, je pense, c’est qu’on manque de qualité. Aujourd’hui, il n’y a pas de secret. Il y a des postes où on n’est pas au niveau, des postes où on est trop jeune, des postes où cela ne fonctionne pas. Quand tu es dans cette situation là c’est que tu manques cruellement de qualité pour être au niveau. Aujourd’hui, on n’est pas au niveau.


Vous qui êtes entraineur désormais, pour beaucoup aujourd’hui le rebond de l’ASSE ne passera que par du changement, notamment au poste d’entraîneur, vous êtes d’accord avec ça ? 

Heureusement ou malheureusement je ne sais pas, le haut niveau fait que les personnes sont jugées sur leurs résultats et aujourd’hui si on juge Claude Puel sur les résultats, il ne devrait plus être entraîneur de l’AS Saint-Étienne. Après il y a le fond et la forme : est-ce qu’il est le seul coupable ? Non. Est-ce qu’il est coupable et est-ce qu’il a sa part de responsabilité ? Oui. Je pense qu’il a assez d’expérience pour savoir où se situe son pourcentage de responsabilité dans cet échec-là .

Les dirigeants ont quant à eux choisi une politique qui aujourd’hui ne marche pas. Est-ce qu’il faut du changement ? Je ne suis pas décideur de cela, et sincèrement je pense que si quelqu’un avait la bonne solution je pense qu’il l’aurait trouvé. Aujourd’hui, avec un peu de retrait, j’ai plus l’impression que le problème est la régularité : on a de très bons passages et d’autres qui sont catastrophiques en terme de résultats. Si on n’est pas réguliers, c’est qu’il y a des choses qui ne vont pas.

Aujourd’hui dans un club, l’élément moteur ce sont les joueurs. Comme je le disais ce qui me dérange c’est cette alternance de bon et de moins bon, il faut faire attention parce qu’un moment donné la sanction pourrait être la Ligue 2.


Le réveil est encore possible dans les conditions actuelles selon vous ?

Sincèrement, c’est difficile à dire. Est-ce que ce groupe-là qui a été construit par les gens qui sont en place actuellement, va pouvoir se maintenir ? Je n’ai pas la réponse à cela, le constat est qu’on est lanterne rouge et qu’il faut tenter des choses.


Vous avez connu un très court passage du côté d'Angers, prochain adversaire de l'ASSE, quelle image gardez-vous du club ? 

J’ai des connaissances qui ont joué là-haut. C’est un club qui s’est très bien structuré avec Stéphane Moulin. Il a travaillé dans de bonnes conditions, au sein d’un club familial. Cela s’est super bien développé. Mes souvenirs là-bas sont d’une autre époque, il n’y avait pas le centre de formation, il n’y avait pas les installations de maintenant. C’était à l’époque un club en devenir qui évoluait en National. Cela n’avait rien à voir avec l’AS Saint-Étienne. 


Justement l'ASSE en tant que joueur, quels souvenirs en conservez-vous ?  

Mes meilleurs souvenirs à l’ASSE sont la Gambardella remportée à la fin des années 90 et puis mes premiers matchs en professionnel. En revanche, parmi mes mauvais souvenirs à Saint-Étienne, même si j’étais jeune c’est la saison qui a suivi l’affaire des faux-passeports. On attaque en Ligue 2 très difficilement, avec un effectif en reconstruction. Antonetti est ensuite arrivé et a relevé tout ça. 


Vous qui êtes passé par la formation, est-ce que l’ASSE doit encore davantage s’appuyer là-dessus aujourd'hui ? 

Le club vit grâce à la formation. Aujourd’hui, l’AS Saint-Étienne forme pour pouvoir vendre. Sinon ce serait compliqué. On a la chance d’avoir ces derniers temps souvent des joueurs qui émergent qu’on peut vendre. C’est sûr qu’on aimerait les voir s’exprimer chez nous comme d’autres clubs le font. Maintenant, c’est une politique que je pense essentielle à la survie financière du club. 


Pour terminer comment voyez vous la rencontre de vendredi soir, un éventuel pronostic ? 

J’espère qu’on va gagner 1-0. Quand je vois le match face à Lyon je me dis qu’il y a quelque chose mais quand on voit la prestation à Strasbourg et les éléments contraires, ça fait mal. J’espère que le public va répondre présent et que ça suivra sur le terrain parce que quand on porte ce maillot-là, on ne peut pas se permettre d’avoir des regrets.

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