Et Reims fut champion à la calculette !

Avant la dernière journée de championnat le classement est le suivant :

• 1er Nîmes Olympique : 47 points  (+9)
• 2ème Racing Club de Paris : 46 points (+22) - 84 buts marqués 62 contre.
• 3ème Stade de Reims : 46 points (+19) - 78 buts inscrits 59 contre

Nîmes se déplace à Paris, pour rencontrer le Stade Français alors 13ème. C'est un ancien nîmois, le suisse Henri Skiba qui, en marquant l’unique but du match, joue un mauvais tour à ses anciens coéquipiers. 1-0 pour le Stade.

Le Racing Club de Paris se déplace à Monaco, le tenant du titre, (5ème). Les Parisiens sans trembler l’emportent 2 à 1. La différence de buts avec Reims passe donc à +4 ! Le club de la capitale commence à préparer les festivités quand le téléphone sonne.

Sensation en Champagne ! Reims qui recevait Strasbourg (15e), a nettement dominé les Alsaciens 5-1 ! Juste ce qu'il fallait pour terminer à égalité parfaite avec le Racing (48 pts) et différence de buts identique +23. Qu’importe direz-vous, le Racing Club de Paris possède la meilleure attaque. Ils ont marqué 3 buts de plus, donc ils sont champions. Oui mais voilà. Pas si vite ! À cette époque, on ne parle pas de différence de buts. C'est la méthode anglaise du « goal-average » qui est en vigueur. Le goal-average ? Quézaco ? Cela consiste, tout simplement, à diviser le nombre de buts marqués par le nombre de buts encaissés, et le meilleur ratio l’emporte :

• Racing : 86 buts marqués / 63 Buts encaissés = 1,365 
• Reims : 83 Buts marqués / 60 Buts encaissés = 1,383

Voilà comment le Stade de Reims d’Albert Batteux, de Raymond Kopa, Roger Piantoni et Just Fontaine, remporta son 6ème et dernier titre de Champion de France !

Pour le savoir il aura fallu utiliser une nouveauté du moment : la calculette. L’écart qu’elle indique, 18 millièmes, équivaut à un but de plus ou de moins. Inutile de dire que le goal-average ne fut plus jamais utilisé en France.

Le champagne ne coulera pas à Paris, mais pas davantage à Saint-Étienne. Au soir de cette ultime journée, l’ASSE, club qui compte alors le plus de saisons consécutives en D1, est, pour la première fois, reléguée à l’étage inférieur. Les Stéphanois se consoleront avec une victoire en Coupe de France.

Deux saisons plus tard, les Verts, dès leur retour en D1, seront Champions de France. Ironie du sort, Reims et le Racing sont à leur tour, relégués. Ils rejoignent Marseille déjà en D2. Nice, quatre fois champion dans la décennie précédente est également dans la charrette. Une page de l’histoire du Football français est tournée. La suivante, qui commence, sera Verte !

10€ offerts, sans sortir la carte bleue sur ZEbet avec le code EVECT10 !