Exclu : La méthode Gasset, les objectifs stéphanois, un retour à l'ASSE : Guillou se confie

Pros | Publié le par Faustine | 2 commentaires

Autrefois présent sur la pelouse de Geoffroy-Guichard, Patrick Guillou se retrouve désormais régulièrement dans les tribunes du Chaudron en tant qu’observateur averti. Consultant pour beIN SPORTS, l’ancien défenseur des Verts a livré à EVECT son regard sur l’ASSE, version Jean-Louis Gasset.  

Quel bilan tireriez-vous de l’année de l’ASSE ?   
Le choix de Jean-Louis Gasset s’est avéré plus que judicieux par rapport aux résultats, au football pratiqué et cette envie de jouer un jeu plaisant qui plait au public. Il y a une nouvelle dynamique qui s’est créée dans un contexte un peu particulier. Pour parler 2018, il faut aussi penser à la fin de l’année 2017, avoir aussi une pensée pour Julien Sablé qui a pris l’équipe dans des conditions difficiles. Un choix a été fait et aujourd’hui tout le monde semble avoir trouvé son équilibre. Il y a l’équilibre des résultats mais aussi de la stabilité au niveau de la direction. Des gens ont été recrutés à des postes clés. Cette sérénité dégagée par le sportif se diffuse auprès de toutes les parties prenantes du club.  

Comment jugez-vous la méthode Jean-Louis Gasset, qui est celle d’un homme proche de son effectif ? 
Symboliser Jean-Louis Gasset par sa méthode paternaliste est un peu trop réducteur. C’est quelqu’un qui est hyper compétent, qui connaît le football, le jeu, les schémas tactiques sur le bout des doigts. Dans sa globalité, ça fait plus de trente ans qu’il a roulé sa bosse dans le plus haut-niveau. Il a connu le très très haut-niveau avec le PSG, le summum avec l’équipe de France. Après dans le management, il sait comment parler à un joueur, que ce soit en tête à tête ou devant le groupe pour le piquer. Il sait accorder sa confiance à des joueurs expérimentés. C’est quelqu’un qui connait bien sûr très bien les hommes qui sont derrière les joueurs. Même les joueurs qui jouent un peu moins adhèrent à sa méthode. En conférence de presse, il a toujours les mots juste. C’est quelqu’un qui grâce à son expérience, peut dire des choses qui ne passerait peut-être pas s’il était un jeune entraîneur. Pour le moment, c’est l’homme qu’il fallait pour d’abord sauver puis stabiliser et enfin atteindre les objectifs de l’AS Saint-Etienne.  

C’est un succès auquel il faut associer Ghislain Printant... 
Il est vrai que Ghislain Printant reste incontournable. Quand vous êtes adjoint, vous devez être fidèle et loyal. Je pense qu’il l’est. Lui aussi a démontré au plus haut-niveau qu’il savait entrainer et diriger des joueurs. C’est le parfait complément. On sent qu’ils parlent le même football. Mais lorsqu’on parle de ces deux hommes, il faut aussi associer le reste du staff.  

Quel regard portez-vous sur le rôle de Julien Sablé dans ce staff ?  
Il est en phase d’apprentissage. Il a été lancé dans le grand bain dans des conditions plus que difficiles. Quand tu as des entraîneurs de ce calibre qui t’accompagnent, ça te permet de continuer à apprendre. Quand on est joueur, forcément, on apprend et on retient des entraîneurs qu’on a eu. Mais ensuite, quand on est dans un staff, on se rend compte que ce qu’on avait éventuellement idéalisé est complètement remis en question par les problèmes du quotidien.  

L’ASSE est cinquième à mi-parcours. Quels doivent être les objectifs pour cette fin de saison ? Pouvons-nous rêver de Ligue des Champions ? 
L’objectif annoncé est d’être européen à la fin de cette saison. Aujourd’hui l’ASSE c’est un budget conséquent. L’avantage est que Jean-Louis Gasset peut s’appuyer sur beaucoup de joueurs expérimentés. Dans certaines circonstances, ça peut faire la différence. L’objectif donné par les dirigeants est au strict minima d’être européen en fin de saison. Si l’appétit vient en mangeant et qu’une fenêtre de tir qui permet d’aller chercher l’une des trois premières places s’ouvre, pourquoi ne pas aller au bout ? Mais mettre cette pression supplémentaire et le claironner sur les toits n’est pas rendre service. Aujourd’hui, annoncer que l’objectif est d’être dans les cinq premiers, ça oui. Après, on verra pour le reste. 

"Il y a des efforts colossaux qui ont été fait !"

Nous venons de rentrer en période de mercato. L’ASSE doit-elle chercher à se renforcer ?  
Aujourd'hui, l’effectif se repose autour d’une épine dorsale qui a été parfaitement construite. Quand on voit Stéphane Ruffier dans les buts, ensuite Loïc Perrin, Yann M’Vila, Wahbi Khazri... Il y a des efforts colossaux qui ont été faits. On se rappelle du salary-cap qui avait été mis en place il y a quelques années et qui aujourd’hui n’est plus tenu parce qu’à un moment donné, si tu veux des très bons joueurs, il faut les financer. Saint-Etienne reste aussi un club formateur. Si tu recrutes à des postes où des jeunes sont susceptibles de monter, ça risque de boucher l’horizon de ces joueurs. Mais concernant cette réflexion, s’il y a une opportunité, je pense qu’elle doit se faire dans le secteur offensif. Dans ce domaine, c’est là aussi l’importance d’avoir un Jean-Louis Gasset et un Ghislain Printant qui ont un carnet d’adresse conséquent. Au plus haut-niveau, il y a des joueurs qui souhaitent être entraînés par un certain type d’entraîneur. Et Jean-Louis Gasset en fait partie. 

Parlons un peu de vous. Pouvons-nous imaginer vous revoir à l’ASSE dans le futur ?  
Cette question je ne me la pose pas. Si l’on essaye de provoquer les choses ou de se montrer pour dire que l’on existe, par définition, les choses ne se font pas. J’ai toujours dit que Saint-Etienne faisait partie de ma vie. Après, est-ce que ça se réalisera... C’est du football fiction. Les choses se font naturellement ou elles ne se font jamais.  

Pour terminer, quels sont vos projets ? BeIN forcément ?  
J’ai eu l’opportunité de revenir dans le football après dix ans d’absence en mettant les mains dans le cambouis au quotidien que ce soit à Bordeaux ou à Wolfsburg. Je peux aujourd’hui y rester par l’intermédiaire de la télévision et de BeIn. J’aime et j’adore ce que je fais. Le football reste ma passion. Le football allemand est là et j’ai la prétention de dire que je le connais un tout petit peu. Grâce à ces périodes dans les staffs techniques, j’ai changé ma façon de commenter en ayant une perception différente. J’essaye d’avoir un regard d’ancien joueur mais aussi d’entraîneur. Je prends beaucoup de plaisir à commenter les matchs grâce à BeIn. 

Merci à Patrick Guillou pour sa disponibilité. Retrouvez le prochain match des Verts face à Guingamp sur les antennes de beIN SPORTS, samedi prochain. 
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